23 mai 2010
19 mai 2010
Agwa
Onze danseurs sur scène, déchaînés. Et des centaines de verres en plastique, certains remplis d'eau.
Cela suffit à emporter une salle entière, fascinée par l'énergie, la maîtrise, l'inventivité de cette jeune troupe.
Il s'agissait de la compagnie Käfig dirigée par Mourad Merzouki. Une compagnie de danse hip-hop
Cela suffit à emporter une salle entière, fascinée par l'énergie, la maîtrise, l'inventivité de cette jeune troupe.
Il s'agissait de la compagnie Käfig dirigée par Mourad Merzouki. Une compagnie de danse hip-hop
18 mai 2010
El Secreto de sus ojos
Dans ses yeux n'est que le deuxième film de Juan José Campanella, mais il a déjà obtenu un Oscar et un Goya ! A chaque fois dans la catégorie "meilleur film étranger".
Meilleur je ne sais pas, mais excellent certainement. Sans effets spéciaux, sans montage spectaculaire, sans extravagances visuelles ou sonores. Juste une bonne histoire, bien racontée; une intrigue à plusieurs fils qui s'entrecroisent sans s'emmêler pour autant.
C'est l'histoire, bien banale d'un retraité qui se retourne sur son passé et décide d'en faire un roman.
C'est l'histoire d'un employé du tribunal pénal qui revient sur une affaire jamais résolue, parce que close arbitrairement avant que des conclusions aient pu être tirées.
C'est l'histoire d'un homme qui a toute sa vie aimé une femme sans jamais oser le lui avouer alors qu'elle n'attendait peut-être que cela.
C'est l'histoire d'un ami, qui, du fond de son ivrognerie, retrouve assez de lucidité pour choisir de mourir à la place de son ami.
C'est l'histoire d'un homme qui aimait sa femme au point de traquer pendant des années son assassin.
C'est l'histoire d'un pays où la justice est dans les mains des puissants plus que dans celles des juges, un pays où, à peine libérés de prison, les assassins rejoignent les milices gouvernementales, un pays où l' on peut être contre la peine de mort parce que c'est une peine plus légère que la prison à vie.
C'est une histoire qui en contient plusieurs, et dont la fin ouverte permet à chaque spectateur de terminer le film à sa guise.
C'est une histoire enfin où les regards en disent beaucoup plus que les mots
"Los recuerdos son caminos oscuros y sinuosos. Et la verdad que se oculta detras de ellos es mucho menos sencilla que lo que Esposito ha imaginado. Sin embargo sabe que tendrà que persistir hasta el final : para entender lo que ocurrio, para comprenderse a si mismo, y para enfrentar de una vez per todas a esa mujer que ama. "
Meilleur je ne sais pas, mais excellent certainement. Sans effets spéciaux, sans montage spectaculaire, sans extravagances visuelles ou sonores. Juste une bonne histoire, bien racontée; une intrigue à plusieurs fils qui s'entrecroisent sans s'emmêler pour autant.
C'est l'histoire, bien banale d'un retraité qui se retourne sur son passé et décide d'en faire un roman.
C'est l'histoire d'un employé du tribunal pénal qui revient sur une affaire jamais résolue, parce que close arbitrairement avant que des conclusions aient pu être tirées.
C'est l'histoire d'un homme qui a toute sa vie aimé une femme sans jamais oser le lui avouer alors qu'elle n'attendait peut-être que cela.
C'est l'histoire d'un ami, qui, du fond de son ivrognerie, retrouve assez de lucidité pour choisir de mourir à la place de son ami.
C'est l'histoire d'un homme qui aimait sa femme au point de traquer pendant des années son assassin.
C'est l'histoire d'un pays où la justice est dans les mains des puissants plus que dans celles des juges, un pays où, à peine libérés de prison, les assassins rejoignent les milices gouvernementales, un pays où l' on peut être contre la peine de mort parce que c'est une peine plus légère que la prison à vie.
C'est une histoire qui en contient plusieurs, et dont la fin ouverte permet à chaque spectateur de terminer le film à sa guise.
C'est une histoire enfin où les regards en disent beaucoup plus que les mots
"Los recuerdos son caminos oscuros y sinuosos. Et la verdad que se oculta detras de ellos es mucho menos sencilla que lo que Esposito ha imaginado. Sin embargo sabe que tendrà que persistir hasta el final : para entender lo que ocurrio, para comprenderse a si mismo, y para enfrentar de una vez per todas a esa mujer que ama. "
17 mai 2010
Ridley Scott
Je viens de voir coup sur coup, deux films de Ridley Scott : Gladiator à la télévision et Robin des bois au cinéma.
