Et non ! Ce n'est pas une pub pour Kenzo. Juste une photo prise par une amie. Le printemps est joli entre deux averses.
31 mai 2016
27 mai 2016
Do the right thing
Le film de Spike Lee est un film plein de couleurs. Plein aussi de bruit et de fureur.
C'est la chronique ordinaire d'un quartier de Brooklyn, par une journée d'été torride à la fin des années 80. Le quartier est majoritairement noir à l'exception de la Pizzeria tenue par Sal et ses deux fils.
Des vieux inactifs qui passent leur journée sur une chaise, des jeunes toujours en mouvement, des femmes un peu en retrait, un vieil alcoolo, des flics presque débonnaires qui se contentent de refermer la borne à incendie ouverte pour procurer un peu de fraîcheur aux mômes du quartier, et, accessoirement arroser la super voiture décapotable d'un Blanc égaré dans le quartier : une chronique ordinaire avec sa part d'indolence et de violence, de tchatche et de rigolade.
Mais à la fin de la journée, un mot de trop, un geste malencontreux et c'est l'émeute. A la fin de la nuit, la pizzeria n'est plus que ruine. Et l'un des adolescents noirs est resté sur le carreau.
Do the right thing n'est que le troisième film du cinéaste que le succès de Nola Darling a fait connaître. C'est un film étonnant, vibrant d'énergie qui met en scène un milieu urbain dont les codes échappent sans doute à la plupart des spectateurs d'aujourd'hui bien qu'ils aient valeur historique : les "air jordan", le "ghetto blaster", la coupe de cheveux, la façon de parler, de s'interpeller, la bande son.... autant d'éléments qui expliquent le succès du film à l'époque. Sans oublier bien sûr les photos qu'un des personnages offre à la vente : Martin Luther King ou Malcolm X. Non violence ou black power mais le cinéaste ne choisit pas. Il se contente de faire voir. En effet, à travers ce film, Spike Lee montre ce que lui seul est capable de montrer, le fonctionnement tumultueux de sa propre communauté.
Le livre de Karim Madani, sobrement intitulé Spike Lee apporte un éclairage intéressant sur l'oeuvre du cinéaste, en soulignant en particulier les implications et les enjeux sociologiques de chacun de ses films .
26 mai 2016
Julieta
Le film d'Almodovar est, sans surprise, un film de femmes. Elles sont deux essentiellement, une mère dont la fille adulte a soudain disparu, sans explication. Au hasard d'une rencontre elle apprend que sa fille a été vue dans une autre ville. Alors qu'elle s'apprêtait à quitter Madrid pour refaire sa vie au Portugal, Julieta décide sur un coup de tête de rester pour attendre un improbable message de sa fille.
L'histoire racontée essentiellement en flash back est un peu compliquée et le changement d'actrices en fonction de l'âge du personnage est sans doute inévitable mais légèrement perturbant. Cheveux courts en pétard, cheveux longs décoiffés ou joliment lissés, ce sont les chevelures qui marquent le temps qui passe. Et mille autres petits détails qui témoignent de l'attention du réalisateur à soigner ses portraits de femmes, sachant que de ses détails dépend la justesse de son propos.
Qu'il s'agisse d'adolescentes, de très jeunes femmes ou de femmes au mitan de leur vie, les personnages féminins du film sont confrontées à toutes sortes de situations, qu'elles affrontent - ou esquivent - comme elles le peuvent. Contrairement à ce qu'il a parfois fait, Almodovar ne cherche ni à provoquer, ni à démonter quoi que ce soit, juste à montrer et laisse le spectateur libre de s'identifier ou pas, d'approuver ou pas, de juger ou pas.
En dehors des rôles principaux, il a confié à Rossy de Palma un rôle de femme de ménage, juste un peu intrusive (!), dont elle s'acquitte à la perfection ! Quel que soit leur âge, quelle que soit leur condition sociale, quel que soit leur statut marital, quelle que soit leur personnalité les femmes d'Almodovar sont toujours montrées de façon très justes. Bon d'accord, les hommes ne sont pas mal non plus, mais il n'y en a que deux.
