31 juillet 2019

Piriac sur mer

Trois images seulement ...

Tout est à sa place : l'église, l'hôtel du Port, le manège et même la baraque à sucettes.


 Mais les bateaux de pêcheurs ont rétréci et ne se comptent plus que sur les doigts d'une main


 Façades blanches, volets bleus, hortensias roses : on se croirait dans une carte postale, ou ... un  film de Jacques Demy.


Mais il y a la mer, qui elle  n'a pas changé et la balise est toujours à sa place.  La rampe des sauveteurs un peu plus loin, petit vivier, grand vivier... ouf ! je garde (presque) intact le souvenir de mes vacances d'enfant.

30 juillet 2019

Give me liberty

Le film est carrément foutraque : scénario, personnages, cadrages, mouvements de caméra, ça bouge, ça déménage. Rien ne se passe comme il faut, mais à force de partir dans tous les sens, le film est diablement passionnant.
Prenez un petit-fils d'émigré russe, mettez-le au volant d'un bus chargé du transport d'handicapés et faites lui prendre 10 mn de retard parce qu'il est passé s'occuper de son grand-père qui doit impérativement prendre un bus à 7h45 pour se rendre à un enterrement. Bien entendu le retard initial ne fait que s'allonger quand le jeune homme se trouve obligé d'embarquer dans son bus tous les amis de la défunte, sans oublier un homme tellement obèse qu'il ne peut pas se déplacer seul.

A ce moment du film on craint que le réalisateur, Kirill Mikhanovsky ne soit parti pour un remake de Freaks.... Mais non, il ne s'agit pas plus d'une parade de monstres que d'un road movie déjanté, plutôt d'un film qui fait appel à l'empathie pour amener les spectateurs à modifier leur regard sur ceux que la vie n'a pas gâtés. Et cela se fait essentiellement à travers le personnage du jeune ambulancier, souvent dépassé par tout ce qu'on exige de lui, mais qui ne se départit jamais de sa gentillesse et finit toujours par rendre le service qu'on lui demandait, quitte à mettre son emploi en jeu.



Le film pourrait à tout moment virer à la tragédie, car oui les situations des uns et des autres sont souvent dramatiques. Il frôle sans cesse la caricature à force d'accumuler les personnages atypiques,  mais il évite tous ces écueils parce que malgré les obstacles et les contretemps, Tracy, Steve, Dima et tous les autres sont pleins de vie, de passions, d'exigences et dans le bus, ça braille, ça râle, ça chante, ça vit tout simplement. Les images sont souvent chaotiques, les cadrages biscornus, le montage parfois incohérent; tout cela importe peu parce qu'au final le spectateur, essoufflé, gardera l'impression d'un tourbillon effréné et d'une vie menée à 100 à l'heure, mais surtout d'un amour immodéré de la vie quelle que soit la tournure qu'elle prend.
Pas mal pour un premier long dont j'ai aimé autant les qualités que les défauts.

29 juillet 2019

A.G. Lombardo, Graffiti Palace

Les émeutes de Watts en 1965. Les émeutes les plus violentes de la décénnie qui en a pourtant connu d'autres. Du 11 au 17 août :  7 jours d'enfer ! Un enfer certes circonscrit à ce quartier noir de Los Angeles, mais qui a néanmoins nécessité de faire appel à la garde nationale et qui a causé un nombre de victimes et des dégâts matériels considérables.

C'est la violence et le chaos de ces 7 jours que l'auteur  de Graffiti Palace s'efforce de restituer  avec un chapitre d'ouverture qui est déjà quasi post-apocalyptique puisqu'il invente une ville de métal rouillé dans des containers désaffectés amoncelés dans un coin du port au Sud de la ville. Paumés et marginaux de toutes sortes s'y retrouvent le temps d'une fête autour de Karmann, qui,  Pénélope moderne,  attend le retour de Monk.


