28 février 2019

La réserve du Bagnas


Entre l'étang de Thau et le canal du Midi, mais traversée par une voie ferrée...


A cette saison tout est beau : la couleur de l'eau et celle des herbes (des bruyères ? ) .
Avec, en prime, quelques oiseaux...


27 février 2019

Méditation navale


Etrange bateau échoué derrière un mur de parpaings le long du canal du Midi.
A-t-il jamais navigué ? 
Ou n'est-ce que le souvenir d'un vieux rêve avorté ? 
Une envie de rébellion peut-être, sur les traces de Fidel et de La Boétie ? 
Quelque chose comme un refus de se soumettre
Une envie de désobéissance ... 


Pourtant le temps, comme de toutes choses, le temps a eu raison de ces velléités. 


26 février 2019

Salade d'orange


Un classique de la cuisine marocaine ... avec un twist : les amandes effilées caramélisées ajoutent un peu de croquant. Léger, frais et surtout délicieux. 



25 février 2019

Montpellier , Le Marché du Lez


Toujours à Montpellier et à peine plus loin que Port Marianne, un lieu bien différent, qui tient plus du campement provisoire que de l'architecture du XXIe siècle : le marché du Lez.



Un lieu "nomade" où palettes de chantier et bottes de paille, brocante, food trucks et street art font bon ménage. 



Un lieu parfait pour faire une pause, et prendre le soleil au bord de l'eau. 


Un lieu alternatif, créatif, ou simplement branché; en tout cas très sympathique !


Où le seul risque est de faire des folies et de vider son porte-monnaie dans la grande  boutique de déco :  la Maison Pernoise ! 




24 février 2019

Montpellier une architecture en porte-à-faux


Il n'est pas tout à fait achevé, mais déjà il fait parler de lui, "l'arbre blanc" de Sou Fujimoto ! 


Parce qu'il répond au projet de la ville de Montpellier qui en lançant un concours pour la conception et la réalisation de 12 projets architecturaux nouveaux, entend rivaliser avec les "Folies Montpelliéraines" du XIXe siècle, et promouvoir une architecture du XXIe siècle. 


Le bâtiment de 17 étages impressionne par sa taille et sa force, mais plus encore par ses terrasses et ses ombrières, toutes en porte-à-faux. Une technique architecturale que l'on retrouve dans un autre immeuble de ce nouveau quartier de Port Marianne - Richter. 


Du coup les rondeurs affirmées de l'immeuble dessiné par Philippe Stark et joliment nommé Le Nuage,  paraissent très rassurantes.

23 février 2019

Montpellier jaune et bleu


Un immeuble somme toute assez banal, avec des balcons en verre teinté en bleu ou en vert ou en violet ...


qui reflètent de façon étonnantes les paysages extérieurs ...

l
es immeubles en vis à vis ...


et renvoient des tâches de lumière jaune sur la végétation environnante ...


jusqu'aux arbres qui bordent la rivière en contre-bas. 




22 février 2019

Plus de chat...

à la maison, mais ceux que je croise dans les rues me consolent un peu...


21 février 2019

Laurence Cossé, Nuit sur la neige

Nuit sur la neige est un roman qui ravira tous ceux qui aiment la montagne en hiver et le ski. Car il y est question des débuts de ce sport, des techniques successivement mises au point pour dévaler les pentes, des premiers remonte-pentes, et bien entendu des premières station de ski, Saint Moritz en Suisse et Val d'Isère en France.   
    
Oui mais voilà, tout cela sent un peu trop le remplissage, comme les pages sur le contexte politique (la fin des années 30) et celles sur les classes prépa dans un école jésuite, milieu fermé s'il en est. 
L'intrigue elle-même est bien mince; elle tourne tout entière autour de Robin, un adolescent réservé, coincé dans son milieu petit-bourgeois dont il sort peu à peu grâce à son amitié avec Conrad, un étudiant suisse de parents divorcés. 