L'histoire racontée essentiellement en flash back est un peu compliquée et le changement d'actrices en fonction de l'âge du personnage est sans doute inévitable mais légèrement perturbant. Cheveux courts en pétard, cheveux longs décoiffés ou joliment lissés, ce sont les chevelures qui marquent le temps qui passe. Et mille autres petits détails qui témoignent de l'attention du réalisateur à soigner ses portraits de femmes, sachant que de ses détails dépend la justesse de son propos.
Qu'il s'agisse d'adolescentes, de très jeunes femmes ou de femmes au mitan de leur vie, les personnages féminins du film sont confrontées à toutes sortes de situations, qu'elles affrontent - ou esquivent - comme elles le peuvent. Contrairement à ce qu'il a parfois fait, Almodovar ne cherche ni à provoquer, ni à démonter quoi que ce soit, juste à montrer et laisse le spectateur libre de s'identifier ou pas, d'approuver ou pas, de juger ou pas.
En dehors des rôles principaux, il a confié à Rossy de Palma un rôle de femme de ménage, juste un peu intrusive (!), dont elle s'acquitte à la perfection ! Quel que soit leur âge, quelle que soit leur condition sociale, quel que soit leur statut marital, quelle que soit leur personnalité les femmes d'Almodovar sont toujours montrées de façon très justes. Bon d'accord, les hommes ne sont pas mal non plus, mais il n'y en a que deux.
25 mai 2016
Café Society
Inlassablement Woody Allen fait du Woody Allen. Qui s'en plaindrait ? C'est un cinéma sans surprise, bien fait, plein de bon mots, de jolies répliques. Le dialogue est parfois si abondant que l'on se dit que son écriture est plus théâtrale que cinématographique mais les décors sont soignés, les costumes élégants, les voitures magnifiques, les femmes ravissantes, la musique... toujours très jazzy. On est à Hollywood dans les années 30, le glamour est à son apogée et chacun rêve de se faire une place sous les projecteurs. Mais comme dans tous les films de Woody Allen, les femmes préfèrent les "vieux" fortunés aux jeunes désargentés !
Quant à la réflexion que le film propose sur les choix bons ou mauvais, que l'on est amené à faire, elle est quasi noyée dans les efforts de la reconstitution historique.
Non, les films de Woody Allen ne sont pas désagréables à voir; on s'y ennuie élégamment, c'est tout. Et pour ma part je m'irrite qu'un cinéaste aussi doué que Woody Allen - car je reconnais son talent et son savoir-faire - s'obstine à faire des films comme on en faisait quand il était enfant.
Quant à la réflexion que le film propose sur les choix bons ou mauvais, que l'on est amené à faire, elle est quasi noyée dans les efforts de la reconstitution historique.
Non, les films de Woody Allen ne sont pas désagréables à voir; on s'y ennuie élégamment, c'est tout. Et pour ma part je m'irrite qu'un cinéaste aussi doué que Woody Allen - car je reconnais son talent et son savoir-faire - s'obstine à faire des films comme on en faisait quand il était enfant.
24 mai 2016
23 mai 2016
ça ira (1) Fin de Louis
Soirée théâtre pour changer - un peu - du cinéma. J'y vais en traînant les pieds : durée annoncée 4h20 ! Et puis ce titre bizarre... 5h plus tard, je suis toujours là, je n'ai même pas profité des deux pauses prévues pour m'enfuir.