Monk, le personnage principal du roman est un "urbanologue doublé d'un sémiologue" qui ne cesse d'arpenter la ville pour en déchiffrer les signes et les codes. Ceux des panneaux publicitaires comme ceux des gangs qu'il consigne soigneusement dans un carnet, dont certains - policiers, membres de gang, activistes de la cause noire  - aimeraient s'emparer.

Le retour de Monk chez lui est aussi semé d'embûches que celui d'Ulysse à Ithaque, une trame romanesque particulièrement efficace pour multiplier les rencontres, les péripéties, les renversements de situation. Mais aussi permettre une réflexion sur la sociologie de la ville et sur l'histoire des Noirs à Los Angeles et dans toute l'Amérique.

Palace graffiti est un roman bluffant, époustouflant, qui embarque le lecteur dans une traversée urbaine pleine de dangers, un monde de folie dont on peine à croire qu'il a jamais été réel alors même qu'il est parfaitement documenté. Pour un premier roman, c'est assez réussi. Et le fait que l'auteur soit blanc ne le discrédite en rien à mes yeux pour parler des Noirs. Après tout, Tony Hillerman n'était pas "indien" et pourtant il a parlé mieux que personne des Navajos et des Hopis.

28 juillet 2019

Une folle nuit russe

Voilà un film qui ne vas pas redorer l'image de la Russie, bien que l'époque d'Elstine soit depuis longtemps révolue. Ce que nous montre Anja Kreis, c'est un pays en pleine déliquescence : l'Union des Républiques socialistes soviétiques n'existe plus, le parti communiste n'est plus que l'ombre de lui même, l'économie s'effondre, la guerre en Tchétchénie n'en finit pas ....


La réalisatrice emboîte plusieurs histoires (vraies) pour n'en faire qu'une seule : Anton revient dans sa famille après avoir servi en Tchtéchénie, il est immédiatement accaparée par sa petite amie qui ne pense qu'à faire la fête, la mafia s'est emparé du garage de son frère, mort là-bas. Il est difficile dans ce contexte de croire encore à quelque chose, même les deux femmes qui font de la propagande pour les témoins de Jéhova n'ont pas l'air très convaincu. Les déboires, les dérapages, les catastrophes s'accumulent tout au long du film au point qu'il en devient presque comique. Tant de noirceur, de violence sur fond de vodka frise la caricature et l'on aimerait pouvoir en rire si l'on pouvait oublier que derrière l'outrance il y a forcément une part de vérité.

27 juillet 2019

Julie Estève, Simple


Simple est un roman avec une voix, celle d'Antoine Orsini, un homme qui rit tout seul et parle à sa chaise, ou à son pied quand la chaise a disparu. Antoine que les gens de son village appellent le "baoul" est un homme simple, et pour tout dire un simple d'esprit. C'est cette voix que Julie Estève fait entendre page après page. Une voix qui raconte la vie de ce petit village des montagnes corses, parce que le baoul traîne partout, voit tout, sait tout et le raconte à sa façon.

Il connaît les histoires de chacun, les amours cachés, les chagrins, les jalousies... Il est le seul à savoir ce qui s'est passé avant qu'on ne retrouve le cadavre de Florence Biancarelli, une jeune fille de 16 ans.

Julie Estève mène son roman comme un roman policier avec un meurtre dès la première page dont on ne connaîtra le vrai coupable qu'à la dernière page. Mais surtout, et c'est une vraie réussite, elle invente pour le narrateur une langue à la fois crue, poétique, mélodieuse aussi, moins simple qu'on ne pourrait le croire, qui joue sur le registre de la gaîté autant que celui de la mélancolie.

Simple est un roman faussement léger mais terriblement attachant.

