21 octobre 2025

Ian Manbook, Gangnam

 

Les romans policiers, ce n'est, pour moi jamais, systématique, plutôt épisodique, parce que je sature vite à trop baigner dans le sang et les armes. Peut-être aussi parce que dans ce genre, plus que dans tous les autres, les clichés abondent. Mais le dernier roman de Ian Manook échappe à l'impression de "déjà lu,  tout simplement parce qu'il se passer en Corée du Sud et plus précisément à Séoul, que l'auteur s'attache à nous faire découvrir, quartier par quartier. Un récit de voyage en quelque sorte, inclus dans l'intrigue policière, avec de nombreux arrêts pour faire le tour de la gastronomie coréenne et des habitudes sociales des habitants de Séoul. Avec, en prime, tout ce que vous voulez savoir ou choix sur les idoles de la K Pop ou les codes de fonctionnement des mafieux. 

Au coeur de l'intrigue, un ex-policier français devenu écrivain de polars, en voyage en Corée avec son épouse qui se fait enlever dès leur premier jour à Séoul ; un ancien flic coréen, infiltré un temps dans un des innombrables gangs mafieux, et une jeune et brillante policière qui, à l'uniforme, préfère des tenues aussi kitsch que kawai. 

L'affaire est sérieuse, la situation dangereuse pour tous;  les combats (armes blanche, armes à feu ou juste à poings nus) sont terrifiants, les fausses pistes, les traquenards, innombrables. Et Gangnam est un bon polar pour se vider la tête. Partir en Corée ? Pourquoi pas : tous les voyages ne sont pas aussi mouvementés que celui de M. et Mme Verneuil ! 



20 octobre 2025

Wanda

Unique film de Barbara LodenWanda est un bijou de cinémathèque. Un film pourtant déroutant. Parce que, même replacé dans le contexte de l'époque, le personnage principal est lui-même ... déroutant, voire perturbant. 

Wanda est une femme à la dérive : mariée, deux enfants, elle arrive en retard au tribunal qui doit acter son divorce, ne réclame pas la garde de ses enfants "ils seront mieux avec lui".  On la retrouve errant dans la ville, sans but, et bientôt sans argent lorsque son sac lui est volée; elle  traîne, regarde les vitrines, suit, jusque dans son lit, le premier homme qui lui propose un repas, un café... Elle n'a ni projet, ni regret, indifférente à tout et pas même en colère ou désespérée. Sa dérive ne s'arrête que lorsqu'à la suite d'un hold up manqué dans laquelle elle a été entraînée, elle se retrouve condamnée à 20 ans de prison. Soulagée. 

Même replacée dans son contexte historique, ce personnage est difficile à comprendre. Elle est tout sauf une rebelle, tout sauf une battante. La littérature américaine est pleine d'anti-héros, le cinéma un peu moins. Il n'est pas certain  d'ailleurs que Wanda s'inscrive dans cette tradition. On pense à Cléo dans le film de Varda (1962), dont l'errance avait cependant une raison précise, ou à la solitude de Mabel dans Une femme sous influence de Cassavetes (1974).

Quand le film de Barbara Loden sort en 1970, on est en pleine "deuxième vague féministe" et Wanda joue, me semble-t-il, le rôle de contre-modèle, celle à qui on ne veut pas ressembler. Epouse d'Elia Kazan, plutôt bien intégrée dans le milieu hollywoodien, la réalisatrice joue elle-même le rôle de Wanda, mais situe son personnage dans un milieu social et un décor - celui du délabrement industriel de la Pennsylvanie - qui pourrait expliquer à lui seul le malaise du personnage. En incluant le film dans un cycle sur la folie, la cinémathèque de Grenoble penche plutôt vers une interprétation clinique : neurasthénie, mélancolie, cette maladie si souvent attribuée aux femmes. Par facilité. Pour ne pas avoir à penser à la place de la femme dans la société. Et surtout pour ne pas avoir à remettre cette place en question. Féministe ou pas, Wanda est un film qui interroge. 