Fin de louis est une "création théâtrale" de Joël Pommerat, qui a pour particularité de ne mettre en scène que ses propres textes. En l'occurrence il s'agit d'évoquer un moment historique connu de tous, les débuts de la révolution française, mais en des termes et dans des conditions qui permettent de substituer à la vision historique la réalité contemporaine. Dans les deux cas il est question des privilèges outranciers de certains, de l'urgence des réformes, de l'attente d'une société moins inégalitaire.... mais il est aussi question de la difficulté à prendre des décisions et tout simplement à partager le pouvoir.
Le spectacle en réalité est assez bluffant pour maintenir intacte l'attention du spectateur d'autant qu'à aucun moment il ne lui est indiqué ce qu'il doit penser. Non, Joël Pommerat et ses acteurs se contentent de mettre en scène le très difficile usage de la démocratie, ses limites et ses insuffisances.
Un excellent spectacle. Un bel exercice politique.
Fin de louis est une "création théâtrale" de Joël Pommerat, qui a pour particularité de ne mettre en scène que ses propres textes. En l'occurrence il s'agit d'évoquer un moment historique connu de tous, les débuts de la révolution française, mais en des termes et dans des conditions qui permettent de substituer à la vision historique la réalité contemporaine. Dans les deux cas il est question des privilèges outranciers de certains, de l'urgence des réformes, de l'attente d'une société moins inégalitaire.... mais il est aussi question de la difficulté à prendre des décisions et tout simplement à partager le pouvoir.
Le spectacle en réalité est assez bluffant pour maintenir intacte l'attention du spectateur d'autant qu'à aucun moment il ne lui est indiqué ce qu'il doit penser. Non, Joël Pommerat et ses acteurs se contentent de mettre en scène le très difficile usage de la démocratie, ses limites et ses insuffisances.
Un excellent spectacle. Un bel exercice politique.
22 mai 2016
Dalton Trumbo
Des "10 de Hollywood", ces professionnels du cinéma placés en liste noire pendant des années pour leurs idées politiques, c'est surtout son nom que l'histoire a retenu : Dalton Trumbo !
La deuxième guerre mondiale vient de se terminer et l'Amérique a plus que jamais peur des communistes, et en particulier des scénaristes et des gens de cinéma soupçonnés de manipuler les foules à travers leurs films. Convoqués devant la Commission des activités américaines, les accusés refusent de dire si ou ou non ils appartiennent au Parti Communiste et refusent - pour la plupart - de donner des nom. Ce qui les attend, c'est la prison et surtout l'impossibilité de travailler.
Dalton Trumbo, dont le film fait un meneur, est un scénariste déjà connu. Il est l'auteur de Johnny Got His Gun publié en 1939, un roman dont il fera un film en 1971. Qui a vu Johnny s'en va-t-en guerre à sa sortie n'a sans doute pas oublié l'histoire de cet homme, de ce soldat amputé des 4 membres, qui a perdu la vue, l'ouie et la parole mais gardé toute sa conscience. Un film à faire du pire militariste un pacifiste convaincu !
Pour raconter le maccarthisme le réalisateur, Jay Roach, a ainsi centré son sujet sur Dalton Trumbo, le plus connus des Dix de Hollywood. L'acteur choisi pour incarner le scénariste, Bryan Cranston, en fait malheureusement un peu trop, toujours à la limite de la grimace et du cabotinage, mais l'histoire est bien racontée et l'on suit avec l'intérêt le déroulement de l'intrigue qui permet de mieux comprendre un pan bien peu glorieux de l'histoire américaine.
21 mai 2016
Quand on a 17 ans
Deux ados dans une petite ville de montagne. Ils se détestent dès le départ, se flanquent des coups, mais ce n'est bien sûr que le début du film et l'on devine assez vite que la relation entre les deux ados, l'un tout en hargne et nervosité, l'autre nettement plus cool, plus charmeur, va évoluer vers des rapports tout aussi passionnés mais beaucoup plus sensuels. Ce n'est pas la première fois que Téchiné parle de l'homosexualité dans ses films, et il en parle bien. Il sait montrer l'embarras, la gêne, l'ambiguïté mais aussi l'attirance, le désir, le refoulement, bref la difficulté de l'adolescent à connaître sa vraie nature et à l'accepter.
