- Dis, tu voudrais pas faire une pause ?
- Volontiers parce que moi-même je finis par perdre le fil de mon histoire.
- M'étonne pas, tu vas toujours trop vite et si tu continues tu vas nous faire une sortie de route.
- Trop vite, trop vite ! Tu as vu le chemin qu'il nous reste à parcourir...
- Voyons voir, pas tant que ça en fait. Parce que si tu regardes derrière toi on a déjà fait pas mal de chemin. On a commencé avec Homère et Hésiode, n'est-ce-pas ? Huit siècles environ avant l'an zéro. Et les derniers auteurs dont tu as parlé étaient tous du XVe siècle. 8 + 14 ça fait 23 !
- Mathématiquement, tu as raison bien sûr. Mais tu oublies que notre histoire est une histoire à trous et que pour certaines périodes les trous sont énormes parce que l'on ne sait rien ou presque rien de ce qui se passait. En revanche, plus on se rapproche de notre époque, plus les oeuvres sont nombreuses et leur histoire bien documentée. Tu vois, au début on avait l'impression d'avancer très vite : après Homère et Hésiode, on s'est un peu attardé vers les Ve et IVe siècles ...
- Et encore ! A mon avis, tu as été un peu rapide sur les philosophes grecs !
- Possible mais je n'ai rien promis, et surtout pas de faire un parcours encyclopédique. D'ailleurs tu n'es pas plus que moi du genre à t'arrêter devant tous les tableaux dans un musée ! Tu t'attardes dans une salle, tu en traverses une autre à toute allure et parfois même tu en "sautes" une ou deux ! C'est parcours libre.
- Les philosophes grecs, donc ! Et les grands dramaturges. Ensuite, voyons voir si je me souviens ... ah, oui : Lucrèce. Je l'aime bien celui-là, il me fait toujours rire. Ensuite tu as filé à toute allure vers la Renaissance...
- C'est vrai, j'ai été un peu vite et j'aurais peut-être pu te parler de Saint Augustin et de Plotin.
Le problème c 'est que ces deux là sont beaucoup trop proches de Platon pour me plaire alors j'ai préféré te parler de ceux que j'aime vraiment bien : Mirandola, Machiavel, Erasme, More ... Ils sont quasi de la même génération. 1463,1469,1469,1478 ! La même génération et pas les deux pieds dans le même sabot. C'est quelque chose qui m'a toujours fascinée : sans TGV et sans ordinateur, les intellectuels de cette époque trouvaient quand même moyen de se déplacer, de se rencontrer, d'échanger des nouvelles et surtout des livres et des idées. Tu vois la Renaissance, c'est une effervescence, un bouillonnement permanent et pas seulement dans le domaine de la littérature ou de la philosophie, dans tous les domaines, dans les arts bien sûr mais aussi bien dans les sciences ! Je t'ai déjà parlé je crois du livre de Marguerite Yourcenar, L'Oeuvre au noir. Lire ce roman, c' est à mon avis la meilleure façon de s'imprégner de l'esprit de l'époque.
- Oui, oui, tu m'en as déjà parlé, mais ce n'est pas facile facile à lire. Trop de pages !
- Tu exagères. Le tout c'est de commencer, après tu ne le quittes plus jusqu'à la dernière page. Je crois aussi qu'il existe un livre qui présente les tableaux dont Marguerite Yourcenar s'est inspirée pour rendre l'esprit de l'époque. Je crains qu'il ne soit épuisé sinon ce serait sans doute un bon moyen pour t'aider à "visualiser" le roman.
- Mmmouais... Tu n'as vraiment rien de plus facile à me proposer ?
- Gargantua ?
02 juin 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire