James Lee Burke. J'en ai déjà parlé à plusieurs reprises puisque c'est l'un de écrivains américains que je préfère. Mais La Nuit la plus longue est un roman un peu à part.
On y retrouve certes les même personnages, David Robicheaux et ses angoisses existentielles, sa petite ville de New Iberia en Louisiane, la maison au bord du bayou, son ami Clete Purcell, toujours entre deux alcools. Sa fille Alafair a grandi, elle écrit maintenant des romans... comme dans la vraie vie, la fille de Burke !
Mais le roman de James Burke est différent des précédents. Il est écrit avec la rage au ventre. Car depuis, Katrina est passé sur la Nouvelle Orléans. L'intrigue (un viol - un meurtre - une vengeance peut-être ), bien que parfaitement ficelée est presque secondaire. Parce que l'essentiel est ailleurs. L'essentiel est dans la description d'une catastrophe annoncée et surtout dans la description des jours et des semaines qui ont suivi Katrina : l'absence de secours immédiats, les dévastations, les tergiversations politique, la corruption, la lâcheté, la violence, le racisme, le retour à l'état sauvage. Lorsque l'Etat et la loi cessent de fonctionner, plus rien ne s'oppose au Mal.
Les mots de Burke vont au delà des images que l'on a pu voir à la télévision ou dans les journaux parce que la catastrophe est ici vécue de l'intérieur, racontée par des personnages lucides, conscients que le monde d'avant, pourri et corrompu, a disparu sous les eaux pour faire place à un monde plus pourri encore.
Dire que La Nuit la plus longue est un roman noir est un euphémisme; c'est un roman tout droit sorti des ténèbres. Un grand roman !
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