Certaines
n’avaient jamais vu la mer.
Le sujet du roman ? L’immigration
japonaise aux Etats-Unis, ou plutôt l’histoire de ces centaines de jeunes
japonaises qui sont parties en Amérique pour y épouser un homme dont elles
n’avaient jamais vu qu’un vague portrait. Mariages arrangés comme il était d’usage
au début du XXe siècle. Ce que Julie
Otsuka raconte au delà de la rencontre avec un homme et le début d’une vie de
couple, c’est la découverte d’un pays étranger et les conditions de vie des
immigrants engagés le plus souvent comme journaliers pour des travaux pénibles
et mal payés, la pauvreté, la difficulté à se faire à d’autres moeurs, d’autres
coutumes.
Au lieu de se concentrer sur un seul personnage
emblématique l’auteur a choisi au contraire de raconter simultanément des
centaines de vies anonymes, mais toujours du point de vue de ces femmes. Le
procédé est original et très efficace pour rendre compte du désarroi et du courage
de ces jeunes japonaises qui vont subir les conséquences de la crise de 29 et,
après Pearl Harbour, l’internement d’office
et la déportation. Ecrit comme un roman, ce livre est en fait un
émouvant témoignage sur des faits dont l’Amérique ne s’enorgueillit pas.
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