31 octobre 2006

Choisir un menu...

Le choix du menu, c'est incontestablement le choix le plus difficile.
Car, la plupart du temps les cartes de restaurant, quand il y en a, sont en caractères arabes ou chinois. Et tant que vous ne maîtrisez ni le ouighur ni le mandarin, vous êtes mal. A supposer même que vous parliez couramment ces deux langues, encore faudrait-il être initié aux mystères de la gastronomie chinoise et aux "quarante-douze" mille façons d'accomoder un vulgaire poulet.

Pour vous aider à faire un choix, et grâce au numérique, voici un menu en images.

Un peu de pain pour commencer...

Quelques oeufs pour continuer, blancs ou rouges ... vieux de cent ans peut-être ?

Des raviolis pour faire vraiment chinois..

Et pourquoi pas, quelque chose qui tienne vraiment au corps, quelque chose de roboratif pour permettre au voyageur d'affronter déserts et montagnes ?


Non ? Vraiment ? Vous n'y tenez pas ? Attention, vous risquez d'avoir faim un peu plus tard !
Bon, je n'insiste pas. D'autres s'en régaleront à votre place.

Bien que vous ne vouliez pas de ces tripes et abats, je peux encore vous proposer, quelques pastèques ...

mais à condition de les découper vous-mêmes !
Et pour les "becs sucrés", des petits gâteaux pour terminer en douceur ?
Un peu secs peut-être mais si joliment présentés !

Bon appétit !

30 octobre 2006

Choisir un mode de cuisson ...

Le choix du mode de cuisson est presque aussi délicat que celui du restaurant.
Parmi bien d'autres possibilités voici :


Cuisson à la vapeur ...


ou cuisson au grill !

Avouez que pour le barbecue du dimanche, dans votre jardin, un engin pareil, ça le fait !

28 octobre 2006

Choisir un restaurant

Avant de repartir sur les routes, pourquoi ne pas se restaurer ? Cuisine pakistanaise, cuisine chinoise, cuisine ouighur - avec un "e" si vous y tenez, mais j'ai du mal à accorder ce mot - vous n'aurez que l'embarras du choix.

Mais il faut d'abord choisir votre restaurant !






A l'intérieur, comme sur l'image de gauche ?
Plutôt sympathique, non ? avec une grande fresque sur le mur du fond, illustrant justement... la route de la soie !


Ou bien en terrasse comme sur l'image suivante, pour profiter de la vue sur la rue tout en restant à l'ombre ?













Ou bien carrément dehors, sur la place du marché, dans la chaleur et la fumée, la poussière, le vacarme et la bousculade ?



Comment, vous n'avez pas encore choisi ?
Pourtant ce n'est pas difficile.
Regardez-bien !
Si vous êtes un homme, pas de problème, mais si vous êtes une femme, peut-être serez-vous mieux dehors ?
Regardez bien !

Allons, allons, ce n'est pas si grave ! On vous pardonnera toutes les fautes d'étiquette puisque de toute façon, homme ou femme, vous êtes incongru dès lors que vous êtes étranger.
"Lao waï" vous êtes, "lao waï" vous resterez.

24 octobre 2006

Servir le peuple

Servir le peuple est un roman de Yan Lianke. Il a été traduit par Claude Payen et publié aux éditions Philippe Picquier. Il est disponible en France dans toutes les bonnes librairies selon la formule consacrée. En France oui, mais pas en Chine!

Dommage car il est pourtant très drôle. L'histoire est simple et rappelle étrangement le très beau film de John Huston avec Elizabeth Taylor et Marlon Brando : un jeune soldat, passablement naïf et même un peu niais, mais plutôt beau gosse; un gradé, major ou colonel, peu importe, souvent absent pour raisons militaires cela va de soi; et sa jeune épouse, qui traîne son ennui de garnison en garnison et .... d'ordonnance en ordonnance.

