Quel superbe polar que ce premier film de Michael Mann sorti en 1981 ! L'intrigue est pourtant on ne peut plus classique : un truand tente un "dernie coup" avant de se ranger des voitures. Un scénario déjà vu cent fois ! Oui, mais la façon dont le réalisateur l'aborde est tout à fait remarquable.
Frank, un truand spécialiste de l'ouverture des coffres-forts vient de sortir de prison. C'est un dur, un vrai mais aussi, un grand sentimental ! Sa déclaration d'amour dans la voiture est un morceau d'anthologie. Pour la femme qu'il aime, il est prêt à tout. Et c'est bien entendu ce qui va le perdre car cet homme qui se définit lui-même comme "self-employed" fait une entorse à sa règle et accepte de travailler pour le boss de la mafia de Chicago.
Pour les amateurs de films noirs, ce film est absolument jouissif parce qu'il reprend - quand il ne les invente pas - tous les codes du genre en les renouvelant. Ainsi, le perçage des coffres-forts requiert, comme il se doit, un minutage précis, mais c'est surtout un travail de force, qui se fait au chalumeau surdimensionné, si bien que l'on a parfois l'impression d'être dans un documentaire sur les usines métallurgiques de Pittsburgh ! Etonnant vraiment, et spectaculaire.
Spectaculaires aussi ces scènes nocturnes, qui brillent de mille lumières, de mille reflets sur les vitres ou le macadam mouillé par la pluie, les étincelles du chalumeau comme un feu d'artifice. Sens du rythme, sens du dialogue, Michael Mann visiblement s'est donné à fond pour ce premier film.
Le Solitaire est sorti en DVD l'année dernière et bien que je préfère, de loin, le grand écran, je crains de me laisser tenter, car le film mérite bien d'être vu plusieurs fois.
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