Deux films d'action, deux films de castagne, deux films à prendre au premier degré sans se prendre la tête (bien que dans chacun des deux films ils soit question - quand même - de démocratie ! ).
Deux films de vrai divertissement qui permettent de passer par toute une gamme d'émotions : la peur, l'effroi, la pitié, l'admiration, la tendresse.... Qui permettent de se plonger dans des époques lointaines, violentes, cruelles, et d'oublier, le temps du film, notre propre époque, tout aussi violente et cruelle.
Le fait que ce soit le même acteur, Russell Crowe qui incarne dans chaque film le vaillant héros, paré de toutes les qualités, courage, loyauté ... est un peu troublant au début, mais confère au personnage un caractère intemporel. Maximus, Robin Longstride ... chaque époque a trouvé son héros, un homme assez vaillant pour s'opposer aux puissants qui abusent de leur pouvoir. Quel sera le nom du nôtre ?
Deux films d'action, deux films de castagne, deux films à prendre au premier degré sans se prendre la tête (bien que dans chacun des deux films ils soit question - quand même - de démocratie ! ).
Deux films de vrai divertissement qui permettent de passer par toute une gamme d'émotions : la peur, l'effroi, la pitié, l'admiration, la tendresse.... Qui permettent de se plonger dans des époques lointaines, violentes, cruelles, et d'oublier, le temps du film, notre propre époque, tout aussi violente et cruelle.
Le fait que ce soit le même acteur, Russell Crowe qui incarne dans chaque film le vaillant héros, paré de toutes les qualités, courage, loyauté ... est un peu troublant au début, mais confère au personnage un caractère intemporel. Maximus, Robin Longstride ... chaque époque a trouvé son héros, un homme assez vaillant pour s'opposer aux puissants qui abusent de leur pouvoir. Quel sera le nom du nôtre ?
08 mai 2010
Du pétrole dans le bayou
Se souvenir du delta du Mississippi, se souvenir des bayous et plus encore de ces terres à peine émergées, de ces étendues d'eau au milieu desquelles serpentait notre route.
Imaginer maintenant ces paysages recouverts de pétrole noir et visqueux.
Voilà qui me désole.
Les canaux, les petits ports de pêcheurs, les villages à un seul carrefour, entre Mains street et First street, le "general store " qui faisait aussi pompe à essence et les deux vieux cajuns, à demi édentés assis tranquillement sur leur banc qui en nous entendant parler français, ont entamé la conversation. En acadien ! Pas facile de les comprendre, mais je me souviens que l'un des deux se réjouissait d'avoir bientôt 65 ans, l' âge qu'il fallait atteindre pour pouvoir bénéficier de l'aide médicale et dentaire !
Je ne sais quand je retournerai dans le delta du Mississippi, du côté de Bâton Rouge, Francisville ou Lafayette. Mais je connais un moyen sûr de s'y balader sans pour autant mettre les pieds dans le pétrole : il suffit de se plonger dans les romans de James Lee Burke !
Des romans très noirs et vraiment très glauques, mais qui constituent une excellente introduction à ce pays cajun. Suivre les traces de Dave Robicheaux entre New Iberia et Morgan city, entre l'Atachafalaya river et le bayou Teche et c'est le meilleur moyen de découvrir ces terres ingrates, ces marais infestés de moustiques et de mocassins d'eau, habités par les seuls aligators avant l'arrivée des Cadiens. Venus du Canada, et rejetés tout le long des côtes américaines ce n'est que dans le delta qu'ils purent s'installer puisque personne, (hormis les aligators) ne cherchaient à leur disputer la place.
Dave Robicheaux est un flic désabusé. Ancien membre de la police criminelle de la Nouvelle-Orléans aux méthodes pas toujours orthodoxes, il est désormais shérif adjoint à New Iberia, et entre deux enquêtes essaye de gérer la petite affaire de location de bateaux et de vente d'appâts qu'il possède au bord du bayou, un endroit aussi sauvage que mystérieux qui lui permet de décompresser auprès de Bootsie, sa compagne et d'Alafair la petite fille qu'il a sauvée dans un accident d'avion et fini par adopter.