19 octobre 2025

Les chevaux de feu

 Le film n'est pas si vieux que cela (1964) mais c'est certainement une rareté. Un film extravagant, hors du commun. On a parfois l'impression que Serguëi Paradjanov se laisse emporter par sa caméra, tant il entraîne le spectateur dans un tourbillon d'images, de couleurs et de sons, 

L'histoire, s'il faut en dire un mot, est celle d'un amour impossible - rien de bien neuf de ce côté-là - mais les deux amants sont des "houtsoules", des habitants d'une région reculée des Carpates.  La matière même du film est ethnographique, puisque le cinéaste filme la vie quotidienne d'une population autant que ses rituels, mais là où un ethnographe aurait immobilisé sa caméra et joué sur la profondeur de champ pour  pour mieux saisir un ensemble, Paradjanov choisit de bouger constamment sa caméra, de modifier constamment les plans pour mieux saisir un détail ou  un geste avant de prendre du recul et d'ajouter du mouvement quitte à flouter l'image. Le cinéaste ne se contente pas d'observer scrupuleusement, ce qu'il veut, c'est saisir la vie elle même : fougueuse, tumultueuse, frénétique. Oui, Les chevaux de feu est un film étonnant.


18 octobre 2025

Un simple accident

Impossible bien sûr de critiquer un film iranien du moment que l'on sait les contraintes que subissent les réalisateurs et les risques qu'ils courent, eux, mais aussi les acteur et les techniciens qui participent au tournage. 

Impossible donc de critiquer Un simple accident dont on mesure très vite les difficultés avec lesquelles ils doivent tous composer : casting limité, tournage dans un véhicule, ou un lieu reculé, peu de moyens techniques... Mais Jafar Panahi non seulement contourne tous les obstacles, mais il en fait bon usage et avec Un simple accident, on retrouve la simplicité et j'allais presque dire la pureté des débuts du cinéma. Pas de moyens grandioses, pas d'effets spectaculaires et souvent inutiles : juste une histoire à raconter. 

Une histoire de bien et de mal, qui met chacun des personnages face à un dilemme moral : Avoir été victime, avoir subi les pires atrocités, justifie-t-il la vengeance ?  Peut-on répondre au mal par le mal, à la violence par la violence. Plus compliqué encore  : comment rendre vivable une société si les individus qui la composent sont incapables de contrôler leurs pulsions ? 

Jafar ne donne pas vraiment de réponse, mais il pose la question. Sans alourdir aucunement le film dont la légèreté surprend pour un sujet si lourd.  Et la meilleure trouvaille de Jafar Panahi n'est-elle pas de faire de ses personnages des branquignoles attachants, et d'affubler l'une des actrices... d'une encombrante robe de mariée ? 

 

14 octobre 2025

La Nouvelle vague

 Un film sur le cinéma, qui plus est sur le cinéma de Godard, et encore plus précisément un film sur le tournage d'A bout de souffle. Voilà qui ne fait pas un cinéma grand public, plutôt un cinéma de petite niche pour cinéphiles avertis, pour ceux qui ont gardé en tête les images du film d'origine et qui on en mémoire le rôle, dans l'histoire du cinéma, des Truffaut, Chabrol, Rohmer, Rivette, Demy, Varda etc, qui tous apparaissent à un moment ou un autre dans le film de Richard Linklater. 

Oui mais, Nouvelle vague est aussi et tout simplement un film sur le cinéma, sur la passion qui anime ses réalisateurs, sur les exigences et les réticences des producteurs, sur les conditions de tournage en plein Paris ou dans une chambre exigüe, sur les caprices des stars. Alors on y va, par nostalgie, en souvenir de Belmondo et de Jean Seberg; mais on y va aussi par curiosité pour le monde du cinéma, un cinéma alors sans grand moyen, mais déjà très inventif.


