Il faut être sacrément gonflé pour faire d'un croque-mort le personnage principal d'un film et du rituel de mise en bière - même japonais ! - son sujet. C'est pourtant ce qu'a fait Yojiro Takita dans Departures.
Bien sûr, les mises en bière succèdent aux mises en bière selon un rituel immuable et parfaitement réaliste. Il est donc préférable de n'avoir pas l'âme en berne pour aller voir ce film !
Mais on oublie assez facilement l'aspect "documentaire" du film pour se concentrer sur le personnage du jeune croque-mort, violoncelliste de formation qui a peut-être rêvé, petit garçon, d'être pompier ou astronaute, mais certainement pas croque-mort.
Par quel détour de la vie se retrouve-t-on, un jour, à exercer cette profession ? Comment se fait l'apprentissage ? Comment finit-on un jour par trouver satisfaction à exécuter avec précision et minutie chaque geste du rituel. Comment surtout est-on perçu par son entourage ? Comment dire, à la femme que l'on aime, que l'on a passé sa journée à laver des cadavres ?
Voilà, j'en conviens, un film dont le sujet peut rebuter. Mais le cinéma comme la littérature nous offre cette chance unique de vivre, par personnage interposé et sans risques, la vie d'un autre. Pourquoi pas celle d'un croque-mort ?
J'aimerais toutefois que l'on m'explique pourquoi l'on a donné un titre anglais à un film japonais distribué en France ?
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