16 février 2008

US Route 1

Nationale 7, Road 66 ....
Il y a des routes qui, plus que d'autres font rêver.
U.S. Route 1 , par exemple



Il suffit d'un bête panneau au bord de la route et aussitôt j'imagine sur la carte le tracé de cette route qui va de la frontière canadienne à l'extrême pointe de la Floride en longeant toute la côte Est des Etats-Unis. Combien d' heures passées au volant pour parcourir les 2390 miles qui séparent Fort Kent dans le Maine de Key West ? Combien d'états traversés ? Maine, New Hampshire, Massachussets, Rhode Island, Connecticut, New York, New Jersey, Pensylvania, Maryland, DC, Virginia, North and South Carolina, Georgia, Florida...
A défaut de la parcourir en entier et d'un seul trait, nous l'avons empruntée par petits bouts. Quelques centaines de miles en Nouvelle Angleterre cet automne; une centaine de miles de plus cet hiver. Entre Florida City et Key West.


Entre ces deux villes, rien qu'un chapelet d'îles que pendant longtemps il n'était possible de rejoindre qu'en bateau !

Jusqu'à ce que, en 1904, un certain Monsieur Flager, "retired oil baron", ne décide de faire construire une voie de chemin de fer entre Miami et... Cuba !


Le projet aussitôt mis à exécution, 8 ans plus tard, le train arrive en gare de Key West.
Le coût de l'entreprise ? Quelques 50 millions de dollars et... plus de 700 vies humaines car ce sont des centaines de ponts sur la mer qu'il a fallu construire.


A droite le vieux pont de chemin de fer qui traverse Pigeon Key, l'ïlot sur lequel étaient logés les ouvriers pendant la construction. A gauche la Route n° 1, construite dans les années 30 puisqu'en 1935 un ouragan a détruits plusieurs segments du beau projet de M. Frager, mort un an après son achèvement.


La route donc et non plus la voie de chemin de fer. Mais quelle route !
La plupart du temps, la mer de chaque côté. Une mer non pas bleue mais turquoise, qui passe par toutes les nuances du bleu et du vert; une mer presque laiteuse ... le sable sans doute.
Un émerveillement continu, un enchantement, impossible à rendre par les mots, impossible à photographier, à moins d' être un oiseau peut-être.

Au bout de la route soudain, le ciel devient gris, puis noir, menaçant. Nous sommes à peine arrivés à Key West qu' éclate un orage tropical, un grain bref et violent qui suffi en quelques minutes à rinser la ville, la voiture et ... nos bagages !

Le lendemain, le libraire nous dira qu'en 30 ans, il n'a jamais vu un orage de cette nature, à cette saison et qu'il a fallu fermer la route d'accès à Key West à cause de la violence du vent.
De là à nous prendre pour des aventuriers...

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