Dans mon précédent billet, j'évoquais la vie le long des fleuves et des rivières laotiennes; rien qui diffère sensiblement de ce qui se passe ailleurs, au Vietnam ou au Cambodge.
Mais j'aimerais évoquer en quelques photos un endroit bien particulier qui se prête à tous les imaginaires romanesques !
Commençons par la géographie : une courbe du Mékong, une piste terriblement boueuse qui descend jusqu'au bord du fleuve, quelques rochers, un peu de sable. Un lieu qui serait tout à fait banal si ce n'était de l'autre côté du fleuve, la Birmanie et un peu en amont, la Chine.
Des camions bâchés, des bateaux amarrés.
En haut de la pente, des femmes qui attendent ...
Et soudain, en réponse à un signal que nous n'avons pas même perçu, tout se met en branle !
Chacune des femmes, selon sa taille ou son âge s'empare d'un sac - sac de sel ? sac de riz ? sac de ... ? - le charge sur sa tête et dévale la pente.
Il y a celles qui portent un seul sac, les plus jeunes apparemment; celles qui en portent deux.
Au bas de la pente, les sacs sont soigneusement pesés : 20kg ? 50kg ?
Une deuxième équipe les charge ensuite sur un camion, qui remontera - non sans difficultés - la pente boueuse.
Le système de portage est simple mais efficace : une courroie qui passe à la fois sous la charge et sur le front du porteur. Dommage pour les cervicales !
En revanche, je n'ai toujours pas compris l'intérêt et le sens de ce traffic : pourquoi descendre les sacs vers la berge si c'est pour les remonter ensuite ? pourquoi les peser en bas puisqu'il faudra les remonter ? Et puis, qu' y avait-il exactement dans ces sacs ? le manège s'effectuant en plein jour, difficile de croire à un traffic illicite, bien que l'endroit passe pour être la plaque tournante du trafic de l'opium, de l'héroïne et autres substances ... Difficile aussi, dans ces conditions, d'échapper aux fantasmes aventureux que suscite la simple évocation du Triangle d'or !
Mais non : la réalité est bien moins romanesque.
Ce que j'ai vu, moi ce sont des femmes, et exclusivement des femmes porte-faix !
Il y avait bien quelques hommes.
Mais ils étaient chargés de tâches plus "nobles" (et moins éprouvantes !) comme la pesée. Ou alors ils notaient sur un cahier le nombre de sacs et leur poids respectif. Ou bien encore ils étaient là, et ne faisaient rien ! Comme le monsieur bien rondouillard tranquillement assis, dans le coin supérieur gauche de la photo.
Non, je ne cafte pas !
J'observe. Je constate. Je m'interroge...
Une nette préférence pour le rose, des foulards joliment noués et agrémentés de breloques , des bijoux en argent... une autre façon de vivre sa "féminitude"?
L'endroit s'appelle Xieng Kok. Il est situé à environ 70km de Muang Sing, sur une courbe du Mékong.
27 février 2007
25 février 2007
Pourquoi le Laos ?
Avouer que nous étions au Laos juste avant la prise de pouvoir par les communistes, c'est quasiment avouer son âge ... mais tant pis.
C'était en 1974, nous étions jeunes, naïfs voire inconscients et nous avions été traîner nos Pataugas du côté de Luang Prabang et Vientiane, les deux seules villes "ouvertes," le reste du territoire étant soit inaccessible en raison de la guérilla entre les troupes royalistes et celles du Pathet Laos, soit couvert par les "interventions" d'Uncle Sam. Nous n'avions donc pas vu grand chose mais le peu que nous avions vu nous avait totalement séduits et nous gardions un souvenir ébloui des pagodes de Luang Prabang, si raffinées, si précieuses, si belles tout simplement.
Nous sommes donc revenus sur nos traces, inquiets de ce que nous allions découvrir...
Des changements, il y en a, mais pas tant que ça ! Pour rejoindre Houey Saï à partir de la Thaïlande, il n'y a toujours pas de pont et c'est en pirogue qu'on traverse le Mékong. Mais c'est une bonne entrée en matière parce que, en attendant que Chinois, Japonais, Thaïlandais, Australiens ou Français - si, si, la France fait aussi partie des bailleurs de fonds - aient financé la construction d'un réseau routier digne de ce nom, les voies fluviales constituent toujours les principaux axes de circulation.
Mékong, Nam Ou, Nam Tha .... du moment qu'il y a de l'eau, on trouvera toujours un bateau et un batelier pour descendre ou remonter la rivière, pour transporter marchandises et passagers, pour traverser d'une rive à l'autre. On navigue au moteur, à la rame, et quand il n'y a pas assez de fond, on hale le bateau avec une grande perche de bambou.
Les bateaux sont toujours très longs, très fins, très plats et malgré les apparences relativement stables ! Pourtant la navigation est loin d'être évidente : rochers et bancs de sable plus ou moins immergés, rapides, courants et tourbillons... une navigation pour marins aguerris !