Bodo Kirchhoff, Malencontre

Le "road novel" est un genre en soi au même titre que le "road movie".  Bodo Kirchhoff respecte la loi du genre en mettant dans la même voiture deux personnages que la vie n'a pas gâtés et qui sont restés figés dans leurs habitudes : Reither est un éditeur en faillite, un solitaire un peu aigrie, Léonie Palm est une ancienne modiste, qui ne s'est jamais remise de la mort de sa fille.
Ils prennent la route en pleine nuit, sur un coup de tête direction le Sud. Sans itinéraire fixe, sans projet précis, à l'aventure bien qu'ils n'aient ni l'un ni l'autre des habitudes de routard. Ce sont des gens ordinaire et j'avoue avoir eu un peu de mal à croire à ces personnages, malgré ou peut-être à cause de l'accumulation de détails donnés par l'auteur. Le récit piétine, comme la relation entre les deux personnages et ce ne sont pas les migrants croisés sur leur route qui changeront le rythme du récit. Cela ne fait que l'alourdir avec un sujet supposé mettre mal à l'aise la conscience du lecteur.


26 juillet 2019

Gris




 Marée basse au barrage d'Arzal-Camoêl sur l'estuaire de la Vilaine



 Le tronc torturé d'un arbre dans le parc de Kerguéhennec



25 juillet 2019

Le domaine de Kerguéhennec


C'est un très beau domaine, autrefois demeure seigneuriale et hautement privée, aujourd'hui propriété départementale ouverte au public. Dès l'entrée on est saisit par la majesté des arbres et l'ampleur des massifs de rhododendrons. 
 

C'est au printemps sans doute qu'il faut visiter Kerguéhennec, lorsque les rhodos sont en fleurs, mais nous sommes en Juillet, alors je me contente de la verdure et des risées à la surface de l'étang.




Kerguéhennec est aussi un centre d'art contemporain, ce qui vaut d'amusantes rencontres  avant même d'arriver au château


Une exposition, "Flora Maxima",  est proposée dans les anciennes écuries et dans le château lui-même ce sont des oeuvres extraites du fonds Tal Coat qui sont présentées. Un parcours très bien fait qui permet de suivre le travail du peintre et de comprendre son évolution au fil de sa vie.



24 juillet 2019

So long, my son

La politique de l'enfant unique a certainement permis à la Chine de limiter l'augmentation de sa population et par là d'améliorer son économie. C'est un fait. Positif sur le plan collectif.
Mais ce qui n'a jamais aussi bien été montré que dans le film de Wang Xiaoshuai, ce sont les conséquences de cette politique sur les individus. Et elles sont désastreuses : contrôle des naissances, avortements et stérilisation forcées. Mais le pire est peut-être la survalorisation de l'enfant en général considéré comme un bien, que l'on peut se procurer moyennant finances. Par deux fois dans le film, le trafic d'enfants est évoqué, puisque les parents dont l'enfant unique, Xingxing,  s'est noyé, sont montrés plus tard dans une autre ville avec une autre enfant, prénommé lui aussi Xingxing. Un enfant qu'ils se sont "procuré" dans des conditions qui ne sont pas précisées mais on imagine un enfant volé, ou acheté ... Dans un deuxième épisode, c'est la maîtresse du père, qui  enceinte, s'apprête à quitter la Chine pour poursuivre ses études et propose de laisser l'enfant à naître aux parents éplorés. Par générosité ? Ou par commodité parce qu'un enfant c'est encombrant.  L'enfant est ainsi devenu un objet que l'on peut donner ou vendre ! L'enfant mâle en tout cas, car dans ce film il n'est bien entendu jamais question de filles !


So long, my son est un film bien documenté qui nous en apprend beaucoup sur la Chine et les Chinois parce que le réalisateur prend le temps de mettre en place tous ses personnages et de les faire évoluer sur une quarantaine d'années.  La chronologie fragmentée, les ellipses exigent un peu d'acrobatie intellectuelle - ce qui n'est pas pour me déplaire  - et  permettent surtout de montrer à quel point la Chine a changé et quels efforts on dû déployer les Chinois pour passer d'une société fondée sur le travail et la soumission, mais aussi sur le collectif, à une société  individualiste qui se noie dès qu'elle le peut dans la consommation. Un changement de valeurs radical certainement difficile à vivre. Aussi difficile que la perte d'un enfant ?

