Avouer que nous étions au Laos juste avant la prise de pouvoir par les communistes, c'est quasiment avouer son âge ... mais tant pis.
C'était en 1974, nous étions jeunes, naïfs voire inconscients et nous avions été traîner nos Pataugas du côté de Luang Prabang et Vientiane, les deux seules villes "ouvertes," le reste du territoire étant soit inaccessible en raison de la guérilla entre les troupes royalistes et celles du Pathet Laos, soit couvert par les "interventions" d'Uncle Sam. Nous n'avions donc pas vu grand chose mais le peu que nous avions vu nous avait totalement séduits et nous gardions un souvenir ébloui des pagodes de Luang Prabang, si raffinées, si précieuses, si belles tout simplement.
Nous sommes donc revenus sur nos traces, inquiets de ce que nous allions découvrir...
Des changements, il y en a, mais pas tant que ça ! Pour rejoindre Houey Saï à partir de la Thaïlande, il n'y a toujours pas de pont et c'est en pirogue qu'on traverse le Mékong. Mais c'est une bonne entrée en matière parce que, en attendant que Chinois, Japonais, Thaïlandais, Australiens ou Français - si, si, la France fait aussi partie des bailleurs de fonds - aient financé la construction d'un réseau routier digne de ce nom, les voies fluviales constituent toujours les principaux axes de circulation.
Mékong, Nam Ou, Nam Tha .... du moment qu'il y a de l'eau, on trouvera toujours un bateau et un batelier pour descendre ou remonter la rivière, pour transporter marchandises et passagers, pour traverser d'une rive à l'autre. On navigue au moteur, à la rame, et quand il n'y a pas assez de fond, on hale le bateau avec une grande perche de bambou.
Les bateaux sont toujours très longs, très fins, très plats et malgré les apparences relativement stables ! Pourtant la navigation est loin d'être évidente : rochers et bancs de sable plus ou moins immergés, rapides, courants et tourbillons... une navigation pour marins aguerris !
Selon la saison, selon l'endroit où l'on navigue, les eaux sont vertes, d'un beau vert émeraude ! ou couleur de rouille, épaisses, chargées de limon.
Et puis il y a bien sûr tous les effets de lumière : brumes matinales, qui donnent l'impression de glisser sans bruit dans un lavis chinois.
ou ... couchers de soleil "atrocement romantiques"!
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