14 octobre 2007

Lowell (fin)

L'industrie textile !
C'est la réponse à la question posée dans le précédent message.

Lowell (Massachussets) est une petite ville qui a dû sa prospérité au développement de l'industrie textile.

De l'eau en quantité suffisante pour fournir de l'énergie, un entrepreneur audacieux , une main d'oeuvre "docile", voici les trois éléments qui expliquent l'essor de la ville au XIXe siècle.

L'eau ? celle de la rivière Merrimack, (chantée par H.D. Thoreau et W.Whitman ! ) et surtout des chutes de Pawtucket (dénivelé de 32 pieds en moins d'un mile)

Le "patron" ? Francis Cabott Lowell (celui-là même qui a donné son nom à la ville), entrepreneur visionnaire - et paternaliste - soucieux d'appliquer en Nouvelle Angleterre les techniques qu'il avait pu observer lors d'un voyage dans la vieille Angleterre.

La main d'oeuvre "docile" ? des jeunes filles pauvres issues de la campagne, puis des immigrants venus du Canada tout proche, mais aussi bien de Grèce, de Pologne, d' Irlande, d'Italie, du Portugal, de Russie ou d'Arménie

Le résultat de cette combinaison c'est un développement industriel et urbain "modèle"... jusqu'à la crise de années 20.

Dans les années 50, toutes les usines ont fermé; la ville est en perdition.

Les machines ont été vendues; les bâtiments, déserts, ne sont plus entretenus. Des salles vides et partout le silence, après le vacarme et le fracas de la prospérité.

Aujourd'hui, Lowell est devenue une ville musée. Mais un musée vivant.
On se promène dans la ville, le long des canaux; on suit la voie de chemin de fer; les bâtiments industriels réhabilités sont devenus immeubles d'habitation ...
Le musée, immense, passionnant, permet de garder la mémoire de ce passé industriel.
Didactique, interactif, il permet de ressentir autant que de comprendre (mais lorsque le visiteur pénètre dans la salle des machines reconstituée, on lui donne des boules Quies pour protéger ses oreilles ! ).
Témoignages d'anciens : émouvants et parfois drôles. Débats enregistrés mettant en scène patrons capitalistes et délégués syndicaux : informatifs et intelligents !

... 5 heures plus tard nous y étions encore, même pas lassés, juste étonnés par la qualité de la muséographie et l'audace de certains propos sur la condition ouvrière, l'oppression puritaine, la répression policière au moment des grèves...
En territoire "rouge'" nous n'aurions pas été surpris. Mais ici, au coeur de l'Amérique ?

- Et bien ne s'agit-il pas tout simplement de liberté de parole et de démocratie ?

Oui, en effet.

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