12 janvier 2012

Vodka Lemon

Parfois lassée des nouveautés cinématographiques, j'aime bien me consoler avec une valeur sûre sortie en DVD; si possible un des ces films bizarres, improbables que j'affectionne tout particulièrement comme ... Vodka Lemon qui commence par une scène totalement surréaliste : un lit glisse à toute vitesse sur une route enneigée.

Gras
On se croirait dans un vieux film de Polanski, du temps de Deux hommes et une armoire. Mais ce n'est pas du Polanski, c'est du Hiner Saleem, un cinéaste kurde irakien émigré depuis un certain temps en France. Il est le réalisateur de Si tu meurs, je te tue, sorti en 2011 et dont j'ai déjà fait l'éloge.

Dans Vodka Lemon (qui date de 2004) Hamo, veuf à la belle soixantaine, mais sans ressource aucune, vit dans un petit village enneigé du fin fond de l'Arménie. Il reçoit une lettre de son fils, qui a émigré en France, espère y trouver un chèque, quelques dollars... mais rien. L'enveloppe ne contient rien d'autre qu'une courte lettre. Alors Hamo se décide à vendre le seul bien qui lui reste, une armoire un peu de guingois qu'il transporte sur son dos jusqu'à la route...
Le film n'est fait que de ces petites scènes insolites qui, mises bout à bout racontent une belle histoire d'amour et de générosité malgré le dénuement extrême dans lequel vivent les personnages. Hiner Saleem aurait pu faire un film misérabiliste, tragique, compassionnel; il a choisi l'humour et la dérision.
C'est un rayon de soleil au milieu de la neige, du froid et de la gadoue. Un bel antidote au marasme et à la déprime hivernale.

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