Encore un excellent film en provenance d'Amérique latine. Mais je pourrais aussi bien dire, encore un film très dur !
Si les films chiliens, argentins ou comme c'est ici le cas, mexicains sont souvent des films "durs", c'est parce qu'ils parlent non pas de petits problèmes individuels, de petits egos malmenés par la vie, mais de politique ou de faits sociaux.Rêves d'or (Jaula d'oro), le film de Diego Quemada-Diez, suit l'odyssée de trois adolescents - une fille et deux garçon dont l'un est indien et ne parle pas espagnol - depuis le Guatemala jusqu'au pays dont ils rêvent : l'Amérique bien sûr. Ils ont à peine franchi clandestinement la frontière que les voilà déjà dépouillés et ramenés de l'autre côté. Mais ils repartent, et repartiront encore car rien ne semble les décourager. Ils voyagent, avec des milliers d'autres émigrants, sur le toit des trains de marchandises et, comme Ulysse et ses compagnons, ne cessent de tomber de Charybde en Scylla : policiers corrompus, mafieux en tous genres, proxénètes, trafiquants de drogue ... sur le chemin de l'exil il n'y a pas une âme charitable et le film logiquement devrait décourager tout candidat à l'immigration.
Mais ce que j'ai particulièrement apprécié dans le film c'est la façon dont le réalisateur montre les relations qui se tissent entre les trois adolescents, méfiance, racisme, indifférence pour commencer mais une certaine curiosité aussi, du respect, et quelque chose de plus en fin de compte qui s'appelle l'humanité. Le réalisateur n'en est qu' à son premier film je crois et ses acteurs ne sont pas des professionnels. Mais les imperfections du film importent peu, ce qui importe c'est la façon dont le cinéaste s'approche au plus près de ses personnages, si bien qu'au delà de l'intention documentaire, ce que l'on retient c'est l'intensité de leur regard.
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