 

13 octobre 2025

L'assassin habite au 21

Le cinéma de Clouzot ?  Un cinéma désormais "classique", un peu rétro quand même. L'assassin habite au 21, sorti en 1942  est un jalon important dans la cinématographie de Clouzot aussi bien que dans l'histoire du cinéma. C'est d'ailleurs à ce titre que j'ai été le voir, parce que cette histoire d'assassin en série qui laisse une carte d'identité au nom de Durand sur chacun de ses cadavres ne provoque pas vraiment la tension  ou l'effroi que l'on peut attendre d'un film noir. Beaucoup de personnages, beaucoup de dialogues, beaucoup de répliques percutantes, on se croirait presque au théâtre, d'autant que les acteurs sont pour la plupart des gloires de l'époque : Pierre Fresnay, Suzy Delair, Jean Tessier ... 

Mais l'intérêt du film tient à deux raisons (au moins). 

A ses conditions de production d'une part, puisqu'il a été financé/commandé par Continental films, la société de production dirigée par Goebels non à des fins de propagande mais pour "distraire" le public français. "J'ai donné des directives très claires pour que les Français ne produisent que des films légers, vides et, si possible, stupides."  Rappelez-moi, quel est le nom du serpent dans le livre de la jungle ? Kaa ? C'est bien cela. Celui qui hypnotise ses proies avant de les gober ? 

A la mentalité de Clouzot lui-même qui semble n'avoir aucune estime pour la race humaine, si l'on en juge, entre autres, par les propos qu'il met dans la bouche d'un de ses personnages, l'ancien médecin de la coloniale. D'ailleurs ses deux comparses n'éprouvent ni gène ni honte à supprimer leurs congénères. Le discours est insidieux, mais parfaitement clair. Même si officiellement, il ne s'agit pas d'un film de propagande, l'idée est bien là quand même : il existe deux sortes d'humains, et certains valent moins que d'autres. On peut donc les supprimer. 

Certes la lecture que je fais de ce film n'est peut-être pas celle que les spectateurs englués dans le présent de l'occupation pouvaient faire, mais le recul historique, s'il permet de prendre de la distance, permet aussi de mieux déceler les intentions et au final je trouve ce film totalement glaçant. 


 

 

12 octobre 2025

Gaspard Klaus

 Un violoncelliste un peu barré, mis en cage, une cage transparente, mais qui permet des jeux d'ombres et de lumière, voilà le spectacle que proposait Gaspard Klaus à l'Hexagone la semaine dernière. Les sons qui sortent de son instrument sont parfois très harmonieux, parfois discordants, parfois très rythmés, parfois un peu moins. 

Simple music for difficult times (le titre provisoire) est un spectacle musical dans une scénographie époustouflante, avec des fumées et des jeux de lumière, des effets quasi pyrotechniques. Le spectateur est à tout moment surpris, charmé, envouté. Pas un moment d'ennui. Un sepctacle à regarder autant qu'à écouter. 


Berlinguer, la grande ambition

 Pas étonnant que ce film ait beaucoup de succès en Italie. Et il devrait en avoir autant en France ... si nous n'étions pas totalement blasés, déprimés voire désespérés et même franchement honteux devant le monde politique d'aujourd'hui. 

Berlinguer était le secrétaire général du parti communiste italien, de 1972 à sa mort en 1984. Et le film que lui consacre Andrea Segre est plus qu'un biopic, c'est un hommage à un homme qui avait un idéal politique (plutôt qu'une ambition personnelle) et n'a cessé de se battre pour une société plus juste et plus égalitaire. Le film montre en particulier comment il a essayé de s'écarter de Moscou, de ne pas céder à l'obédience qu'exigeait l'URSS de tous ces affiliés, sans pour autant renoncer à l'idéal communiste. Une marge étroite, mais qui lui a valu sa popularité et le ralliement d'une grande partie de la population italienne. 

Berlinguer, la grande ambition est une belle leçon d'histoire, une histoire aussi prenante qu'émouvante. Pour avoir vécu le début des années 70 en Italie, j'ai retrouvé dans le film l'atmosphère tumultueuse des grèves et des manifestations qui s'en prenaient au capitalisme dans l'espoir d'améliorer les conditions économiques des Italiens et défendaient le droit au divorce dont dépendait leur vie privée. L'époque était tout sauf tranquille, tout sauf résignée. Malgré la violence, malgré les attentats.

