04 mars 2008

Lost in translation

"Poetry is what get lost in translation"

En ce premier lundi de Mars, pour tenir ma parole et ajouter un billet de plus dans la série "lundi classique", je cherchais désespérément, dans ma bibliothèque et sur le Net, une traduction d'un poème de Robert Frost. C'est ainsi que je suis tombée sur cette phrase du poète lui-même, et me voici dispensée de toute recherche supplémentaire sous peine de perdre en route ... la poésie !

THE ROAD NOT TAKEN

Two roads diverged in a yellow wood,
And sorry I could not travel both
And be one traveler, long I stood
And looked down as far as I could
To where it bent in the undergrowth

Then took the other, as just as fair,
And having perhaps the better claim,
Because it was grassy and wanted wear;
Though as for the passing there
Had worn them really about the same,

And both that morning equally lay
In leaves no step had trodden black.
Oh, I kept the first for another day !
Yet knowing how way leads on to way,
I doubted if I should ever come back.

I shall be telling this with a sigh
Somewhere ages and ages hence :
Two roads diverged in a wood, and I-
I took the one less traveled by,
And that has made all the difference.

- Pourquoi ce poème plutôt qu'un autre ?
Sans doute pour son avant-dernier vers...

- Pourquoi Robert Frost plutôt qu' un autre ?
Deux, et même trois raisons à cela.
Robert Frost fait partie des gloires littéraires de Key West; non qu'il y soit né ou même enterré, mais il a apparemment passé un certain nombre d'hivers, invités par ses amis Porter dont on peut visiter le cottage - ce que je me suis bien gardée de faire car les maisons historiques pleines d'antiquités et de souvenirs m'ennuient terriblement ! Pourtant, vue de l'extérieur la maison est bien jolie !

Si vous voulez en savoir plus ... http://www.heritagehousemuseum.org/

C'était la première raison; la deuxième est que les poèmes de Robert Frost me font penser à ceux de Claude Roy, un de mes poètes préférés. Même amour de la nature, d'une poésie simple, et surtout de l'humanité, malgré ses défauts.

La troisième est un vieux souvenir. J'ai retrouvé ce poème de Robert Frost dans une anthologie de la poésie américaine que m'avait offerte une étudiante de K.U. il y a bien longtemps. Et je me demande ce qu'est devenue Mary Schroeder, qui avait ajouté en guide de dédicace :

"O burn my candle at both ends;
It will not last the night.
But, ah ! my foes ! and ah ! my friends,
It gives such lovely light ! "

Et puisque me voici le nez dans la poésie, toujours de Robert Frost

NEITHER OUT FAR NOR IN DEEP

The people along the sand
All turn and look one way
They turn their back on the land.
They look at the sea all day.

As long as it takes to pass
A ship keep raising its hull;
The wetter ground like glass
Reflects a standing gull.

The land may vary more;
But wherever the truth may be -
The water comes ashore,
And the people look at the sea.

They cannot look out far.
They cannot look in deep.
But when was that ever a bar
To any watch they keep ?

Et voilà bien ma dernière bonne raison de citer Robert Frost : dans la querelle qui oppose depuis toujours les amoureux de la terre à ceux de la mer, je crois bien qu'il a choisi le même côté que moi, celui des horizons sans limite.

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