16 septembre 2007

Lire et voyager

Voyager et lire.... Je ne fais pas la différence. Le voyage mène à la lecture comme la lecture mène au voyage. En particulier dans cette région de Nouvelle Angleterre où je me trouve maintenant.

Il y a deux jours, à Concord, je suivais les traces de Thoreau. Qui croisent celles d'Emerson, mais aussi celles de Louisa May Alcott, auteur d'un livre qui a enchanté bien des adolescentes :
Little women traduit en français par Les Quatre filles du Dr March.
L'histoire de Meg, Jo, Beth et Amy vaut-elle un détour par la bibliothèque ?
Peut-être pas, mais au moins un passage sur le site dédié à Orchard House, résidence de la famille Alcott
http://www.louisamayalcott.org/alcottorchard.html

En revanche, s'il y a un livre à emprunter à la bibliothèque , c'est The Scarlett Letter de Nathaniel Hawthorne, qui a lui aussi habité quelque temps à Concord. A croire que toute la crème de la littérature américaine est passée par Concord ! En réalité, Hawthorne est natif de Salem, la ville dont la (mauvaise) réputation s'est faite autour des procès en sorcellerie de l'été 1692 ! Hawthorne était d'ailleurs un descendant du juge Hathorne, qui avait siégé à ces procès et c'est pour ne pas en partager l'infamie qu'il a ajouté un "w" à son nom.

Et me voici en plein dilemme : quelle piste dois-je suivre ? Celle de Hawthorne ? ou celle d'Arthur Miller qui s'est inspiré de ces procès en sorcellerie pour mieux dénoncer le Mc Carthisme ? Les Sorcières de Salem ou La Lettre écarlate ? Le choix est difficile. Mais ma préférence ira pour aujourd'hui vers le très beau personnage de femme du roman de Hawthorne.

" [...] she took the baby on her arm, and with a burning blush, and yet a haughty smile, and a glance that would not be abashed, looked around at her townspeople and neighbours. On the breast of her gown, in fine red cloth, surrounded with an elaborate embroidery and fantastic flourishes of gold thread, appeared the letter A. "

Dans mon souvenir, le roman n'est pas très long, mais il est de ceux que l'on n'oublie pas, de ceux qui vous marquent à jamais. Une passion coupable, un adultère, un effroyable châtiment, l'opprobre et l'extrème dignité de celle qui assume pleinement ses sentiments. Une remarquable approche du puritanisme américain.

Et comme je n'ai toujours pas lu The House of Seven Gables (bien que j'ai il y a quelques années visité la maison aux 7 pignons), c'est par Hawthorne que je commencerai.
http://www.7gables.org/tour_gables.shtml

A moins que ....

Et bien, ça n'a pas manqué : une autre balade, un autre jour, une autre ville : Gloucester et ... un nouvel auteur à découvrir ou du moins un nouveau livre : The Perfect storm a true story of men against the sea de Sebastian Junger, le livre qui a inspiré le film éponyme (du moins en anglais). On peut ne pas faire grand cas du film (malgré la présence de Georges Clooney !), mais le livre s'appuie sur des faits réels : l' effroyable tempête qui a balayé la côte de Nouvelle-Angleterre les derniers jours d'Octobre 1991 : "65 Knot winds / 39 Foot wave Heights ! " Des vagues de plus de 10 mètres. Et si vous ne me croyez pas, allez chercher du côté de http://www.ncdc.noaa.gov/oa/satellite/satelliteseye/cyclones/pfctstorm91/pfctstorm.html ou mieux encore http://www.uscg.mil/news/PerfectStorm/Realstorm.html

Impressionnant, non ?

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