Le triangle est en place, l'histoire peut commencer. Mais le roman chinois est beaucoup plus transgressif que le roman de Carson McCullers dont s'est inspiré John Huston. Le principe selon lequel un soldat de l'armée populaire est au service du peuple devient très vite servir le colonel c'est servir le peuple et par conséquent servir la femme du colonel c'est aussi servir le peuple, bien que ce service là ne requiert pas le même genre d'arme!
La passion qui unit Wu Dawang et Liu Lian est donc bien révolutionaire, dans le droit fil de la pensée de Mao. Mais les idoles sont faites pour être renversées et ... je vous laisse découvrir comment s'achève la frénétique histoire de ces deux héros. Vous comprendrez alors pourquoi ce roman a été interdit en Chine.

YAN LIANKE, Servir le Peuple, Editions Philippe Picquier, 2006

23 octobre 2006

L'oiseau maoïste

"Une statue du président Mao de 18 mètres de haut - la deuxième en Chine par la grandeur - domine la rue principale de cette ville où l'on entend rarement parler chinois et où même un visage chinois est peu souvent visible" écrivait Judy Bonavia dans l'édition 2002 du Guide Olizane Sur la Route de la soie.



La statue est toujours à sa place, plus imposante que jamais avec sa floppée de drapeaux rouges claquant au vent; mais , contrairement à ce que dit Judy Bonavia, on entend souvent parler chinois à Kashgar et au pied de la statue, les Chinois sont désormais aussi nombreux, et bientôt plus nombreux, que les Ouighurs.
Au pied de la statue car au sommet, c'est autre chose ...


Perché, très haut perché, l'oiseau - un bête pigeon - tournait obstinément la tête, peu soucieux apparement de suivre le bras qui pourtant lui indiquait la direction à suivre, indifférent aux consignes et aux slogans.


Faut-il voir, dans cet oiseau, un esprit rebelle, un insoumis, un dangereux contre-révolutionnaire ?


Mais non ! juste un petit oiseau qui profite de ce bras tendu pour y retrouver sa belle.

18 octobre 2006

Vauvenargues

Vauvenargues : voici la réponse à la question ! Bravo Jérôme!

- Le château de Vauvenargues, au pied de la Sainte Victoire dans la lumière d'une fin d'après-midi d'automne. Retour de randonnée.
- Luc de Clapîers, marquis de Vauvenargues, moraliste du XVIIIème siècle abandonné par la fortune.

Vauvenargues n'a pas laissé une bien grande trace dans l'histoire de la littérature. Comment l'aurait-il pu ? il n'a vécu que 32 ans ! (1715-1747) Une vie médiocre et sans gloire qui ne s'est illustrée ni sur les champs de bataille, ni dans les salons littéraires malgré l'amitié de Voltaire. Vauvenargues est l'auteur d'un seul livre, publié sans nom d'auteur un an avant sa mort : Introduction à la connaissance de l'esprit humain suivi de Réflexions sur divers sujets et Maximes. Un peu fourre-tout comme titre non ? Et qui peut se vanter de l'avoir lu ?
Pauvre Vauvenargues ! Il était, de surcroît laid et défiguré par la petite vérole. Il aimait pourtant la vie mais la vie, visiblement ne l'aimait pas, en tout cas pas beaucoup...

Son père, Joseph de Clapiers était seigneur de Vauvenargues et consul d'Aix à l'époque de la Grande Peste de 1720. C'est pour les services rendus à cette occasion que le roi érigea ses terres en marquisat.

Du château à l'écrivain, de l'image à la citation le lien est ainsi trouvé!
Mais l'histoire du château n'est pas terminé puisque Picasso, qui l'a racheté en 1958, y est maintenant enterré. Une propriété privée qui ne se visite pas, comme il est écrit sur les panneaux!


17 octobre 2006

Devinette


" La solitude est à l'esprit ce que la diète est au corps, mortelle lorsqu'elle est trop longue, quoique nécessaire."

Y a-t-il un rapport entre l'image et la phrase ? Sans doute (puisque je pose la question) mais encore ?
A vous de deviner !

