Cécilia et sa mère vivent seules, réfugiées dans une bâtisse au bord de la plage, loin de tout, loin du monde. La mère est murée dans sa douleur; elle ne cesse de lutter contre les éléments, le vent qui brise les fenêtres et fait battre les volets, la mer qui, les nuits de tempête, pénètre dans la maison. L'enfant joue, comme jouent tous les enfants, court dans le vent, se jette du haut des dunes pour se laisser rouler dans le sable.
Rien n'est dit dans ce film, mais tout est suggéré, sans que soit indiqué ni un lieu ni une date, car le poids des dictatures est partout le même. En Argentine ou au Chili.
Cecilia et sa mère sont donc réfugiées dans cette bâtisse au bout de la plage. Le père est absent et Cécilia a consigne de ne rien dire. A l'école l'enfant trouve une amie, un semblant de chaleur humaine, mais la discipline de l'école n'est qu'une métaphore de la vie politique dont elle reproduit le fonctionnement. Et pour n'avoir pas compris cela - mais comment un enfant de 7 ans pourrait-elle le comprendre - Cécilia se met en danger.
Le film est un peu lent parfois, une lenteur qui permet au spectateur de comprendre sans juger, de comprendre la froideur de la mère, le besoin de tendresse de l'enfant et les ambiguïtés de l'institutrice.
El Premio est le premier long métrage de Paula Markovitch, qui enfant a vécu ce que vit Cécilia dans le film. Mais elle est aussi la scénariste du film de Fernando Eimbcke, Lake Tahoe que j'avais déjà beaucoup apprécié.J'attends déjà avec impatience son second film.
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