Les Cendres du temps

Difficile de conseiller le dernier film de Wong Kar Wai parce qu'il n'y a pas grand chose à comprendre mais tant à voir, à voir seulement.

Ceux qui ont aimé In the mood for love seront déçus parce que Les Cendres du temps n'est pas un film "terriblement romantique", bien qu'il y soit pourtant question d'amour.

Ceux qui espèrent tomber sur vrai "wu xua pian", un film de sabre, seront déçus parce qu'on est loin du Secret des poignards volants, ou de Tigre et dragon.

Il y a pourtant dans les Cendres du temps, de très beaux combats, règlés au milimètres et saisis au vol par une caméra fluide, volatile, et il y a des giclées de lumière, des spirales de couleurs, des distorsions de lignes qui font de ce film une extraordinaire expérience visuelle. Wong Kar Wai compose chacune de ses images comme un peintre composerait sa toile, avec l'avantage par rapport au peintre, de la mobilité.

Bref, si vous n'aimez ni les films de kung fu ni les films sentimentaux, mais si vous fréquentez avec intérêt les galeries d'art, ce film est fait pour vous ! A condition de vous laisser porter par la beauté des images sans essayer de leur trouver un sens. Une expérience sensorielle plus qu' intellectuelle.

Dès que j'en ai l'occasion, je retourne voir ce film, version remaniée d'un précédent film sorti en 1994, disponile lui en DVD et que j'ai hâte de me procurer, histoire de comparer.