31 janvier 2022

La route du mimosa


 
Si délicates les petites boules jaunes ... 
Et puis d'un coup se gorger de jaunes 
sans se soucier ni de la fleur ni de la feuille, 
juste le plein de jaune
 pour tenir jusqu'au bout de l'hiver ! 



28 janvier 2022

Au bout du port de Marseille

L'histoire, la religion, le sport, et même la culture ...


 

27 janvier 2022

Accumulations

Mukai Kosuke, Les Chats ne rient pas


 La couverture est mignonne, mais le roman est un peu moins léger que ne le laisse attendre et le titre et la couverture. Car il s'agit en fait de la mort d'un chat en même temps que de la fin d'une histoire d'amour. Une histoire simple, à la Colette ? Pas tout à fait puisque les personnages sont Japonais, et plus précisément tokyoïtes : elle est réalisatrice, son ex est scénariste, son mari journaliste. Et tous les trois ont parfois un peu de mal à distinguer la réalité de la fiction. La dissection des émotions se fait avec toute la retenue japonaise, et pour le narrateur (l'ex !), il est difficile de mettre au clair ce qu'il éprouve. Les non-dits l'emportent souvent sur la parole et l'alcool n'est qu'un moyen de fuir sa propre vérité. Un roman très japonais, donc,  mais pas très différents de certains films français, je pense à Desplechin...

Reste que l'écriture m'a laissée un peu perplexe, manque de fluidité, découpage des phrases et je m'interroge sur les difficultés de traduction du japonais en français. 


26 janvier 2022

Ninotchka

Garbo et les Marx Brothers ... 

Pas tout à fait mais parfois ça y ressemble. On pourrait dire aussi bien Garbo et les Pieds-Nickelés  parce que les trois "camarades"' envoyés par la Russie pour vendre les bijoux ayant appartenu à la grande duchesse Swana et confisqués par la Révolution, se révèlent rapidement  aussi incapables que facilement corruptibles. La commissaire soviétique envoyée pour surveiller la transaction entre alors en scène, sévère, intransigeante, incorruptible jusqu'à ce qu'entre en scène un beau séducteur.

Ninotchka est, dit-on, le seul film où Greta rit. D'un beau rire franc provoqué par une chute. Comique facile mais efficace. La caricature de l' Etat soviétique n'est pas d'une grande finesse, mais Lubitsch qui avait immigré aux Etats-Unis en 1922 connaissait son public utilisait toutes les ressources du comique pour le divertir. Le film date de 1939 et reste drôle encore aujourd'hui.
 

25 janvier 2022

Sophie d'Aubreby, S'en aller


Le roman surprend d'abord par l'intensité de son écriture, dense, fiévreuse. Une écriture très précise et extrêmement sensuelle. Le récit est fait à la troisième personne, mais la technique du flux de conscience permet de rendre au mieux les fluctuations de la pensée, des émotions, des sensations du personnage principal. Surtout les sensations ! Dès les premières page le lecteur est jeté sur le pont du bateau de pêche, à éviscérer des poissons, au plus près du travail des matelots parmi lesquels s'est glissé Carmen. 

Carmen n'a pas 20 ans. Sur un coup de tête elle s'est engagée sur ce bateau en dissimulant son identité et son sexe. On est au début du XXe siècle, un époque où le destin des femmes était écrit dès leur naissance, vouées à être mariées et à faire des enfants. Mais pas Carmen qui par instinct de survie, quitte sa famille, sa maison, sa ville pour vivre comme elle l'entend ! Elle s'en va, rencontre Hélène, s'initie à la danse d'Isidora Duncan, s'installe à Java, rentre en France, s'engage dans la résistance, se retrouve à Mathausen.

Toute une vie jusqu'à la grande vieillesse, mais une vie de femme hors du commun, parce que depuis la rébellion initiale, Carmen n'a jamais fait que ce qu'elle a voulu,  n'a aimé que qui elle a voulu - il se trouve que c'était une femme -; elle s'est débarrassée à jamais des règles et des codes imposés à son sexe, Féministe sans même avoir à revendiquer l'étiquette. Féministe par instinct. Féministe par nature,

Le roman de Sophie d'Aubreby est le roman d'une vie, mais c'est aussi la traversée d'un siècle, celui où les femmes ont acquis leur autonomie, se sont battues pour n'être ni filles de ..., ni femmes de..., mais juste elles-mêmes !  Comme Carmen.