Reflets d'argent


"La mer,
Qu'on voit danser, au fond des golfes clairs
A des reflets d'argent..."

Charles Trenet pour la musique bien sûr, mais la photo ?
Calanque de Sugiton en Septembre.

14 octobre 2006

Les petits berceaux de Kashgar

Pour compléter mon message d'hier, une image ...


et un extrait de texte :
"Tout comme c'est le travail qui a fait que le singe est devenu homme, c'est le travail , le mien, qui a fait ces trois berceaux ! Regarde, mon frère, est-ce qu'ils sont bien faits, oui ou non ? Regarde moi un peu cet arrondi ! Regarde moi ce tournage ! Regarde moi ces couleurs ! Non, c'est pas des berceaux, ça, c'est de l'or pur, c'est de la pierre précieuse, c'est du bonheur en bois ! L'enfant qui dormira là-dedans, c'est sûr que plus tard, ce sera un digne successeur de nos dirigeants ! " Des Yeux gris clair, p. 35-36

Et notez-bien que le fond de ces berceaux est percé!

13 octobre 2006

L'ombre de Mao

Pas facile du tout de trouver des livres pour accompagner un voyage en pays ouighur.
En voici un pourtant, non par un auteur ouighur mais par un auteur chinois, exilé pendant 16 ans au Xinjiang, à côté d'Urumqi, pour avoir tenu des propos non conformes à la ligne du parti alors en vigueur. Mais Wang Men, puisqu'il s'agit de lui (oui, oui, j'en ai déjà parlé à propos des Sourires du sage; il faut croire que c'est quelqu'un que j'aime vraiment bien) met à profit son séjour forcé pour apprendre le ouighur, s'intéresser à ce peuple qu'il ne connaît pas, à leur littérature et finir par traduire un certain nombre de nouvelles.
Si vous voulez en savoir plus sur Wang Men vous pouvez aller sur le site de son éditeur français : Bleu de Chine.

Les Yeux gris clair
met en scène Maerke, un menuisier ouighur "un homme de haute taille et de fière allure, aux cheveux noirs, aux yeux immenses, exceptionnellement grands, d'une couleur tirant sur le bleu, avec un long nez, et des extrémités, mains et pieds, d'une taille impressionnante." Dans le village où il vit, Maerke est surnommé l'idiot tant son comportement est atypique dans une société règlée par les slogans maoïstes. Or Maerke connaît mieux que personne le Petit Livre Rouge; il le connaît par coeur, le cite à tout bout de champ et met ses formules aussi imagées qu'alambiquées au service... de la liberté individuelle!
Ce petit récit est un régal : un joli document sur le mode de vie des Ouighurs en même temps qu'une pochade féroce et très drôle sur une période pourtant bien noire de l'histoire de la Chine.



WANG MEN, Des Yeux gris clairs, Bleu de Chine, 2002. (pour la traduction; le texte original a été publié en 1983.)

Enseignes publicitaires

Au hasard d'une rue, sur un vieil immeuble en bois - il n'en reste pas beaucoup - cette enseigne pour un tailleur, pour homme apparemment... Tant pis, je me passerai de ses services!

Et cette autre ....
Je veux bien la photographier mais de là à lui confier mes dents...
D'ailleurs il s'agit plutôt d'un prothésiste que d'un dentiste.
Me voilà sauvée!


12 octobre 2006

Sourires ou grimaces

Tout album de photos qui se respecte compte quelques beaux visages d'enfants aux grands yeux, barbouillés mais souriants, d'un sourire timide peut-être mais quand même, un sourire.
Et bien, pas toujours! Regardez plutôt!


Visage chiffonné, image du désespoir...désespoir d'être née fille ?
Car oui, c'est bien une fille malgré son crâne rasé, et en Chine les petites filles ne sont pas accueillies de bon coeur. D'ailleurs, c'est simple, si votre premier enfant est une fille ou s'il est handicapé, (!) malgré la loi sur l'enfant unique, vous avez le droit de réessayer, de retenter votre chance à la grande roue de la génétique.

