Les films coréens ont la réputation d'être souvent violents. Le film de Jin-Ho-Hur comporte effectivement quelques scènes de violence, mais il propose surtout une réflexion sur la violence.
Une famille normale donc, et le réalisateur prend le temps de bien mettre en place les 6 personnages principaux. Deux frères, l'un chirurgien, qui met ses compétences au service des autres, au service des victimes; l'autre, un avocat qui n'hésite pas à défendre les coupables, pourvu que cela lui rapporte de l'argent. Deux frères qui, de toute évidence, ne partagent pas les mêmes valeurs ...
Deux frères, deux compagnes et deux enfants adolescents... Oui le réalisateur prend le temps de montrer des personnages suffisamment complexe pour donner au spectateur tous les éléments qui vont lui permettre de mesurer les enjeux de la confrontation brutale qui finit nécessairement par arriver. Il s'offre même le luxe de mettre deux dîner au début et à la fin du film, l'un simplement hostile, rien n'est encore joué, l'autre où tout bascule. Il ne reste plus au spectateur qu'à s'interroger sur ce qu'il ferait lui-même, s'il se trouvait - ce que l'on ne peut souhaiter à personne - devant le même dilemme : comment réagir devant la violence de l'être humain et de la société en général. Comment réagir quand elle est le fait de votre propre enfant ?
Je me souviens d'une nouvelle de Dino Buzzati qui mettait en scène, dans un jardin public, une mère et son petit garçon maltraité par les autres enfants et dont on n'apprend le nom qu'à la dernière ligne. Oui, même Hitler avait une mère ! et je me suis toujours demandé ce que des parents peuvent ressentir quand ils apprennent que leur enfant est un assassin. C'est bien la question que nous pose le réalisateur. Un film profond, mais glaçant.
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