Un film comme je n'en ai jamais vu, un tout petit peu long par moments et pourtant totalement fascinant. Architecton est classé comme documentaire; ce n'est le plus souvent qu'une succession d'images, mais des images parfois sublimes (j'emploie rarement ce mot !), un film quasi sans paroles et surtout sans commentaire. Un film pour les yeux. Un film que l'on regarde subjugué, intrigué... c'est qui ce vieux barbu avec un chapeau ? c'est où ce dégoulis de pierres, caduta di massi disent les italiens; c'est où cette carrière gigantesque, ces immeubles de béton, carcasses détruites par la guerre, ces ruines fantomatiques filmées en noir et blanc où la végétation se dessine commpe de la dentelle à contre-jour sur les colonnes écroulés ... Leptis Magna ? Balbek ? Agrigente ? Olympe ? ... Et pourquoi ce titre ? Pourquoi ces ouvriers italiens ? Pourquoi ce cercle "magique" dans un jardin ... Ne pas savoir, mais chercher à comprendre...
Architecton est un film charade, qui contraint le spectateur à se poser des questions pendant toute la séance, mais qui au fond ne repose que sur une interrogation simple, évidente, formulée à la toute fin du film. Il faut savoir être patient et je ne peux en dire plus.
Le réalisateur, Victor Kossakovsky s'est fait une réputation de documentariste hors norme avec des films apparemment expérimentaux comme Vivan las antipodas et Aquarela l'Odyssée de l'eau que j'aimerais bien avoir l'occasion de voir ... au cinéma de préférence.