Le film est vraiment très noir, et pas seulement parce que le personnage principal est un charbonnier ! L'histoire est relativement connue désormais puisqu'il s'agit du traitement que l'Eglise irlandaise a réservé aux "filles-mères" jusqu'en 1998 ! D'où le choix d'images presque toujours sombres, avec un éclairage limité pour des scènes nocturnes, souvent pluvieuses ou brumeuses. "Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle ..." L'adéquation entre les images et le récit est totale.
En mettant au centre du film un homme, désormais père de famille aimant et attentif aux siens - alors qu'il est lui-mème né hors mariage, mais a été recueilli par une famille charitable, ce qui fait toute la différence - le réalisateur, Tim Mielants, semble suggérer que d'autres choix sont possibles, que la conscience morale individuelle permet d'échapper à la chappe de plomb imposée par la religion. Car le film reste avant tout une attaque en règle contre l'Eglise catholique et ses suppôts, dont la supérieure du couvent est une parfaite représentante. Mais il montre aussi une société soumise, prête à baisser la tête et à laisser faire. Je ne vois rien, je n'entends rien, je ne dis rien !
Le film est certes très lent. Mais montrer l'éveil d'une conscience, montrer comme il est difficile de désobéir, de s'opposer à la loi ou du moins à des règles jugées iniques, de mettre ainsi en péril sa famille et sa place dans la société, ne pourrait en aucun cas s'accommoder des agitations d'un film d'action. Non, Tu ne mentiras point est un film lent et sombre et c'est très bien comme cela.
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