1938...1945...1954 .... Brecht a travaillé sur La Vie de Galilée pendant plus de 15 ans. C'est dire assurément qu'elle lui tenait à coeur. Et que, dans le contexte de sa rédaction, chaque scène, chaque mot avait son importance. Comme ils l'avaient en 2000 lorsque la pièce a été mise au programme des prépas scientifiques. Comme il l'est encore aujourd'hui, dans la mise en scène de Jean-François Sivardier, très respectueuse des principes brechtiens de distanciation. Respectueuses mais pas pour autant révérencieuse.
Chacun connaît ou croit connaître la vie de Galilée, son abjuration et la phrase qu'il aurait (ou n'aurait pas) prononcée : "E pur si muove !". Brecht utilise donc un fragment de l'histoire culturelle européenne pour provoquer le spectateur et le faire réfléchir aux relations souvent conflictuelles qu'entretiennent la science et la religion et plus généralement la recherche de la connaissance et le pouvoir constitué. Les pistes proposées par Brech sont nombreuses et le spectateur est amené à s'interroger sur l'éthique de la science, sur sa finalité : le savoir pour le savoir ou le savoir au service du peuple ? Mais de la même façon il s'interroge aussi - et c'est une des plus belles scènes, celle du petit moine - sur la valeur consolatrice de la religion pour ceux qui sur cette terre n'ont rien que leur misère et l'espoir d'une vie meilleure dans l'au-delà. Faut-il leur dire qu'ils se trompent ? Et les jeter dans le désespoir ?
Aussi sérieux que soient les sujets abordé, La vie de Galilée reste du théâtre de divertissement, souvent très drôle à la limite de la pantomime comme il se doit pour le théâtre de Brecht.
Il ne reste hélas que deux représentations à la MC2. Vendredi 9 et Samedi 10. Mais le texte de la pièce est toujours disponible en librairie ou en bibliothèque.
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