23 juillet 2019

Gyrdir Eliasson, Au Bord de la Sandà


Il y a des livres que l'on voudrait aimer, ne serait-ce que par une image dès le premier chapitre : " Et dans cette clairière, tapissée de hautes herbes et de campanules, une jeune femme en imperméable rouge était assise en tailleurs [,,,]"  

Une tache rouge dans un océan de vert, c'est à coup sûr le regard d'un peintre, un homme d'un certain âge qui vit à l'écart du monde, dans sa caravane... Et cette femme en rouge, la possibilié d'une rencontre ?

Oui, mais le sujet une fois posé, il ne se passe rien ou si peu, juste la chronique des jours au fil des saisons, été puis automne, et les tentatives  du personnage pour transcrire sur la toile ses sensations... 

Les phrases sont courtes, plates, sans relief et j'ai fini par me lasser de la monotonie de ce récit à la première personne, un peu trop minimaliste à mon goût. Mais d'autres trouveront peut-être dans la description des paysages islandais et dans le récit minutieux des jours, matière à méditation.




22 juillet 2019

Antoine Wauters, Pense aux pierres sous tes pas


Pense aux pierres sous tes pas est un roman un peu fantasque dont je ne sais trop que penser parce que l'auteur entrelace deux lignes narratives qui tiennent plus de la fable que du roman réaliste

Une soeur et son frère jumeau dans une famille de paysans, une relation incestueuse, une séparation imposée; chacun poursuit sa route avec la nostalgie de l'autre, compense comme il peut l'absence jusqu'aux retrouvailles....

Un pays qui n'a pas de nom, mais des noms de lieu et de personnages qui, par leurs consonances, font penser à la Roumanie aussi bien qu'à l'Afrique ou à l'Italie... des régimes politiques autoritaires qui se succèdent ... une résistance plus spontanée qu'organisée....

Il est un peu difficile de voir où l'auteur veut en venir, peut-être seulement solliciter l'imagination du lecteur pour qu'il décide lui-même du sens de l'histoire.  Utopie ? Dystopie ?  Farce ubuesque ? Roman façon Voltaire ou Garcia Marquez ?

Malgré tout, le livre une fois refermé, les questions demeurent, mais aussi le charme de l'écriture. Sans doute parce que j'ai lu sur la couverture que l'auteur est né à Liège, le livre m'a par moment fait penser à ces films belges un peu zarbi que j'aime tant. Et il est bon que les livres, parfois, dérangent.

Nevada


Retour au cinéma après quelques semaines d'absence pour un bon film, violent certes puisqu' il s'agit d'un film de prison mâtiné de western. Mais intéressant !


Certains trouveront facile l'association de deux univers aussi antithétiques : d'un côté l'enfermement carcéral dans des cellules minuscules et souvent partagées, de l'autre le travail des prisonniers en plein air, avec des Mustangs sauvages, symboles même de la liberté et des grands espaces. Mais cette double thématique fonctionne plutôt bien, sans doute parce que le film de Laure De Clermont-Tonnerre n'est pas pure fiction, mais s'appuie sur des programmes de domestication de chevaux sauvages proposés dans plusieurs prisons aux Etats-Unis. Des programmes dont les résultats sont apparemment positifs, comme le laisse entendre le film : véritable boule de colère et hermétique à toute tentative de dialogue, au contact des chevaux, Roman, le personnage principal,  apprend peu à peu à s'ouvrir aux autres et à communiquer. Un long apprentissage, celui de la patience et de la prise en compte de l'autre, qu'il soit cheval ou être humain.