Un premier roman, un deuxième et vous voici familiers des lieux et des personnages . C'est ainsi qu' un jour ou l'autre, à votre tour vous prendrez la route et vous irez vous balader du côté des bayous de Louisiane.
A lire, dans l'ordre ou le désordre : La pluie de néon, Prisonniers du ciel, Black Cherry Blues, Une saison pour la peur, Une tache sur l'éternité, Dixie City sans oublier Dans la brume électrique adapté au cinéma par Tavernier et dont j'ai déjà parlé ici.
Imaginer maintenant ces paysages recouverts de pétrole noir et visqueux.
Voilà qui me désole.
Les canaux, les petits ports de pêcheurs, les villages à un seul carrefour, entre Mains street et First street, le "general store " qui faisait aussi pompe à essence et les deux vieux cajuns, à demi édentés assis tranquillement sur leur banc qui en nous entendant parler français, ont entamé la conversation. En acadien ! Pas facile de les comprendre, mais je me souviens que l'un des deux se réjouissait d'avoir bientôt 65 ans, l' âge qu'il fallait atteindre pour pouvoir bénéficier de l'aide médicale et dentaire !
Je ne sais quand je retournerai dans le delta du Mississippi, du côté de Bâton Rouge, Francisville ou Lafayette. Mais je connais un moyen sûr de s'y balader sans pour autant mettre les pieds dans le pétrole : il suffit de se plonger dans les romans de James Lee Burke !
Des romans très noirs et vraiment très glauques, mais qui constituent une excellente introduction à ce pays cajun. Suivre les traces de Dave Robicheaux entre New Iberia et Morgan city, entre l'Atachafalaya river et le bayou Teche et c'est le meilleur moyen de découvrir ces terres ingrates, ces marais infestés de moustiques et de mocassins d'eau, habités par les seuls aligators avant l'arrivée des Cadiens. Venus du Canada, et rejetés tout le long des côtes américaines ce n'est que dans le delta qu'ils purent s'installer puisque personne, (hormis les aligators) ne cherchaient à leur disputer la place.
Dave Robicheaux est un flic désabusé. Ancien membre de la police criminelle de la Nouvelle-Orléans aux méthodes pas toujours orthodoxes, il est désormais shérif adjoint à New Iberia, et entre deux enquêtes essaye de gérer la petite affaire de location de bateaux et de vente d'appâts qu'il possède au bord du bayou, un endroit aussi sauvage que mystérieux qui lui permet de décompresser auprès de Bootsie, sa compagne et d'Alafair la petite fille qu'il a sauvée dans un accident d'avion et fini par adopter.
Un premier roman, un deuxième et vous voici familiers des lieux et des personnages . C'est ainsi qu' un jour ou l'autre, à votre tour vous prendrez la route et vous irez vous balader du côté des bayous de Louisiane.
http://thomashoven.com/3121_usa2.html
Ce sera l'occasion de goûter aux ragoût d'écrevisses, aux jambalayas, aux tartes aux noix de pecan, au jus de sassafras, à moins que vous ne préfériez un verre de bourbon, mais dans ce cas, ce sera sans Robicheaux, inscrit depuis longtemps aux alcooliques anonymes !
Après quoi vous irez goûtez au charme des "Fais dodo" et repartirez les oreilles encore pleines de "zydeco", la musique du coin . Ce sera l'occasion de goûter aux ragoût d'écrevisses, aux jambalayas, aux tartes aux noix de pecan, au jus de sassafras, à moins que vous ne préfériez un verre de bourbon, mais dans ce cas, ce sera sans Robicheaux, inscrit depuis longtemps aux alcooliques anonymes !
A lire, dans l'ordre ou le désordre : La pluie de néon, Prisonniers du ciel, Black Cherry Blues, Une saison pour la peur, Une tache sur l'éternité, Dixie City sans oublier Dans la brume électrique adapté au cinéma par Tavernier et dont j'ai déjà parlé ici.
07 mai 2010
Le Prieuré (alias la vieille maison)
Cette vieille maison, quelle histoire !
D'abord elle est beaucoup plus vieille que je ne pensais ! Beaucoup plus vieille puisque sa construction remonterait à la fin du XIIe, voire du XIe siècle ! Ce qui expliquerait son allure de grosse costaude aux flancs larges : c'est une maison fortifiée prête à résister à tous les assauts , y compris ceux du temps !