Nuit sur la neige est le roman d'une ouverture au monde, un roman d'apprentissage auquel Laurence Cossé essaye de donner du poids en l'insérant dans un contexte social, politique, historique. Mais il y manque un je ne sais quoi pour qu'on se laisse vraiment prendre par le roman et qu'on en oublie les ficelles et le mode d'emploi.

20 février 2019

Atticus Lish, Parmi les loups et les bandits

L'audace des jeunes - ou moins jeunes -  écrivains à se lancer à corps perdu dans leur premier roman est quelque chose qui m'étonne toujours. Les sujets les plus casse-gueule, l'écriture la plus corrosive, les personnages les plus hors du commun : même pas peur ! Après, peut-être, ils apprendront à composer avec les attentes des éditeurs et des lecteurs. Mais pour se faire connaître, il faut frapper fort. Et c'est ce que fait Atticus Lish.



A New-York et plus précisément dans le Queens, qui n'est pas le "burrough" le plus branché se retrouvent deux personnages dont la société n'aime pas entendre parler : une jeune Chinoise, ou plutôt une jeune Ouïghour, ces musulmans de la région autonome du  Xinxiang que la Chine essaye d'éliminer, entrée clandestinement aux Etats-Unis et qui survit de sweat-shops en sweat-shops. A elle seule elle représente toute la misère du monde, malgré son énergie et sa force d''âme, sérieusement mises à mal par sa rencontre avec Brad Skinner, de retour de 3 missions successives en Irak, hanté par ses souvenirs et sérieusement dépressif.  ESPT : Etat de Stress Post Traumatic !

Le monde dans lequel évoluent ces deux personnages est brutal, violent dénué de toute empathie et l'écriture d'Atticus Lish, comme hachée, fragmentée, au rythme tendu s'accorde à ce monde dans lequel l'espoir et la tendresse n'existent que par de brefs apartés. La charge de l'écrivain contre une société à ce point déshumanisée est parfois un peu lourde, insistante, très descriptive, mais toujours justifiée. On pense forcément aux Bas-fonds de Gorki et l'on se dit que la lucidité des écrivains américains sur l'état de leur pays est d'une certaine façon rassurante et - presque - porteuse d'espoir. 




19 février 2019

17 février 2019

Tout ce qu'il me reste de la révolution



Un peu fouchtraque mais sympatoche le film de Judith Davis, qui parfois frappe juste et cogne là où ça fait mal : dans les illusions des gauchistes de 68, dans le renoncement de la plupart d'entre eux, dans la main mise par le capitalisme sur l'ensemble de la société, dans l'impossible résurrection des idéaux passés.... Accessoirement le film traite aussi de la famille, des non-dits qui faussent le jeu des relations.
De la révolution Judith Davis a fait une affaire personnelle comme le revendique le titre du film, et le mélange est, somme toute assez réussi. Une pochade légèrement acide.

16 février 2019

La Mûle

Le dernier Clint Eastwood ?  Mais peut-être celui de trop ! Car, bien qu'inspirée "de faits réels" cette histoire d'un vieil homme contraint, à la fin de sa vie, de faire la "mules" pour des dealers et de transporter de la drogue depuis le Mexique jusqu'à Chicago, ne sert qu'à faire la promotion de la famille. Le discours de Clint, à la fois réalisateur et acteur, est lourd, insistant, poussif, répétitif :
la seule chose qui importe c'est la famille et la grande faute de son personnage, ce n'est pas de livrer la mort en kilos et en tonnes, mais d'avoir toute sa vie négligé sa famille au profit d'une passion, celles des fleurs. Puisque le personnage était dans sa vie antérieure le grand spécialiste des "lys d'un jour", les hémérocalles !


Le film est surjoué, du début jusqu'à la fin et la seule chose que j'en retiens c'est l'illustration en quelques images, du terme de "forclosure", si courant aux Etats-Unis depuis 2008 : saisie immobilière.  Il a travaillé toute sa vie, mais il se retrouve du jour au lendemain sans rien, sans domicile, sans argent. Rien. Parce que les banques lui ont tout pris. 

15 février 2019

La rencontre de l'art et du politique


Pure coïncidence que la découverte dans la même journée de deux expositions qui entendent utiliser l'art pour parler de politique. Mais le rapprochement a posteriori de ces deux artistes est intéressant.



