16 juin 2016

Elle

Pure coïncidence mais le fait d'avoir vu le film de Verhoeren juste après l'exposition Jérôme Bosch oriente forcément le regard et pousse à voir des rapprochements (sans doute abusifs) entre l'oeuvre du peintre et celle du cinéaste : il m'a semblé en effet que le cinéaste hollandais, à l'instar du peintre flamand,  s'amuse (?) à faire l'inventaire des perversités humaines. Ce qui ne fait pas pour autant de Elle un chef d'oeuvre, loin de là, car l'accumulation finit par peser.  Terriblement.

On peut certainement s'en amuser, un peu comme si on jouait au jeu des 7 familles : dans la famille 'barjo', après le père (tueur psychopathe), la mère (et son gigolo), voici la fille et ses névroses, son ex (écrivain raté qui se console avec une prof de yoga), son amant (le mari de sa meilleure amie), sans oublier le fils (écervelé) et sa concubine (tyrannique)  etc. etc... Mais un catalogue ne fait pas un film et on se lasse assez vite des turpitudes de chacun comme de la froideur feinte d'Isabelle Huppert.
Oui mais voilà, quand le film laisse entendre qu'une femme violée y prend suffisamment goût pour avoir envie de recommencer et se mettre volontairement en situation de recommencer, je trouve le sujet nettement moins amusant et le film franchement dérangeant. Et terriblement caricatural dans sa volonté de vouloir tout expliquer par un traumatisme initial.

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