Le film n'est pas parfait, l'alternance d'images d'archives et de séquences jouées casse parfois le rythme, et les aléas de la politique italienne, le rôle de la Démocratie Chrétienne, d'Andreotti, d'Aldo Moro ne sont peut-être pas suffisamment explicite pour ceux qui sont étrangers à l'histoire italienne. mais qu'importe. Et qu'importe les opinions  politique de chacun, de ce film on retiendra l'image d'un homme politique intègre et convaincu. 

J'aurais pu mettre une image pleine de drapeaux rouges, comme on en voit à plusieurs reprises dans le film, pour montrer l'ardeur de la foule. Mais j'ai préféré l'image d'un homme dans la solitude de son bureau qui travaille pour ce à quoi il croit. 

09 octobre 2025

 Musée de la faïence, le Palais Borely a néanmoins dans ses collections 
quelques verreries particulièrement spectaculaires.  
 
 
 
Inutile de s'interroger sur leur usage, elles sont là pour le plaisir des yeux. 
 
 

Celles d'Ettore Sottsass, fondateur du groupe Memphis, sont particulièrement colorées ! 

 

08 octobre 2025

Infiniment bleu

Le Château Borély, vieille bâtisse marseillaise au fond d'un immense parc, est consacré à la faïence, mais n'hésite pas à élargir son domaine aux arts décoratifs et à la mode, comme c'est le cas depuis ce printemps et jusqu'au printemps prochain avec une exposition intitulée Infiniment bleu. L'adverbe est, j'en conviens, un peu excessif, mais motivant. Et s'il n'y a pas que du bleu dans les salles du musée, il y en effectivement un peu partout, sous toutes les formes et dans toutes les nuances. 

 

Bleu céleste, bleu ciel, bleu cobalt ...

Bleu pervenche, bleu paon, bleu nattier...

 

 Bleu pastel, bleu roi, bleu denim, bleu jean, 

Bleu turquoise, bleu canard, bleu ... chien enrhumé




A chacun de choisir son bleu et son support préférés, tableau, vêtement ou même faïence
 
 





 





06 octobre 2025

Les pointus de la Ciotat

Jamais je ne m'en lasse... 


 Et oui, on est bien à La Ciotat, côté ville en haut  et côté chantier en bas. 

Le bateau jaune ? une "barquette marseillaise" construite en 1952 ? 1982? ... (je n'ai pas réussi à lire la date)  Mais son nom est Jean.

Et pour tous savoir sur les "pointus" :  

https://www.laciotat-shipyards.com/fr/la-ciotat-port-dattache-des-pointus-mediterraneens/
 

05 octobre 2025

La folle journée de Ferris Bueller

C'est un vieux film (1986) que la cinémathèque de Grenoble projetait à l'occasion de sa folle journée (24h de cinéma non stop ! ).  Avec Breakfast  Club, La folle journée de Ferris Bueller,  est un peu l'archétype des films sur la sortie de l'adolescence et le passage à l'âge adulte.  Des parents faciles à duper, une fausse maladie pour sécher l'école (ça marche encore ?);  à partir de là les péripéties s'accumulent, la dernière étant toujours plus extravagante que la précédente.  John Hughes visiblement s'amuse, avec un Matthew Broderick parfait dans le rôle de l'adolescent gueule d'ange mais tête à claque. Un deuxième ado timoré et mal dans sa peau, tout le contraire du premier et une petite amie un peu "potiche",  charmante mais sans grande personnalité. Voilà le trio parti pour s'éclater. Le rythme est ... fiévreux, et les gags parfois téléphonés, mais le film se regarde agréablement. D'autant que s'y ajoute un hommage appuyé à Chicago (Corncob towers et musée compris) et m'a-t-il semblé quelques références au cinéma, avec, en particulier, une séquence qui entraîne Ferris Bueller dans une course folle à travers les jardins du quartier, comme une allusion au film de Frank Ferry et Sidney Pollack, The Swimmer. Mais pas besoin de chercher de référence pour apprécier le film et ce retour aux coiffures et aux tenues vestimentaires des années 80 ! 


