Ernest Cole était un photographe sud-africain qui, en publiant en 1967 un livre de photos, House of bondage, a le premier montré à quoi correspondait l'apartheid, à la suite de quoi il a été contraint de s'exiler aux Etats-Unis. Il a séjourné en Suède également et c'est là qu'ont été retrouvées des dizaines de milliers de négatifs.
C'est en tout cas l'histoire que Raoul Peck met en scène dans un film-hommage à Ernest Cole. Un film qui rappelle ce qu'a été l'apartheid, mais qui insiste tout autant sur le sentiment particulièrement douloureux de l'exil; en effet le photographe est mort en 90 à New York sans avoir jamais pu remettre les pieds dans son pays, et sans avoir connu la fin de l'apartheid.
Ce film qui met en valeur un photographe resté méconnu, m'a néanmoins laissé perplexe; tout simplement parce que, depuis quelques années, plusieurs films du même genre sont sortis qui racontent peu ou prou la même histoire, celle d'un artiste passé inaperçu et que l'on redécouvre, par le plus grand des hasards, un hasard toujours très romanesque. Je pense à Vivian Maier, je pense à Sugar man ... Il reste toujours dans ces films une grande part de mystère et dans le cas d'Ernest Cole, l'histoire de la banque suédoise paraît bien peu crédible...
Qu'importe ! Je ne savais rien d'Ernest Cole, j'en sais à peine plus maintenant, mais j'ai hâte de découvrir à travers ses photos, le regard qu'il a posé sur l'Afrique du Sud comme sur les Etats-Unis.