Et puis cette maison n'est pas une maison ordinaire; c'est un ancien prieuré.
L'évêché de Grenoble possédait au bord de l'Isère, un grand domaine dont la partie haute était riche en vignes et en blé, mais dont la partie basse était régulièrement inondée et couverte de broussailles. Trois prêtres obtinrent de l' évêque le droit de s'installer sur ces terres, et d'y fonder une petite communauté, à charge pour eux de vaquer aux obligations religieuses et charitables des paroisses environnantes.
Qu'est devenu par la suite le prieuré ?
Au XIIIe et XIVe siècles, des membres de la noblesse locale, la famille d'Arces, se seraient succédés au prieuré. En 1562, la bâtisse aurait été pillée et incendiée par le Baron des Adrets, triste sire qui s'est illustré pendant les guerres de religion en combattant d'abord aux côtés de Protestants avant de changer de camp et de se convertir au catholicisme !
A la fin du XVIIe siècle le prieuré aurait été transformé en séminaire, puis en collège, fermé en 1764 .... Beaucoup de conditionnels !
Et je ne sais rien de plus. Mais on peut supposer que la Révolution a été fatale au Prieuré, peu à peu gagné par les ronces, comme le château de la Belle au bois dormant, l'un et l'autre endormis pour plus de 100 ans.
L'histoire pourtant n'a pas dit son dernier mot. Le débroussaillage, les échafaudages sur la façade, et même les plaques de métal ondulé sur le toit sont des signes manifestes du retour à la vie du vieux prieuré. Il s'agit dans un premier temps d'une mise en sécurité. Le bâtiment est désormais à l'abri de l'eau et des archéologues sont à l'oeuvre sur le terrain. Les fouilles ont déjà mis à jour un terrassement et j'attends avec impatience que soient organisées des visites sur le site.
Je sais déjà que des projets d'équipements socioculturels sont ébauchés, autour de l'ancien prieuré....
Un nouveau chapitre à écrire ? Plus tard. Dans quelques mois. Ou quelques années ...
D'abord elle est beaucoup plus vieille que je ne pensais ! Beaucoup plus vieille puisque sa construction remonterait à la fin du XIIe, voire du XIe siècle ! Ce qui expliquerait son allure de grosse costaude aux flancs larges : c'est une maison fortifiée prête à résister à tous les assauts , y compris ceux du temps !
Et puis cette maison n'est pas une maison ordinaire; c'est un ancien prieuré.
L'évêché de Grenoble possédait au bord de l'Isère, un grand domaine dont la partie haute était riche en vignes et en blé, mais dont la partie basse était régulièrement inondée et couverte de broussailles. Trois prêtres obtinrent de l' évêque le droit de s'installer sur ces terres, et d'y fonder une petite communauté, à charge pour eux de vaquer aux obligations religieuses et charitables des paroisses environnantes.
Qu'est devenu par la suite le prieuré ?
Au XIIIe et XIVe siècles, des membres de la noblesse locale, la famille d'Arces, se seraient succédés au prieuré. En 1562, la bâtisse aurait été pillée et incendiée par le Baron des Adrets, triste sire qui s'est illustré pendant les guerres de religion en combattant d'abord aux côtés de Protestants avant de changer de camp et de se convertir au catholicisme !
A la fin du XVIIe siècle le prieuré aurait été transformé en séminaire, puis en collège, fermé en 1764 .... Beaucoup de conditionnels !
Et je ne sais rien de plus. Mais on peut supposer que la Révolution a été fatale au Prieuré, peu à peu gagné par les ronces, comme le château de la Belle au bois dormant, l'un et l'autre endormis pour plus de 100 ans.
L'histoire pourtant n'a pas dit son dernier mot. Le débroussaillage, les échafaudages sur la façade, et même les plaques de métal ondulé sur le toit sont des signes manifestes du retour à la vie du vieux prieuré. Il s'agit dans un premier temps d'une mise en sécurité. Le bâtiment est désormais à l'abri de l'eau et des archéologues sont à l'oeuvre sur le terrain. Les fouilles ont déjà mis à jour un terrassement et j'attends avec impatience que soient organisées des visites sur le site.
Je sais déjà que des projets d'équipements socioculturels sont ébauchés, autour de l'ancien prieuré....
Un nouveau chapitre à écrire ? Plus tard. Dans quelques mois. Ou quelques années ...
04 mai 2010
Nuage
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