Ce qui a au départ attiré mon attention, c'est une affiche, celle d'une route plate partant vers nulle part, mais bordée de drapeaux rouges avec une étoile verte.

Les photos d'Elli Lorz entendent en fait dénoncer -  ou simplement montrer -  ce qui est en train de se passer sur ce territoire du Sahara Occidentale que le Maroc entend s'approprier. Il importe d'y laisser sa trace, ne serait-ce que par une route, vide.

Les photos ont certes vocation documentaire, elles témoignent d'un état de fait, mais l'engagement politique n'interdit pas le souci esthétique et certaines photos, indépendamment des légendes qui les accompagne m'ont séduite par leur beauté et la possibilité qu'elles laissent à l'imaginaire de s'en emparer.

https://nihilexnihilo38.blogspot.com/p/en-decembre.html


Le deuxième artiste est un peintre, exposé à l'espace Vallès de Saint Martin d'hères : Thibault Laget-Ro est son nom.



Ses tableaux, très colorés, séduisent au premier coup d'oeil. On pense même un peu à David Hockney :  des gens sur une plage ... un enfant dans l'eau...  sous l'eau ...




avant qu'un autre tableau ne mette les points sur les "i" : oui la Méditerranée  est toujours aussi bleue, le sable des plages aussi fin et le soleil aussi chaud, mais la mer est pleine de cadavres.


14 février 2019

Sorry to bother you

Encore un film qui confirme mon goût pour les "petits films qui ont quelque chose à dire mais pas toujours les moyens pour le dire". Des films imparfaits certes, mais c'est aussi ce qui les rend si intéressants.


"Désolé de vous déranger" c'est le début du script imposé aux employés du call center où vient d'être engagé Cassius Green, et le point de départ d'une carrière fulgurante pour ce jeune Noir sans diplôme et sans autre appétence pour l'argent que la nécessité de survivre. Oui mais voilà, dans une société compétitive qui survalorise les gagnants, il ne lui faut pas longtemps pour changer de camp et laisser derrière lui ses compagnons de travail en lutte contre le capitalisme frénétique et sans scrupule.

La fable est cousue de fil blanc, et son efficacité sans doute limitée, mais Boots Riley, le réalisateur marque des points en maniant habilement la caricature et la farce, toujours au bord du "too much" mais au bord seulement. Du côté des activistes anticapitalistes, il glisse une jeune artiste, réduite elle aussi à toutes sortes d'expédients pour survivre mais qui par ses installations, ses "happenings" entend faire réagir une société avide de divertissements. Un double du réalisateur en quelque sorte.

12 février 2019

An Elephant sitting still

Ayka, le film de Sergei Dvortsevoy était un film désespéré. An Elephant sitting still l'est encore plus. Si, si, c'est possible. Et le film dure 3h50, ce qui laisse tout le temps d'entrer dans le désespoir de chacun des quatre personnages dont le réalisateur, Hu Bo suit la trace.

Misère sociale, violence, absence totale d'empathie : le portrait que fait Hu Bo de la société chinoise donne raison à ceux que l'évolution de la Chine vers un capitalisme sauvage mène au suicide. Ayka était une battante. Wei Bu, Yu Cheng, Huang Ling, Congxi Li ne le sont pas. Pour eux c'est "game over", parce que la possibilité de fuir ailleurs, vers la ville de Manzhouli par exemple où l'on dit qu'un éléphant reste assis sans bouger, n'est qu'un leurre auquel ils s'accrochent en vain.

Enfermés dans leur désarroi, les personnages le sont aussi dans leur solitude. Regard vide, visage indéchiffrable, par leur incapacité à communiquer les personnages évoquent parfois certains films d'Antonioni.

"Les plus désespérés sont les chants les plus beaux / Et j'en connais qui sont de purs sanglots" écrivait Musset. Et je ne suis pas loin de penser que c'est le cas du film de Hu Bo.


