07 mars 2010

Chettinad

Entre Madurai et Tanjore, nous avons, sur les conseils de MC., choisi la route "alternative, celle qui passe par Chettinad. Jamais conseil d'ami ne s'est révélé aussi judicieux car Chettinad avait tout pour nous plaire !


Les Chettiars étaient (sont ? ) de riches négociants qui ont fait fortune au début du XIXe siècle. Ils se sont alors fait construire dans leurs villages d'origine, de somptueux palais. Leurs affaires les ayant ensuite éloignés de leur région, les palais ont été plus ou moins abandonnés, et bien peu entretenus.
Certains ont depuis peu été restaurés, mais celui que nous devions visiter étant fermé pour travaux, nous avons dû nous contenter de quelques aperçus.














Attention, peinture fraiche !
Difficile de ne pas penser à du Mondrian !



Nous n'avons donc pas visité ce clinquant palais. Mais nous avons arpenté de long en large le village, à la recherche des "belles endormies" que la pluie et le vent a depuis longtemps, "débuées et lavées".


Pour quelles raisons les ruines qui témoignent d'une splendeur révolue nous touchent-elles plus que les restaurations les plus étincelantes ? Pour quelles raison suscitent-elles en nous une telle nostalgie. Diderot a beaucoup écrit sur la poésie des ruines, Chateaubriand aussi ! Qu'auraient-ils pensé devant ces vestiges du XIXe siècle ? Fragilité des choses, caractère transitoire des fortunes ... l'existence est éphémère et tout n'est que vanité ... Un pas de plus et nous voici dans l'Ecclésiaste !









Soucieux d'égalité, le temps n'épargne pas plus les modestes masures que les palais grandioses.



















Le soleil était à son zénith, il faisait très chaud à Chettinad, mais sur les murs les couleurs chantaient.




































Une jarre sur la tête, et parfois un enfant dans les bras, les femmes revenaient de la rivière, sans échapper une seule goutte d'eau .





















Sortis de Chettinad, nous avons retrouvé l'Inde ordinaire, industrieuse et poussiéreuse, trop occupée à sortir de la misère pour se soucier de sa grandeur passée.















Mais quelle belle parenthèse !
Merci MC.


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