Et ce petit bout de chou ? un vrai petit mâle pourtant...
Alors pourquoi ce visage inquiet ?
Les fesses à l'air et le zizi bringuebalant, il n'a pas d'inquiétude à se faire.


L'appareil photo ? il a peur de l'appareil photo ?
Non, vous n'y êtes pas. Regardez plutôt ce qui l'attend pour la nuit :


Son "ucellino" coincé dans l'orifice supérieur de la gargoulette dont l'autre extrémité est dirigée à l'extérieur du berceau, immobilisé pour ne pas déplacer l'engin, il essayera tant bien que mal de dormir. Et si vous pensez que pour une fois les filles sont privilégiées, vous vous trompez : il existe des gargoulettes pour elles aussi. Gargoulettes et culottes fendues : toute enfance ouighur a commencé par là. Et se passe fort bien de Pampers et autres couches jetables. Autres lieux, autre moeurs!

Une explication pour les crânes rasés ?
Réponse occidentale - vous y aviez pensé sans doute - les poux!
Réponse ouighur : cela fortifie les cheveux qui poussent ainsi plus drus!
Essayez voir...

Marchands et artisans

Pour un Européen, l'attrait des villes asiatiques tient beaucoup à la présence des artisans. Et dans les rues de Kashgar, ils sont particulièrement nombreux.
Le passant curieux s'arrête, observe, sans toujours bien comprendre de quoi il sagit.













Ainsi cette dame, qui manie le pinceau avec adresse, que fait-elle ? Ce n'est pas facile à voir mais elle amidonne, avec une substance poisseuse - du miel sans doute - la doublure de ces fameuse calottes ouighurs.


















Un peu plus loin, c'est tout un atelier qui travaille "de concert" à la fabrication d'instruments de musique. Les copeaux volent; les formes naissent sous les doigts agiles. Les outils sont rudimentaires mais le geste est sûr.

















Pas de machines électriques et bruyantes; tout se fait à la main, à la force du poignet. Mais c'est le corps entier qui accompagne le geste.

















Celui-ci fabrique les grands tamis qui permettront au cuisinier de faire cuire ses raviolis à la vapeur. Il faut pour cela courber le bois. Un cylindre métallique à l'intérieur duquel on glisse des braises; la fumée s'évacue par le tuyau un peu rouillé; dans un balancement lent et régulier l'artisan pèse de tout son poids , se redresse, se penche encore : peu à peu le bois se courbe.

















Mais la rencontre la plus étonnante, la plus mystérieuse c'est incontestablement celle de ce vieil homme que nous avons dérangé alors qu'il dormait du sommeil du juste dans sa minuscule boutique, en attendant le client.
Non ! pas le client : le patient! Car les crapauds séchés sur le mur du fond et quelques autres substances végétales ou animales désignent clairement un homme de l'art, un guérisseur. Mais comme nous ne souffrions d'aucuns maux, nous avons refusé son invite...

11 octobre 2006

Une histoire...

Avant de reprendre la route je voudrais vous raconter une histoire ...