24 janvier 2022

Maudit Festival

Annulé l'an passé pour cause de pandémie, LE MAUDIT FESTIVAL a pu être maintenu cette année et c'est tant mieux, parce que,  même si je n'ai vu que quatre films sur les 15 proposés, ces 4 films m'ont permis de sortir un peu de ma zone de confort. 

 L'étang du démon (1979) de Masahiro Shinoda s'appuie sur la culture japonaise pour qui esprits et démons (maléfiques ou bénéfiques) font quasiment partie du quotidien, aussi étrange que cela nous paraisse. Mais c'est également une jolie histoire d'amour et de sacrifice, avec un final aussi éblouissant que terrifiant. Quant à Bando Tamasaburo, l'acteur de kabuki qui tient le rôle des deux princesses, il est tout à fait étonnant et même sans être familière de son art, j'ai pu apprécier la finesse de son jeu.


 


 

Le film de Sidney Hayers, Burn, witch burn (1962) fait entrer le spectateur dans un univers a priori plus familier, au public occidental,  celui des sorcières et des superstitions, en jouant de surcroît sur l'architecture gothique des collèges anglais. Le scénariste en profite pour faire une satire très réjouissante du milieu universitaire, de ses jalousies, de ses intrigues, de ses petitesses.  Ce n'est pas le moindre intérêt du film.



Ne vous retournez pas (1973) de Nicolas Roeg, profite d'un casting assez éblouissant (Donald Sutherland et Julie Christie) et surtout d'un décor qu'il n'a pas été nécessaire de construire en studio : Venise, ses ponts, ses canaux, ses ruelles obscures et labyrinthiques où les personnages ne cessent de se perdre. Bien sûr on peut ne voir dans ce film qu'une vague étude psychanalytique sur le deuil (la perte d'un enfant), mais faire glisser le sujet vers le spiritisme, c'est en souligner la gravité tout en lui donnant une sorte de légèreté.


 

 

 

 

 

Reste que ces trois films, tous marqués par l'onirisme, ont au moins un point commun. Rêves prémonitoires, cauchemars, hallucinations, superstitions surgissent dans un monde rationnel, celui des scientifiques, des rationalistes, des sceptiques : le professeur Yamasawa, le professeur Norman Taylor, l'architecte John Baxter luttent pied à pied contre la force des croyances et leur emprise sur certains individus.  L'étang du démon, Burn, witch burn et Ne vous retournez pas sont d'autant plus intéressants qu'ils progressent sur le fil ténu tendu entre pensée magique et raison, à la recherche exacte du point de bascule. Et je n'ai pu m'empêcher de penser que l'extravagance des histoires ne suffit pas à masquer l'actualité de la réflexion.

Trois films seulement, mais un bon décapage intellectuel ! 

 

Texas trip de Steve Balestrini et Maxime Lachaud est d'un tout autre genre puisqu'il s'agit d'un documentaire sur quelques artistes "underground" texans, le film étant plus ou moins placé sous le signe de Joe Lansdale, auteur de romans policiers ou fantastiques toujours très noirs. J'espérais retrouver certains des paysages qui m'ont fascinée lors de mes voyages dans cet Etat plus grand que la France. Quelques belles images nocturnes certes, mais les réalisateurs se sont beaucoup plus intéressés aux artistes rencontrés qu'aux paysages, ce que je ne peux leur reprocher. Du coup le film m'a laissée avec pas mal de questions  sur la définition de l'art, sa fonction pour l'artiste. Artistes underground au Texas, loin des galeries, des médias, loin de tout .... cela paraît difficile à imaginer et pourtant, ils sont bien là. 

 Une chose est sûre : grâce au Maudit festival a été plutôt stimulante.


Retour au port

 
La base des Glénans


Une lune dans le ciel, l'autre dans l'eau. 

Des provisions d'image pour les jours gris de l'hiver





 

23 janvier 2022

On dirait ...


Au sortir d'un musée, j'ai tendance à voir  de l'art un peu partout, y compris sur le port de Sète.

 

CRAC Occitanie, Antoine Renard

L'Occitanie et l'art contemporain sont apparemment très compatibles. Après le Crac de Sérignan, celui de Sète où est exposé le travail très intriguant d'Antoine Renard

Intitulée Pharmacon l'exposition propose des oeuvres inspirées à l'artiste par ses recherches sur les plantes, sur le pouvoir  guérisseur des plantes et plus précisément sur les parfums utilisés dans certains rituels de guérison. Coulures de cires colorées dans une salle, sculptures métalliques qui font penser à des ex-voto autant qu'à des poupées vaudou, vidéos colorées de plantes filmées en très gros plans, le tout dans une ambiance sonore "hypnotique". 