21 juillet 2019

Virginia Reeves, The Behavior of Love


Virginia Reeves, cette jeune écrivaine américaine découverte à l'occasion du prix littéraire UIAD vient de publier un second roman (pas encore traduit en français mais ça ne saurait tarder !) et il est aussi passionnant et intrigant que le premier (Un Travail comme un autre). Brillant tout simplement. On tourne les pages, curieux de savoir où vont nous mener les prochains chapitres.


L'histoire a priori pourrait paraître banale puisqu'il s'agit après tout d'une histoire d'amour entre un homme et une femme.
Lui, Ed Malinowki est un brillant psychologue comportementaliste à qui ont vient d'offrir un poste dans le Montana. Un poste difficile auquel il consacre tout son temps, parce que de sa capacité à remettre sur ses rails l'établissement qui l'a embauché, dépend le reste de sa carrière.
Laura sa femme est une artiste. Elle donne occasionnellement quelques cours de dessin dans l'établissement de son mari, mais sa grande affaire c'est la maternité.
La femme à la maison, l'homme au travail : cliché contre cliché. D'autant que s'ajoute une Pénélope, patiente du Dr Malinowski pour laquelle il est prêt à quelques écarts...

Toute l'habileté de Virginia Reeves consiste à placer ses personnages dans une situation convenue, mais sans en faire des pantins, grâce à la finesse de l'analyse psychologique qui permet de suivre les doutes, les hésitations, les envies, les désirs des uns et des autres et surtout de repérer tous les non-dits, les sous-entendu, les malentendus qui font la difficulté de toute relation entre un homme et une femme. Ce qui laisse au lecteur la possibilité de s'interroger sur ce qu'il aurait fait dans la même situation, comment il aurait réagi, comment il se serait comporté. Et l'on s'interroger en particulier sur le fait que celui dont le métier est de décoder les comportements des gens et éventuellement les modifier pour les aider à mieux vivre, se révèle dans sa vie privée aussi obstinément aveugle.Mais ne dit-on pas que les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés ?

Petite cerise sur le gâteau :  en situant son roman dans le Montana, l'Etat où le ciel paraît plus grand qu'ailleurs - " the big sky country " - , Virginia Reeves souligne,  par l'immensité des espaces auxquels les personnages sont confrontés,  leur enfermement dans leurs propres émotions et la petitesse de leurs ego.





20 juillet 2019

La Gacilly


Le festival photos de La Gacilly est un festival en plein air, ce qui a priori, est assez étonnant. Parce que la végétation fait parfois concurrence aux photos et que la lumière naturelle se contrôle moins que les projecteurs : ici c'est un contrejour qui entrave la vision, là, des ombres, des taches de lumière, des reflets qui s'interposent. Mais ce sont des inconvénients mineurs pour un festival gratuit qui permet de découvrir une bonne vingtaine de photographes, venus pour la plupart de la Russie et plus généralement de l'Est.



Dans sa série "Restricted area", Danila Tkachenko photographie des constructions incertaines, des utopies en ruines, souvenirs des rêves technologiques de l'ex URSS.


Une des photos de Justyna Mielnikiewicz, m'a particulièrement frappée : la photographe a conduit tout un travail documentaire sur l'idée de nation dans des pays comme l'Ukraine et le Kazakhstan, qui émergent à peine du joug soviétique.


Quant aux photos d'Elena Chernyshova elles m'ont doublement fascinées : d'abord parce que la photographe s'est intéressée aux conditions de vie de ceux qui vivent dans des froids extrêmes, en particulier à Norilsk, la ville la plus septentrionale de Russie, une ville dont j'ai découvert l'existence grâce au récit de voyage de Caryl Ferey. Le plus étrange était toutefois de contempler ces univers glacés sous une cagna de plomb ! 40° sous zéro là-bas, plus 35° ici.


