17 octobre 2013

Julie Otsuka


 Certaines n’avaient jamais vu la mer.

C’est un roman dont on a beaucoup parlé l’an passé, et qui vient de sortir en poche. Il est donc grand temps de le lire d’autant qu’il fait à peine plus d’une centaine de pages, mesure idéale pour qui déteste les gros et lourds romans.

Le sujet du roman ? L’immigration japonaise aux Etats-Unis, ou plutôt l’histoire de ces centaines de jeunes japonaises qui sont parties en Amérique pour y épouser un homme dont elles n’avaient jamais vu qu’un vague portrait. Mariages arrangés comme il était d’usage au début du XXe siècle.  Ce que Julie Otsuka raconte au delà de la rencontre avec un homme et le début d’une vie de couple, c’est la découverte d’un pays étranger et les conditions de vie des immigrants engagés le plus souvent comme journaliers pour des travaux pénibles et mal payés, la pauvreté, la difficulté à se faire à d’autres moeurs, d’autres coutumes.
Au lieu de se concentrer sur un seul personnage emblématique l’auteur a choisi au contraire de raconter simultanément des centaines de vies anonymes, mais toujours du point de vue de ces femmes. Le procédé est original et très efficace pour rendre compte du désarroi et du courage de ces jeunes japonaises qui vont subir les conséquences de la crise de 29 et, après Pearl Harbour, l’internement d’office  et la déportation. Ecrit comme un roman, ce livre est en fait un émouvant témoignage sur des faits dont l’Amérique ne s’enorgueillit pas.

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