 

29 septembre 2025

Eli Cranor, Chiens des Ozarks

Ouais, bon. Encore un roman décevant. Un village dans les Ozarks au fin fond de l'Arkansas, une région qui ne constitue pas vraiment le fond touristique des Etats-Unis, cela me disait assez. Oui mais voilà. Pour bien marquer le coup l'auteur accumule tous les lieux communs que l'on trouve sur les "hillbillies" des Appalaches, petits blancs pauvres et sans éducation. Arkansas, West Virginia, même combat ! Alors on a droit à la vieille casse où s'empilent les voitures rouillées et au vétéran, jamais remis de ce qu'il a dû faire pendant la guerre (Irak ou Vietnam peu importe); on a droit aux familles décomposées et dysfonctionelles, aux gamins perdus qui n'ont d'autre ressource que de fabriquer et vendre de la meth, à un shérif - ah, une femme pour changer un peu - dépassée par les événements, et comme on est un peu dans le Sud quand même, on ajoute des suprématistes blancs décérébrés. Cela fait quand même beaucoup pour un seul roman finalement assez plat. 

Bon, la critique a bien aimé. Moi pas.

24 septembre 2025

The left handed girl

 Le film s'appuie sur le préjugé qui faisait (qui fait ?) de la main gauche la mauvaise main, la main impure, la main du diable. A Taiwan comme ailleurs. En fait, la réalisatrice de Left handed girl, Shih-Ching Tsou et son comparse Sean Baker s'emparent de ce préjugé pour raconter bien d'autres choses.  

 En gros, pour raconter l'histoire d'une famille,  un trio de femmes : mère, fille et la petite gauchère du titre. Trois femmes, mais ni père ni mari apparemment, en tout cas pas à proximité.  Ah si, un grand-père, vieux râleur à l'ancienne qui s'obstine à penser que la main gauche est une mauvaise main. Pas beaucoup d'argent, alors, pour s'en sortir tous les moyens sont bons, un petit stand de restauration sur le marché de nuit  (avec un voisin très attentionné),  ou d'autres petits accommodements pas forcément honorables. Mais la gamine pétille. Alors ... 

Portrait de famille, fresque sociale, il y a un peu des deux dans Left handed girl et comme cela se passe à Taïpei, que le film est plein de couleurs et même un peu kitsch, on croit que c'est très loin d'ici, très exotique donc. Mais peut-être pas tant que cela. Changez l'esthétique, optez pour une mise en scène moins pétillantes, et une gamine à peine moins délurée ... les situations et même les personnages sont aisément transposables. 


 

 


20 septembre 2025

Nathan Hill, Bien-être



Le deuxième roman de Nathan Hill est certainement très ambitieux et très intelligent, mais il est passablement rasoir. Parce que l'intention démonstratrice l'emporte sur le romanesque. 

Le premier chapitre commençait pourtant bien, avec deux personnages qui se regardent dans le noir depuis leur fenêtre, mais très vite leur histoire devient celle de deux individus d'origines différentes, échantillons sociaux dont l'auteur va décortiquer la vie morceau par morceau.  Ce faisant, il traque tous les travers de notre temps, et c'est parfois drôle, mais vite lassant. Si bien que j'ai laissé tomber à mi-parcours. 

Après, malgré tout, m'être régalée d'un chapitre sur les Flint Hills  et la représentation de la prairie dans la peinture américaine.  Un chapitre qui me permet de dire que l'écriture est pour Nathan Hill ce que le scalpel est pour un  ... autopsiste "qui procède à une analyse approfondie et systématique de chaque organe" pour mieux comprendre et expliquer le fonctionnement de l'ensemble. 

Alvan Fischer, Paririe on fire

Le roman de Nathan Hill sera certainement très utile aux historiens qui voudront comprendre comment se comportaient les êtres humains au tournant du XX1e siècle.  Le tableau, pour autant que j'ai pu en juger est souvent caricatural, le trait est forcé mais plutôt juste. Je n'ai malgré tout pas eu la patience d'aller au bout des 668 pages auxquelles s'ajoutent une centaine de références bibliographiques ! Et j'en suis encore à me demander si Bien-être est un roman ou une étude psycho-sociologique. Une somme en tout cas.