Les rituels, le mysticisme, la pensée magique ... très peu pour moi. Mais j'avoue être restée un long moment devant ces vidéos toujours changeantes où parfois je croyais reconnaître le coeur d'une fleur, un pistil, façon Georgia O'Keffe, mais où le plus souvent mon oeil se contentait de voir des formes abstraites et colorées sans chercher à identifier quoi que ce soit. 

En revanche, alors que le catalogue parle de senteurs diverses et variées ...  et bien que je ne souffre pas d'anosmie, je n'ai rien senti. Pas un parfum, rien. Dommage !

http://crac.laregion.fr/exposition_fiche/264/3111-centre-regional-art-contemporain-languedoc-roussillon.htm

22 janvier 2022

Le port de Sète

Grand bleu évidemment!


21 janvier 2022

Il n'y a pas que les huîtres au pays de Thau


Il y a aussi les crevettes de La Cabane à Marseillan

Les couteaux gratinés de la Maison verte à Sète


 Et le gâteau aux carottes de La Fabrique à Goût-thé qui accompagne si bien le petit café du matin juste avant le départ...

Serignan, Laurent Le Deunff, Anne et Patrick Poirier


Chaque passage au musée de Sérignan est l'occasion de découvrir de nouveaux artistes. Etrangement, en ce moment, les deux expositions proposées travaillent sur la mémoire, le passé...

Laurent Le Deunff s'invente de toute pièce un passé préhistorique, utilisant à peu près toutes les techniques à sa disposition et laissant le spectateur libre de compléter ses découvertes par l'imagination. L'ensemble est étrange et finalement assez ludique, celui d'un gamin pas tout à fait sorti des jeux de son enfance.

La mémoire en filigrane d'Anne et Patrick Poirier reflète le travail de ce couple d'artistes depuis qu'ils se sont rencontrés à la Villa Medicis en 1968. Une mémoire forcément marquée par l'espace et les mythes méditerranéens, par les ruines minutieusement reconstituées bien que totalement imaginaires, par les mots qui seuls émergent d'un océan d'oubli ....


Mémoire d'une vie ou mémoire de l'humanité, la démarche n'est pas très différente au fond dans la mesure ou le "moi" de l'artiste est aussi celui de tous les autres. Mais ce qui m'a surtout intéressée dans la démarche de ces artistes c'est la pluralité des moyens utilisés et l'empan de leur regard. Rien de nombriliste dans leur démarche. Plutôt un regard sur le monde.

20 janvier 2022

Pourquoi ...

Pourquoi s'embarrasser d'un commentaire quand les images parlent d'elles-mêmes . 



 

19 janvier 2022

Orpeillères

La réserve naturelle d'Orpeillères se trouve à quelques kilomètres de Sérignan. C'est un lieu assez étonnant, surtout à cette saison car on se retrouve quasiment seul sur un cordon de dunes qui sépare la mer d'une zone plus ou moins marécageuse, une zone de pré salé. 



Un territoire à explorer de préférence au lever ou à la tombée du jour si l'on veut y observer la faune et la flore. Mais on peut se contenter, comme je l'ai fait,  d'apprécier les rondeurs du paysage et l'harmonie des couleurs.

18 janvier 2022

17 janvier 2022

Béziers

 J'étais venu à Béziers pour son marché aux fleurs. Pas  aussi somptueux que celui de Nice, mais les mimosas étaient bien là.

En chemin j'ai rencontré le Sieur Riquet, concepteur et promoteur du canal du Midi. Du haut de son piédestal, Pierre-Paul me regardait, m'a-t-il semblé, avec un peu de condescendance.


Je lui ai tourné le dos pour me diriger vers les ruelles de la vieille ville. 

Et j'en ai vu de toutes les couleurs !

Des parapluies, des saintes vierges en cire ...

 

Un petit resto  assez kitsch mais très coloré ! 


Et pour finir, d'étranges animaux sur la devanture d'un magasin.

Bezier est décidément une ville bien curieuse...

