29 novembre 2015

Sicario


Un film qui se passe entre la frontière des Etats-Unis et celle du Mexique, c'est forcément un film violent et sanglant. Les premières séquences du film de Denis Villeneuve sont particulièrement dures, mais elles sont aussi indispensables pour faire comprendre que d'un côté ou l'autre de la frontière la loi n'a plus sa place. Et la morale encore moins.

Le film est monté comme un thriller super efficace, le temps que l'on comprenne que ce qui se joue entre les cartels d'une part et le conseiller spécial de la CIA d'autre part dépasse et de loin les compétences de la jeune femme, enrôlée dans cette équipée sauvage pour sa volonté farouche de rétablir la justice sur le territoire dont elle est responsable, mais qui devient très vite un simple alibi.

Emily Blunt, seule personnage féminin du film ne semble pas toujours crédible, même l'arme au poing et le casque sur la tête, en revanche Benicio del Toro est comme d'habitude parfaitement ambigü et parfaitement glaçant.

Mais le plus terrifiant dans ce film est le sentiment latent que la fiction est effroyablement proche de la réalité.



25 novembre 2015

24 novembre 2015

Georgia O'Keffe

  

De Georgia O'Keffe on connaît bien en général, ses paysages du Nouveau-Mexique et ses représentations de crânes ou d'ossements blanchis par le soleil du désert.  


On connaît peut-être encore mieux ses tableaux de fleurs.



Mais on connaît sans doute moins certains tableaux, à la limite du figuratif et de l'abstraction, comme cette vue inversée de l'arbre de la propriété de D.H. Lawrence à Taos...


Ou ces deux granges au cadrage serré et sans concession aucune au pittoresque ou au mièvre.

 
Quant au lac George, si souvent peint par Georgia O'Keeffe, il suffit de retourner le tableau pour 
le faire changer de catégorie: vertical, horizontal, vertical encore....il n'y a plus ni montagne, ni lac, ni reflet dans le lac; il y a du  bleu, un peu de vert, une impression de sérénité...


Tous les tableaux de cette page ne se trouvent pas dans l'exposition Georgia O'Keffe et ses amis photographes, proposée par le Musée de Grenoble mais il y en a beaucoup d'autres, tout aussi intéressants. Et puis il y a les photos d'Alfred Stieglitz, de Paul Strand, d'Ansel Adams...qui, à elles seules valent déjà une visite.

22 novembre 2015

L'hiver frappe à la porte

Rien de bien étonnant puisqu'on est presque fin novembre.


Quant à la dernière rose, si fragile, elle ploie mais ne rompt pas. Et quand la neige aura fondu, dans quelques heures, elle redressera la tête. 


21 novembre 2015

Cinémascope

Grand ciel "holliwoodien" spectaculaire et terriblement kitsch


Celui-ci, même angle, même point de vue mais un autre jour,  a nettement ma préférence.


19 novembre 2015

Joe Hill




C'est un vieux film (1971), réalisé par un cinéaste suédois (Bo Wideberg) à propos d'un syndicaliste américain, celui qui lui donne son titre, Joe Hill,  que Joan Baez a si bien chanté, à Woodstock et ailleurs.

C'est un vieux film qui sort aujourd'hui dans une version restaurée.
Pourquoi aujourd'hui ?
Joe Hill a été exécuté le 19 Novembre 1915. Il y a cent ans. Il n'avait que 36 ans !

36 ans ce n'est pas beaucoup surtout quand une vie d'immigrant, de hobo, de syndicaliste, de chanteur s'achève devant un peloton d'exécution à la suite d'un procès pour meurtre dont on reconnaît qu'il a été bâclé. Mais 36 ans c'est assez pour quitter la Suède, débarquer à New-York découvrir la misère infinie des immigrants, assez pour traverser l'Amérique sur le toit d'un train, pour constater qu'ici comme ailleurs la vie est toujours difficile pour les plus pauvres, pour rencontrer des gars du premier grand syndicat unitaire américain, le IWW (Industrial Workers of the World), pour participer à quelques grèves et se faire rouer de coups; c'est assez pour écrire des chansons sur un bout de papier,  assez pour rire, assez pour aimer. 36 ans, une vie et puis la mort, mais  "Il faut plus que des fusils pour tuer un homme."

[...] The copper bosses killed you, Joe
They shot you, Joe, says I
Takes more than guns to kill a man
Says Joe, I didn't die
Says Joe, I didn't die

And standing there as big as life
And smiling with his eyes
Joe says, What they forgot to kill
Went on to organize
Went on to organize [...]

Le film dit tout ça, et le dit fort bien, avec des images fortes, comme celle de cette bourgeoise en chapeau qui traverse, les yeux baissés un quartier de miséreux ; ou encore celle de la remontée du corps d'un enfant à la suite d'une explosion dans une mine. Il y a des séquences infiniment dramatiques, il y en a d'autres pleines d'humour ou d'ironie au moins. Et même si les dernières scènes, celles de l'exécution, sont difficiles à regarder, elles sont inoubliables.
 