Selon la saison, selon l'endroit où l'on navigue, les eaux sont vertes, d'un beau vert émeraude ! ou couleur de rouille, épaisses, chargées de limon.
Et puis il y a bien sûr tous les effets de lumière : brumes matinales, qui donnent l'impression de glisser sans bruit dans un lavis chinois.
ou ... couchers de soleil "atrocement romantiques"!
C'était en 1974, nous étions jeunes, naïfs voire inconscients et nous avions été traîner nos Pataugas du côté de Luang Prabang et Vientiane, les deux seules villes "ouvertes," le reste du territoire étant soit inaccessible en raison de la guérilla entre les troupes royalistes et celles du Pathet Laos, soit couvert par les "interventions" d'Uncle Sam. Nous n'avions donc pas vu grand chose mais le peu que nous avions vu nous avait totalement séduits et nous gardions un souvenir ébloui des pagodes de Luang Prabang, si raffinées, si précieuses, si belles tout simplement.
Nous sommes donc revenus sur nos traces, inquiets de ce que nous allions découvrir...
Des changements, il y en a, mais pas tant que ça ! Pour rejoindre Houey Saï à partir de la Thaïlande, il n'y a toujours pas de pont et c'est en pirogue qu'on traverse le Mékong. Mais c'est une bonne entrée en matière parce que, en attendant que Chinois, Japonais, Thaïlandais, Australiens ou Français - si, si, la France fait aussi partie des bailleurs de fonds - aient financé la construction d'un réseau routier digne de ce nom, les voies fluviales constituent toujours les principaux axes de circulation.
Mékong, Nam Ou, Nam Tha .... du moment qu'il y a de l'eau, on trouvera toujours un bateau et un batelier pour descendre ou remonter la rivière, pour transporter marchandises et passagers, pour traverser d'une rive à l'autre. On navigue au moteur, à la rame, et quand il n'y a pas assez de fond, on hale le bateau avec une grande perche de bambou.
Les bateaux sont toujours très longs, très fins, très plats et malgré les apparences relativement stables ! Pourtant la navigation est loin d'être évidente : rochers et bancs de sable plus ou moins immergés, rapides, courants et tourbillons... une navigation pour marins aguerris !
Selon la saison, selon l'endroit où l'on navigue, les eaux sont vertes, d'un beau vert émeraude ! ou couleur de rouille, épaisses, chargées de limon.
Et puis il y a bien sûr tous les effets de lumière : brumes matinales, qui donnent l'impression de glisser sans bruit dans un lavis chinois.
ou ... couchers de soleil "atrocement romantiques"!
20 février 2007
Visage laotien
18 février 2007
Chinoiseries
Quelques chinoiseries pour célébrer le nouvel an ?
Deux lions de pierre flanquent la plupart des palais, temples ou simples maisons chinoises.
L'un pose sa patte droite sur le le globe, symbole évident de puissance. Ce n'est pas celui de la photo.
L'autre pose sa patte gauche sur une jeune lionceau, symbole non moins évident (?) de tendresse et de protection!
Comment, vous ne me croyez pas ? vous ne voyez pas la différence ? Regardez bien : le lionceau est sur le dos, sa tête vers l'avant et ses pattes repliées sur le ventre, comme un jeune châton que l'on caresse. Et le lion a un sourire attendri. Si! si!
Voici encore une jeune déesse, un plateau de fruits dans les mains (signe d'abondance à n'en pas douter), qu'elle tend vers une grue, l'oiseau de la longévité.
J'ajoute quelques gris-gris ou ex-votos, pour permettre à chacun de formuler un souhait à sa mesure
Et le tout se trouve ... à Pékin bien entendu !
Dans le petit temple ZHIHUASI, dit "Temple de l'intellectualisation", bâti sous la dynastie Ming, "aussi charmant que méconnu". Un de mes temples préférés.
Deux lions de pierre flanquent la plupart des palais, temples ou simples maisons chinoises.
L'un pose sa patte droite sur le le globe, symbole évident de puissance. Ce n'est pas celui de la photo.
L'autre pose sa patte gauche sur une jeune lionceau, symbole non moins évident (?) de tendresse et de protection!
Comment, vous ne me croyez pas ? vous ne voyez pas la différence ? Regardez bien : le lionceau est sur le dos, sa tête vers l'avant et ses pattes repliées sur le ventre, comme un jeune châton que l'on caresse. Et le lion a un sourire attendri. Si! si!
Voici encore une jeune déesse, un plateau de fruits dans les mains (signe d'abondance à n'en pas douter), qu'elle tend vers une grue, l'oiseau de la longévité.
J'ajoute quelques gris-gris ou ex-votos, pour permettre à chacun de formuler un souhait à sa mesure
Et le tout se trouve ... à Pékin bien entendu !
Dans le petit temple ZHIHUASI, dit "Temple de l'intellectualisation", bâti sous la dynastie Ming, "aussi charmant que méconnu". Un de mes temples préférés.
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