 



16 janvier 2022

La mer retrouvée


 

Paolo Cognetti, La Félicité du loup

Celui-là ne m'a pas été conseillé par la libraire de Marseillan, mais par une amie. Excellente proposition, qui m'a laissé une impression de fraîcheur et de légèreté mêlée de gravité. 

Je n'ai pas lu Les huit montagnes qui a fait connaître Paolo Cognetti en France mais j'avais lu, Amérique oblige, ses Carnets de New York que j'avais beaucoup aimés parce que l'écrivain sait se tenir à l'écart des clichés et des cartes postales.

Mais dans La Félicité du loup, l'arpenteur urbain redevient ce qu'il a toujours été, un montagnard, amoureux des pentes, des forêts de la neige et de la glace, et surtout quelqu'un pour qui les gens des montagnes sont des gens un peu à part qui affrontent la vie bien en face, libres parce qu'ils mènent la vie qu'ils ont choisi.  Il y a bien une histoire d'amour entre Fausto et Silvia, une romance d'autant plus tendre qu'elle risque d'être éphémère puisqu'à la fin de la saison Silvia monte travailler dans un refuge, alors que Fausto redescend dans la vallée pour régler quelques affaires. Mais il n'y a pas d'amours ni de vie sans risque quand on s'efforce de vivre pleinement. 

Pour peu qu'on en ait envie, on trouve dans la Félicité du loup, comme une leçon de vie, mais sans rien qui pèse ou qui gène. Parce qu'après tout c'est à chacun de choisir les sommets qu'il veut escalader.



15 janvier 2022

La grande sauterelle

 C'est le titre d'un film de Georges Lautner. C'est aussi le nom de la plus jolie petite librairie de Marseillan. Marseillan-ville bien sûr. Au bord de l'étang de Thau.


Mais ce qui fait le charme et la qualité d'une librairie ce n'est pas tant sa devanture, que la compétence et la disponibilité du libraire. De la libraire en l'occurrence. Qui sait comme personne vous proposer un livre et vous le présenter de telle façon que vous avez immédiatement envie de le lire.

13 janvier 2022

Nos plus belles années

Trois garçons, amis depuis toujours. Plus une fille. La vie les rapproche, les éloigne. Leurs rêves, leurs amours s'effilochent, se transforment. Ils se brouillent, s'embrouillent, mais leur amitié résiste comme résiste l'Italie. Parce qu'en choisissant  de suivre ces 4 personnages pendant 40 ans, le réalisateur, Gabriele Muccino fait le portrait d'une génération autant que d'un pays bien sûr. Des années 80 à nos jours !

Le film ne se regarde pas sans une certaine nostalgie, d'autant qu'il rappelle furieusement le film d'Ettore Scola, sorti en 1976 qui suivait trois amis que la lutte anti-fasciste avait réunis, mais dont les idéaux avaient par la suite fluctué au gré des opportunités. Nos plus belles années n'est pas exactement un remake de Nous nous sommes tant aimés, il est évident pourtant qu'il s'en inspire en le transposant dans une époque différente. Une époque guère moins compliquée. Et des destins individuels sans doute moins glorieux que chacun l'aurait souhaité. Un film doux-amer.  Comme la vie.

12 janvier 2022

Licorice pizza

 Sortie avec un sentiment mitigée de la séance, puis perplexe devant les dithyrambes... l'impression d'avoir manqué quelque chose. Un décalage générationnel peut-être ? ou simplement culturel ? 

Commençons par le revival des années 70 ...  plutôt bien vu mais pas le comble de l'esthétique ! Le casting et le jeu des acteurs ? plutôt réussi. L'intrigue ? C'est peut-être là que le bât blesse à mes yeux parce que pendant tout le film je me suis demandée s'il s'agissait d'une histoire d'amour entre adolescents  (bien qu'Alana insiste sur ses 25 ans à elle contre ses 15 ans à lui), quelque chose comme un roman d'apprentissage qui voit "grandir" les deux personnages, ou bien encore un point de vue ironique sur la société de ces années-là, l'esprit d'entreprise, l'audace de ceux qui croient pouvoir tout réussir ...sans oublier l'éventualité d'un récit autobiographique et vaguement nostalgique. Beaucoup de bonnes intentions mais un peu embrouillées.

Il est vrai aussi que Paul Thomas Anderson a ses inconditionnels et que ceci explique peut-être cela. La réputation du cinéaste oblitère sans doute un peu les spectateurs. Mais peut-être suis-je simplement passée à côté d'un très bon film...