11 février 2019

Jean-Louis Bernard

Avec des bouts de bois ou de métal, parfois des cailloux,  Jean-Louis Bernard construit des personnages. Ou des boîtes. Des sculptures peut-être. Et il ajoute un titre ou une légende qui en font souvent toute la saveur.
C'est bizarre, curieux, souvent drôle, onirique aussi, assez poétique.


A voir  jusqu'au 23 Février au troisième étage de la librairie Arthaud à Grenoble. 


07 février 2019

Si Beale Street pouvait parler

Après Green book, un autre film sur l'Amérique noire des années 60. Cette fois-ci par un réalisateur noir : Barry Jenkins. Est-ce dire qu'il échappera à la polémique qui touche le film de Peter Farelly et qui voudrait faire croire que seuls les Noirs sont habilités à parler des Noirs, à mettre en scène leurs difficultés, ou leurs amours ? La polémique est aussi absurde que celle qui tendrait à décrédibiliser Flaubert lorsqu'il écrit Mme Bovary sous prétexte qu'il est un homme et que seules les femmes ....


Barry Jenkins, dont j'avais beaucoup apprécié le précédent film, Moonlight et dont j'attendais beaucoup m'a néanmoins déçue. Le film est inspiré d'un roman de Baldwin. Une référence certes. Mais en voulant jouer à la fois la carte romantique et celle de la dénonciation de l'injustice faite aux Noirs, sujet éminemment politique, Barry Jenkins ne réussit ni l'un ni l'autre :  l'histoire d'amour est envahissante et le procès de ce jeune homme accusé d'agression sexuelle ressemble un peu trop à un étude de cas pour juriste débutant. Reste la reconstitution d'une époque, et le portrait d'une famille.
Pas tout à fait suffisant pour m'enthousiasmer.


05 février 2019

Ayka





Perdue dans Moscou !
Immigrée clandestine, elle vient d'accoucher et ère dans Moscou à la recherche d'un travail, d'un logement, d'un médecin. Escroquée par tous, menacée par tout ! Y compris par la météo !
Difficile de faire plus sombre. Et pourtant elle ne plie pas, elle ne renonce pas !

Seirgey Dvortsevoy, le réalisateur Kazakh fait dans ce film le portrait d'une femme forte, d'une résistante dans un milieu particulièrement hostile, ce qui amène le spectateur à déplacer son regard de l'une vers l'autre comme s'il s'agissait au fond d'un documentaire sur la Russie contemporaine. Et cette deuxième ligne de lecture, bien que très intéressante, n'a rien de réjouissant.

04 février 2019

Des hommes en devenir


On ne peut pas dire que les billets sur le théâtre remplissent mon blog.... mais il y a des exceptions, et Des Hommes en devenir en est une.
J'avoue toutefois que ce qui m'a décidée à voir ce spectacle c'est avant tout le nom de Bruce Machart, l'auteur des nouvelles adaptées par Emmanuel Meirieu. Le Sillage de l'oubli, son premier roman mettait déjà en valeur des personnages presque exclusivement masculins dans un univers âpre, violent et passablement désespéré.

C'est le même univers que j'ai effectivement retrouvé dans Des Hommes en devenir, mais, puisqu'il s'agit de nouvelles traitées comme des monologues successifs, le texte est dépouillé de l'obligation de construire une intrigue. Ne restent alors que les émotions pures, rugueuses, sauvages, si difficiles à exprimer, mais qui touchent à ce que l'homme a de plus profond en lui.

La mise en scène presque statique, surprend d'abord, plus proche de la lecture de textes que de la gesticulation. Les jeux de lumière voilés par les fumées, les vidéos loin de distraire l'attention comme on pourrait le craindre ne font que la resserrer vers le texte pour en souligner la noirceur, la violence et ... la beauté. Ces hommes en devenir sont des hommes déchirés que seule la parole empêche de sombrer.
J'ai trouvé dans ce spectacle l'accord du texte et de l'image que je ne cesse de rechercher et que je trouve si rarement au théâtre. Et je suivrai avec attention les trajectoires de ces deux hommes en devenir eux aussi que sont Bruce Machart et Emmanuel Meirieu.