Une maison isolée sur le flan d'un volcan, terre aride s'il en est : c'est là que vit la jeune Maria et sa famille, une famille Maya dont la survie dépend du bon vouloir du métayer. Mais, Rimbaud l'avait bien dit, on n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans et Maria rêve. Elle rêve de savoir ce qu'il y a de l'autre côté du volcan. Elle rêve d'une autre vie que celle qu'elle a connue jusque là. Elle rêve que son amoureux l'emmènera quand il partira vers le Nord, vers l'Amérique...
Ixcanul est un film guatémaltèque, sans doute le premier sorti en France. Et rien qu'à ce titre, il mérite qu'on s'y intéresse. L'histoire que raconte Jayro Bustamante, le réalisateur, est celle d'une famille maya dont on découvre en même temps que la langue, le mode de vie et les croyances; le film frôle alors le documentaire ethnologique. Mais les difficultés auxquelles se heurte cette famille, la relation, très forte, qui existe entre la jeune fille et sa mère ont un caractère universel. Et c'est pourquoi l'histoire de Maria nous paraît à la fois si proche et si lointaine. Si exotique au sens propre du terme et si émouvante.
Les images sont souvent d'une grande beauté, et le visage de Maria, filmé en gros plan dans la scène d'ouverture est celui d'une déesse autant que d'une jeune fille d'aujourd'hui. Mais le personnage qui marque vraiment le film c'est celui de la mère, forte femme, à la fois empêtrée dans ses rituels et ses croyances animistes, et femme au fort tempérament, prête à tout pour sauver son foyer.
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