07 septembre 2011

Etendage au musée Fernand Léger


Drôle d'étendage devant le musée Léger de Biot : des dizaines, des centaines de "marcel" - je mets un "s" à marcel ou je n'en mets pas ? ), noirs ou blancs, soigneusement accrochés sur des fils avec des pinces à linge; deux paires de pince à linge par T-shirt, parce qu'avec le vent, qui sait, ils pourraient s'envoler. D'ailleurs c'est le vent qui contraint chaque matin une employée du musée à remettre en ordre les T-shirt qui pendant la nuit, subrepticement se sont enroulés autour du fil.

J'entends d'ici les ricanements : ça, de l'art contemporain ?

Moi, j'aime bien; ça m'amuse !

J'ai toujours trouvé que le linge étendu à sécher sur un fil, c'était à la fois poétique et ... terriblement indiscret. Mais si joli quand le vent fait voler les chemises et les culottes ...





Soit ! Mais mon contradicteur est toujours là : ce n'est pas parce que c 'est "joli" que c'est une oeuvre d'art !
Sans doute pas. La femme (parce que c'est presque toujours une femme) qui a étendu ces jeans, l'a fait pour les mettre à sécher et rien d'autre. Sans intention particulière.
Alors que Noël Dolla, l'auteur de l'oeuvre présentée au musée de Biot a soigneusement choisi le nombre de T-shirts, leurs couleurs, leur disposition avec une intention particulière. Esthétique peut-être, bien que dans son cas, il s'agisse plutôt d'une réflexion sur l'art pictural au sens large, sur les matériaux, les surfaces, les gestes susceptibles de remplacer pigments, pinceaux et chevalets. Et ce faisant, il nous incite à regarder autrement les choses les plus banales, à chercher dans le déploiement de la vie quotidienne, des lignes, des matières, des mouvements. Bref, de l'art.

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