11 juin 2009

En attendant Godot

Me réconcilier avec le théâtre ? Pas sûr !
Evidemment il y a Beckett, pour lequel, éventuellement, peut-être, à, la rigueur exception, je ferais exception.
La dimension métaphysique de ses pièces n'est pas pour me déplaire. Le langage est réduit au minimum et malgré les apparences, les personnages ne parlent pas pour ne rien dire.
"Elles accouchent à cheval sur une tombe, le jour brille un instant, puis c'est la nuit à nouveau."
Difficile de faire plus lucide. Ou plus désespéré.
"Est-ce que j'ai dormi, pendant que les autres souffraient ? "
Sans doute, comme la plupart d'entre nous.

Méfiant, Beckett avait, à coup de didascalies, totalement bloqué les possibilités de mise en scène. Chaque geste, chaque déplacement, le ton de chaque réplique, il a tout défini une fois pour toute et interdit d'y changer quoi que ce soit. Le metteur en scène, quel qu'il soit, est obligé de se conformer aux dictats de l'auteur. Ce qui, évite dérives et toute extravagances.
Il est peut-être des pièces qui s'accommodent aisément d'une "relecture", il en est d'autres auxquelles il ne faut pas toucher. La mise en scène de En atttendant Godot de Bernard Levy m'a paru respectueuse de ce principe.

Reste une question. Ne suffit-il pas de lire Beckett ? Que gagne-t-on à voir ses personnages incarnés par des acteurs qui, en dépit d'eux-même en font toujours un peu trop. Il faut pour jouer un personnage de Beckett, beaucoup d'humilité. Thierry Bosc qui tient le rôle d'Estragon ne joue pas : il est. Sans effet, mais toujours juste.

Alors le théâtre ?
Peut-être ... à l'occasion... On verra...

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