Il était là, seul au bord de la route avec ses deux moutons, l'un blanc et l'autre noir, tenus par une ficelle qu'il passait d'une main dans l'autre. Un pantalon de drap noir, un peu trop grand pour lui, une chemise blanche aux poignets retroussés, une casquette beige de bonne qualité légèrement rejetée en arrière. Que faisait-il avec ses deux moutons, à l'extérieur du marché aux bestiaux ?
Il était tôt encore et les charrettes continuaient d'arriver, chargées de fourrage, de bois sec; d'autres étaient chargées de femmes, d'enfants. Chacun pressé d'arriver à l'endroit assigné pour déballer sa marchandise. Posha! Posha! De l'autre côté de la rue, le boulanger sortait du puits (en pays ouighur les pains sont cuits dans des fours qui ressemblent à des puits ) des petits pains ronds que sa femme empilait en pyramide sur un plateau. Oh, en voilà un qui vient de tomber!
Il était tôt encore mais la chaleur déjà se faisait sentir; la poussière et la chaleur. Le barbier avait ouvert boutique et deux vieillards chenus et barbus lui avaient confié leur tête. Les mains du barbier allaient et venaient sur le crâne du plus âgé, des mains comme une caresse. Posha! Posha! Tirée par un chameau, une carriole prend le virage qui lui permettra d'entrer sur l'esplanade du marché.
Il était tôt encore et cet homme seul, l'air un peu égaré, avec ses deux moutons... Que faisait-il au bord de la route ? Et pourquoi deux moutons seulement ?
Nous étions là à regarder ....
- C'est sûr, il cherche à les vendre. Il est venu de loin pour arriver tôt et se donner toutes les chances de vendre ses deux moutons. L'un deux est assez gras. Il ne devrait pas peiner à le vendre.
- Pour ce que tu en sais ....
- D'ailleurs il a l'air fatigué.
- Soucieux plutôt.
- Il vient de loin et il a beaucoup marché. Il a mis des habits propres, pour faire bonne impression. Parce qu'il faut absolument qu'il arrive à les vendre, ses moutons.
- Ah oui ? pourquoi ?
- Parce que... parce que sa femme est malade, très malade. Elle a probablement un cancer, ou une pneumonie. Quelque chose dont on ne meurt pas forcément. Mais pour la soigner, il faut des médicaments et les médicaments sont très chers ? Si ça se trouve, il faut même l'hospitaliser et l'on n'est plus au temps de Mao. Maintenant le médecin il faut le payer, et les médicaments, les pansements tout ça il faut l'acheter et l'apporter à l'hôpital. Alors hier soir il s'est décidé : il a pris ses deux plus beaux moutons et avant même que le jour ne se lève, il est parti vers Kashgar pour vendre ses moutons et avec l'argent faire soigner sa femme.
- Mais non, regarde, il n'a même pas d'alliance et il n'est pas marié. Tu racontes n'importe quoi!
- Bon d'accord, il n'est pas marié. .... Mais justement il voudrait se marier. Et pour se marier il lui faut de l'argent. De l'argent pour faire un cadeau à ses beaux-parents, à sa fiancée; de l'argent pour préparer un fête, un banquet auquel il conviera tous ses voisins! Un mariage ça coûte cher, d'autant qu'il lui faut aussi acheter de quoi décorer sa yourte.
- Mais non, vous n'y êtes pas du tout : il est marié, il a déjà deux enfants...
- Deux, pas possible avec la politique de l'enfant unique!
- Si, tu vois bien que ce n'est pas un Han! Les minorités ethniques ne sont pas soumises à la loi de l'enfant unique. Et de toute façon c'est un paysan et à la campagne on a besoin de bras alors tant pis pour la loi. Il a deux enfants : une fille et un garçon et justement c'est le garçon qui est malade ! Une tragédie. D'ailleurs, tu ne trouves pas qu'il a l'air tragique ? Vendre ses moutons c'est pour lui une affaire de vie ou de mort.
-Attends, attends! Regarde! Justement il y a quelqu'un qui lui tourne autour et qui regarde ses moutons. Tiens, il s'approche. Oh t'as vu : il a mis sa mains sur le plus gros, celui qui a les pattes noires; il le tâte, lui regarde les dents. Et là, ben oui : il lui soupèse les couilles. Beau mâle non ? Tu crois qu'il va l'acheter ? Il n'a pas l'air vraiment convaincu. Il s'éloigne. Dommage ! et dire que pendant ce temps, là-bas sous la yourte, l'enfant continue de gémir, sa fièvre a encore monté.
- Allez, viens : ça fait 3/4 d'heures qu'on est là à regarder. On change, on va voir autre chose.

A la fin de la matinée, l'homme à la chemise blanche était toujours là; il n'avait pas vendu ses moutons. Pas encore... et l'enfant ?