Une seule après-midi, c'était un peu court pour tout voir. Tant pis. Mais au moins je n'ai pas manqué la salle où étaient exposées les photos du grand Alexander Rodchenko. Du noir et blanc bien sûr. Et quels cadrages ! 






19 juillet 2019

La vigie romaine

On ne peut pas la remarquer, tant elle est bizarre, incongrue dans le paysage, laide ?


Elle est sur son rocher, seule face à l'océan. Selon l'angle sous lequel on la regarde elle ressemble  à une maison banale, avec une tourelle pas banale, ou ...  à une chapelle (une vague forme de statue au milieu du pignon ), avec à ses côtés un minaret (?) . Mais la porte en métal évoque une porte blindée, avec deux lucarnons grillagés, comme deux yeux...
L'imagination s'emballe, d'autant qu'on me glisse à l'oreille qu'autrefois, on l'appelait la maison du fou...

Non, rien de tout ça. Une demande d'information à l'office du tourisme et la réponse me parvient, complète et précise : un ancien corps de garde, à usage de sémaphore, construit au XVIIIe siècle à la demande du duc d'Aiguillon, gouverneur de Bretagne, abandonné, puis réhabilité en 1930 par un architecte nantais qui en fait son habitation. Celle-ci est réquisitionnée  en 1943 par les allemands qui y installent un radar. Elle est en fin de compte récupérée par son propriétaire et partiellement restaurée.

Merci à Marie de l'Office du tourisme, qui m'a si vite donné la clef  (le nom du lieu) et le lien vers le site  qui vous dit tout sur la Vigie romaine: https://www.patrimoine.paysdelaloire.fr/linventaire/detail-notices/IA44005332/

La Brière


L'occasion d'une jolie balade en barque


 Un parc naturel régional pour faire l'éloge de la pêche, de la chasse ... et des traditions !




Le traict du Croisic 10h du soir

En l'espace de quelques minutes, selon l'endroit où se pose l'objectif, et selon le cadrage, pour un même paysage,  le rendu photographique est totalement différent. Sans le moindre filtre évidemment !






18 juillet 2019

Pen Bron : un lieu, une histoire




Pen Bron, c'est d'abord un long et mince cordon de sable, que l'on emprunte en partant de La Turballe. A la pointe de ce cordon, des bâtiments de pierre autour d'une cour carrée et une chapelle qui fait face au Croisic.


L'océan d'un côté, le traict de l'autre, l'eau et le sable, le vent qui penche les pins du même côté : le site est superbe et en ce début de juillet peu fréquenté. 

Préventorium, sanatorium, centre hélio-marin... peu importe le nom donné à ces bâtiments : avant que les antibiotiques ne viennent à bout de la tuberculose,  lorsque que l'air marin était le seul espoir de guérir, des générations d'enfants on été placés en pension à Pen Bron, sous la bonne garde des soeurs de Saint Vincent de Paul et de leur cornette. Parmi ces enfants, ma mère. 


 Dans les années 50, d'autres bâtiments ont été ajoutés et ont accueilli, jusqu'en 2017, d'autres malades, polios d'abord puis handicapés de toutes sortes. Le centre hélio-marin est actuellement désaffecté et à mon grand regret je n'ai pu pénétrer dans l'enceinte des bâtiments. 

J'ai pu en revanche accéder dans un creux de dune, au petit cimetière protégé de part et d'autres par des pins et des fusains.


Des tombes très simples marquées d'une croix de pierre et d'une plaque bleue. Alignées comme  des enfants sages : un nom, une date, un âge, rien de plus. Ils avaient 7 ans, 12 ans, 3 ans, 1 an ...


C'est le cimetière des enfants de Pen Bron.


17 juillet 2019

Les marais salants de Guérande


Tant de fois parcourus, tant de fois photographiés.


Mais jamais je ne m'en suis lassée.

Un paysage façonné par le travail des hommes. 


Et le sel, indispensable à notre survie.