Comment s'appellent ces délicieux petits bivalves, joliment striés de rose, de beige ou de jaune ?
Sont-ce des coques ? des palourdes ? des patelles ? des berniques ? des praires ou des clams ? des "vongole" peut-être?
Comme je ne dispose pas du Larousse des poissons, coquillages et crustacés de Jacques Le Divellec, me voici bien embarrassée !
Un tour sur le site du CNC (Comité National de la Conchyliculture) ne m'apporte pas de réponses vraiment satisfaisantes : les coques sont bien identifiées, mais les palourdes, les clams et les praires sont mises dans le même panier. Comment les distinguer ?
A gauche les praires, à droite les coques et au milieu une palourde
De toute façon elles ne ressemblent pas à mes petits coquillages, si délicats ! Beaucoup trop rustiques ! Merci quand même au site de cuisine Fruits de la mer pour ces photos et les recettes qui vont avec !
Non, mes petits coquillages à moi sont des tellines ! Après bien des recherches et bien des errances, je confirme et voilà comment on les pêche :
Matériel indispensable : un énoooorme 4x4, genre pick-up américain, un chariot métallique avec des roulettes, des cagettes de plastique et sans doute une combinaison en néoprène en fonction de la température de l'eau.
La pêche se fait à marée basse, ou juste remontante. On tire le chariot, à la limite de l'eau et on drague le sable où logent, à quelques centimètres de profondeurs, les tellines.
Bizarrement, l'essentiel de la production part vers l'Espagne et on n'en voit jamais sur les étals des poissonniers. Dommage !
Mais il y a une autre façon de les pêcher, plus artisanale : il suffit, m'a-t-on dit, de fouiller le sable avec les doigts pour ramasser .... juste assez de tellines pour votre appétit ! En tout cas, pas plus d'1,5 kg par jour et par personne !
Vous voulez une recette ? Oh, cela n'a pas l'air difficile mais comme je n'ai pas essayé moi-même, vous pouvez faire un tour sur ce blog ; l'auteur y parle de "sebettes" et de "donax" mais ce sont bien des mêmes coquillages dont il s'agit ! A preuve cette très jolie photo publiée sur le blog de la glaneuse Cécile Conti.
Mais aussi jolies, délicates et sans doute délicieuse qu'elles soient, les tellines continuent de m'intriguer. Ou plutôt leur ramassage. Depuis quand existe-t-il sous forme professionnelle en Bretagne ? S'agit-il d'une espèce contingentée ?
Victoire !
J''ai enfin trouvé la réponse à mes questions sur Doris qui regroupe les Données d'Observations pour la Reconnaissance et l'Identification de la faune et de la flore Subaquatique !! Rien que ça !
Bon, mes tellines ne sont pas des tellines mais des dorax truncullus, leur pêche se pratique en Bretagne depuis les années 80. Elles doivent atteindre au moins 2,5 cm et leur pêche est interdite en Juillet-Août. Maintenant si vous voulez en savoir plus, n'hésiter pas à consulter la fiche consacrée à la ...
Telline, flion, olive de mer, haricot de mer, douceron, blanchette (nord de la France), pignon (Vendée), lagagnon (Landes), tanille, tenille, ou encore truille (sud de la France) Aussi appelé « papillon » en raison de la forme des deux valves ouvertes |
Edge shell (GB), Tellina (I), Arsella (toscan), Tallerines (E), Conquilha, Cadelinha (P), Loubya (Tunisien), Tellerina (Catalan), Coquina (Castillan), Naminoko (Japonais) |
Et comme si cela ne suffisait pas, je suis tombée sur cette page du Télégramme, datée du 27 Janvier 2009 rapportant comment un 4x4 de pêcheur s'était fait piéger par l'exutoire de l'étang de Tunvel, photo à l'appui.
La vengeance des tellines !
Et des amoureux des plages désertes ?
Mais non, la plage est assez grande pour tout le monde. Enfin je crois....
1 commentaire:
Super intéressant la description des tellines,leurs pêches,le ramassage,tous n'est pas ecrit dans les livres;Merci.
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