Banana bread

Marre du voyage ? pas vraiment mais quand même!
Pour tous ceux qui ont comme moi la dent sucrée voici l'une de mes recettes préférées, une des plus anciennes aussi. Le cake aux bananes est une recette américaine classique, aussi classique que celle du gâteau aux carottes (mais celle-là ce sera pour une autre fois). Elle est à la première page de mon vieux cahier de recettes et elle est, comme il se doit, en anglais!
Si vous ne possèdez pas les instruments adéquats, (measuring cups and spoons), pas grave : une tasse à thé, une cuillère à soupe et une autre à café feront l'affaire. J'ai tout essayé ou presque : la recette est inratable!


Kathy's mother (*) banana bread

Les ingrédients :

1 cup sugar

1/2 cup butter (100g environ)

2 eggs

3 tablespoons sour cream (à défaut de crème aigre, une spécialité US, fjord, yaourt grec, petits suisses aditionnés de lait, yaourts nature etc... feront aussi bien l'affaire. Ne vous avais-je pas dit que j'avais tout essayé ou presque ?
1 teaspoon baking soda (bicarbonate de soude ou levure, ce que vous avez sous la main)
2 cups flour
3 mashed ripe bananas (ah les bananes... c'est le plus important. Plus elles sont mûres, plus le gâteau est goûteux. Un fruitier de mes amis me réservait ses bananes invendables, celles qui sont noires à l'extérieur, mais pas pourries pour autant ! contre le produit fini bien entendu. Je ne crois pas que l'affaire ait été totalement à mon profit. Qui se lance dans le troc ne doit pas être trop regardant...)

La recette :
Soften butter with mixer, add sugar gradually then eggs and soda.
Alternate adding cream then flour until all ingredients are added.
Last of all, add 3 mashed bananas.
Bake in greased and floured loaf pan - en fait le moule à cake tapissé de papier cuisson, c'est beaucoup mieux; sur ce point, la recette date un peu. Les moules mous c'est bien aussi - at 350° (Farenheit, pour nous c'est 180/200 environ, chaud mais pas trop) for 45 to 60 mn.
Test with tooth pic.

Extra : you may add chopped nuts (pecan nuts are best) or raisins...
Et surtout, c'est une recette de base que vous pouvez varier à l'envie en remplaçant les bananes par... des ananas, des raisins, des fruits confits....

(*) Kathys'mother was a great lady. She died this summer. I wish she could have read this message and know I still have and use her recipe. One day I will try to figure out how many banana breads I have already fixed with this recipe : hundreds for sure, may be thousands...

05 octobre 2006

Un autre balayeur

Toujours pas de thermomètre mais un autre balayeur...

Vous vous souvenez de celui de Karimabad ?

04 octobre 2006

General store

Au marché de Kashgar, on achète et on vend, de père en fils ...


... et ce qu'on aperçoit sur les étals des marchands est parfois surprenant; c'est le moment de retrouver des mots et des métiers presque oubliés : sellier, bourrelier, ferblantier...
De tout un peu, mais pas de ... thermomètre !



Le plus étonnant toutefois, c'est bien le marchand de glace !



De la glace, aux portes du désert ? Tu plaisantes !
Mais non, mais non!
Les glaciers ne sont pas si loin et muni de son pic à glace, l'homme à la casquette nettoie son morceau de glacier avant de la mettre en vente.


Mais ... toujours pas de thermomètre !
Allez savoir pourquoi ?

02 octobre 2006

Avec ou sans chapeau ?

Pour continuer sur la lancée de mon précédent billet, voici, toujours au marché de Kashgar, deux portraits, pris sur le vif.








Un cuisinier très affairé.
Dira-t-on que l'ampleur de ses formes suggère l'excellence de sa cuisine ?
Je ne sais pas : je n'y ai pas goûté!













Un homme tout de noir vêtu, au regard perçant.
Bonhomme curieux, curieux bonhomme.
Non, je n'en sais pas plus!



Tous deux portent chapeau.
Mais en voici d'autres, sans chapeau!
Et pour cause !
Chez le barbier, pour se faire coiffer, on pose sa coiffe.