My will is easy to decide,
For there is nothing to divide,
My kin don't need to fuss and moan-
"Moss does not cling to a rolling stone."
My body? Ah, If I could choose,
I would to ashes it reduce,
And let the merry breezes blow
My dust to where some flowers grow.
Perhaps some fading flower then
Would come to life and bloom again.
This is my last and final will,
Good luck to all of you, Joe Hill



Et pour en savoir plus sur Joe Hill, IWW organizer and songwriter, le site crée pour le centenaire de sa mort :
 http://joehill100.com


18 novembre 2015

Vivian Maier

Il ne reste plus que 2 ou 3 jours pour aller voir l'exposition qui se tient à l'ancien musée de peinture de Grenoble : les photos exposées sont celles de Vivian Maier, une photographe dont l'oeuvre vient récemment d'être découverte.

Parmi les photos présentées, il y a beaucoup de scènes rurales, de portraits de paysans qui correspondent aux séjours de la photographe dans le Champsauret; ces photos s'inscrivent dans le droit fil de la photo humaniste (façon Depardon ?)

Mais j'avoue m'être plus intéressée aux autoportraits : miroirs, reflets, ombres, superpositions... il y a quelque chose de fascinant dans la façon dont la photographe s'inscrit dans sa photo. J'ai beau m'interroger, je ne vois pas dans ces autoportraits la moindre trace de narcissisme, contrairement aux "selfies" d'aujourd'hui où chacun se met en scène sous son meilleur profil.






La démarche de Vivian Maier est curieuse parce qu'elle est systématique; elle s'inscrit dans une série, celle du photographe photographiant. Une sorte de mise en abîme où je crois voir plutôt l'inscription du peintre dans son tableau. Ce qui est représenté, c'est moins la personne que l'acte de peindre ou de photographier ! 

Mais j'avoue qu'aux photos du Champsaur et aux autoportraits, je préfère encore les photos de rues de Vivian Maier, celle qui mettent en scène l'Amérique des années 50. 
Celles-là n'étaient pas présentées à l'exposition,  mais elles sont sur Internet et peuvent donc être regardées bien au-delà du 22 Novembre. 







16 novembre 2015

Desmon Tutu

 
"L'espoir, c'est arriver à voir la Lumière malgré l'obscurité."


12 novembre 2015

Dans le parc de Vizille

Entre soleil et brume,...


Labyrinthe de buis et topiaires soigneusement taillés, que la pyrale a a semble-t-il épargné.


08 novembre 2015

07 novembre 2015

Le plus bel arbre de l'automne




Le ginko biloba, c'est pour moi le plus bel arbre de l'automne. Le liquidambar est très beau aussi quand il devient rouge. Mais il est vraiment trop capricieux : l'été a été trop chaud, pas assez chaud, trop pluvieux, trop sec  .... alors qu'année après année, le ginko est toujours jaune doré quand vient l'automne.

06 novembre 2015

Notre petite soeur




Certains  (Télérama ? ) font la fine bouche, trouvent le film "trop mignon", "presque mièvre" ... Et bien, qu'ils boudent leur plaisir ! Moi je me suis régalée, comme je me suis régalée à quasiment tous les films de ce réalisateur : Kirokazu Kore-Eda.  

De film en film, le cinéaste semble creuser le même sujet, celui des relations à l'intérieur d'une famille, d'une fratrie. Il aime confronter le monde des parents à celui des enfants - ici quatre jeunes femmes dont la dernière n'est encore qu'une adolescente - qui, parce que les adultes sont souvent irresponsables, doivent faire face et se débrouiller seuls, devenir à leur tour des adultes en portant le poids de ce qu'ils ont subi et trouver, d'une façon ou d'une autre, un chemin vers la résilience. 

Trois grandes soeurs, toutes différentes, avec des personnalités bien marquées, et une petite soeur, comme une pièce rapportée, fruit de la relation adultérine qui a brisé le foyer familial. 
Quatre jeunes filles dans une vielle maison de bois. 
Quatre saisons dans la petite ville de Kamakura, au bord de la mer. 
Le film est souvent éblouissant visuellement, les petits faits de la vie quotidienne sont relatés très précisément et les relations entre les jeunes femmes esquissées avec beaucoup de finesse.

Et puis, vu d'ici, le film paraît si profondément japonais, avec la persistances des codes et des rituels au coeur même de la modernité. Alors, plus que jamais, me vient comme une envie de Japon. Et, c'est certain, je mettrai Kamakura dans l'itinéraire de mon prochain voyage. 

02 novembre 2015

01 novembre 2015