La quête de soi, est un thème qui a nourri bien des films et bien des romans. Peut-être Téchiné a-t-il eu peur d'un sujet trop rebattu, ce qui expliquerait qu'il ait multiplié les thèmes (l'adoption, l'aide scolaire en milieu rural, la mort du père, le deuil) qui finissent par brouiller inutilement son propos.
Dommage.
La quête de soi, est un thème qui a nourri bien des films et bien des romans. Peut-être Téchiné a-t-il eu peur d'un sujet trop rebattu, ce qui expliquerait qu'il ait multiplié les thèmes (l'adoption, l'aide scolaire en milieu rural, la mort du père, le deuil) qui finissent par brouiller inutilement son propos.
Dommage.
17 mai 2016
Ma Loute
Ben non, pas drôle. Brunot Dumont en fait vraiment trop pour ridiculiser à la fois les bourgeois - forcément oisifs et dégénérés ! - les pêcheurs certes laborieux mais tout aussi dégénérés. Une farce grotesque qui ne fait même pas rire tant la caricature est grossière. D'ailleurs j'ai entendu bien peu de rires dans la salle !
Les acteurs professionnels tirent leur épingle du jeu et Juliette Binoche a même l'air de s'amuser. Mais la plupart d'entre eux ont plutôt l'air de se demander ce qu'ils font ici.
Deux flics façon Laurel et Hardy, quelques échappées surréalistes alourdissent le film et ne permettent pas de lui donner la dimension onirique que l'on aurait pu espérer pour alléger la farce.
Reste la beauté des paysages du Nord, la mer, les dunes, le ciel immense. C'est déjà beaucoup, mais pas tout à fait suffisant.
Les acteurs professionnels tirent leur épingle du jeu et Juliette Binoche a même l'air de s'amuser. Mais la plupart d'entre eux ont plutôt l'air de se demander ce qu'ils font ici.
Deux flics façon Laurel et Hardy, quelques échappées surréalistes alourdissent le film et ne permettent pas de lui donner la dimension onirique que l'on aurait pu espérer pour alléger la farce.
Reste la beauté des paysages du Nord, la mer, les dunes, le ciel immense. C'est déjà beaucoup, mais pas tout à fait suffisant.
13 mai 2016
Akram Khan Company
Akram Khan est un chorégraphe que je suis depuis un certain temps. Je ne pouvais donc pas manquer son dernier spectacle.
Until the lions est un ballet entre deux cultures comme son créateur. Inspiré du Mahabharata pour sa trame narrative, de la danse traditionnelle indienne aussi bien que de la danse occidentale pour la gestuelle. Un ballet tout en fulgurances, violences contrôlées, déplacements autour et sur une scène ronde, costumes blancs, vaguement orientaux. Un très beau spectacle. Mais comme j'avais vu la veille seulement celui du Cloud Gate ... celui-ci a - un tout petit peu - pâti de la comparaison.
12 mai 2016
Cloud Gate Dance Theater
Une fois qu'on l'a découvert, impossible d'oublier le Cloud Gate Dance Theater of Taiwan !
Fascinée par les deux premiers ballets, vus il y a longtemps à la Maison de la Danse de Lyon, j'attendais que l'occasion se reproduise de les voir sur scène. C'est chose faite. Et je n'ai pas été déçue !
Le ballet intitulé Rice présenté lors de leur dernière tournée m'a une fois de plus enchantée : précision des gestes, fluidité des mouvements, beauté des vidéos, harmonie des couleurs. Un régal pour les yeux et pour l'esprit. Sur un thème ultra simple, mais fort : le cycle du riz. Autant dire le cycle de la vie.
Fascinée par les deux premiers ballets, vus il y a longtemps à la Maison de la Danse de Lyon, j'attendais que l'occasion se reproduise de les voir sur scène. C'est chose faite. Et je n'ai pas été déçue !
Le ballet intitulé Rice présenté lors de leur dernière tournée m'a une fois de plus enchantée : précision des gestes, fluidité des mouvements, beauté des vidéos, harmonie des couleurs. Un régal pour les yeux et pour l'esprit. Sur un thème ultra simple, mais fort : le cycle du riz. Autant dire le cycle de la vie.
08 mai 2016
04 mai 2016
Ernest J. Gaines
J'aurais bientôt fini de lire tous les livres d'Ernest J. Gaines et ne m'en lasse pas. Mon seul regret : n'avoir pas découvert cet auteur plus tôt !
Pourquoi
? Parce que son oeuvre est rare ? Moins d'une dizaine de livres en 40
ans. Parce que l'essentiel de son oeuvre a été écrit après la signature
par le Président Johnson du Civil Rights Act et que le "problème noir "
était considéré comme réglé, ce qui n'était certainement pas le cas ? Parce que les médias n'en ont pas suffisamment parlé, bien qu'il ait souvent obtenu prix et récompense ? Parce que les libraires ne le tiennent pas en stock ? Qu'il a disparu des étagères des bibliothèques au profit de quelques nouveautés ?
Pourtant Ernest Gaines est vraiment un grand écrivain et ses romans, presque exclusivement situés en Louisiane, sa terre d'origine sont de ceux que l'on n'oublie pas.
Liana Levi, son éditeur, tient heureusement à jour son catalogue et a choisi de rééditer certaines nouvelles en volume unique, ce qui permet au lecteur qui aurait peur de se lancer dans un roman de se familiariser avec la manière de Gaines, son écriture, ses thèmes.
Ainsi, lire Par la petite porte est une bonne façon d'aborder l'oeuvre de Gaines et de comprendre la symbolique de cette porte par laquelle on faisait entrer "les gens de couleur". Et seulement les gens de couleur !
Mais ensuite il faut se lancer, et choisir entre Vous lui direz que je suis un homme et Colère en Louisiane par exemple. Le premier est un roman austère, dur, avec ses moments de tendresse aussi, mais sans complaisance sur la façon dont les Noirs étaient traités et le difficile chemin vers l'estime de soi. Le second est un roman choral, intense, vibrant, où des vieillards qui de toute leur vie n'ont fait que courber l'échine devant les Blancs, apprennent à relever la tête et à dire non.Gaines est un écrivain majeur de la littérature américaine, sans doute parce qu'il sait allier dans ses romans l'émotion à l'intelligence. Ses romans sont poignants et touchent au plus profond de l'âme, mais ses romans sont aussi d'extraordinaires témoignages sur la condition des Noirs américains soumis à la ségrégation et aux lois Jim Crow.
Je n'ai pas encore lu tous les livres de Gaines. Mais ce sera bientôt fait !
03 mai 2016
Fan
Pas question de manquer les soirées Bollywood du Méliès ! On y va pour le film autant que pour l'ambiance. Et Samedi dernier le programme annonçait un film avec le prodigieux, l'irrésistble Shah Rukh Kahn !
Oui mais voilà, l'ambiance cette fois-ci n'était pas tout à fait à la hauteur parce que le film Fan était moins frivole, moins clinquant, moins "bling bling" que ce qu'attendaient les spectateurs. Moins de chansons, moins de danses, moins de costumes et de décors extravagants. Fan est un film grave, en équilibre sur un fil.
C'est tout d'abord une extraordinaire performance d'acteur puisque Shah Rukh Kahn tient les deux rôles celui d'Aryan Khanna, la star de cinéma adulée par ses fan, et celui de Gaurav, le fan prêt à tout pour passer 5 minutes avec son idole et si déçu lorsqu'il se fait renvoyer, qu'il n'a de cesse de pourrir la vie de celui qu'il adorait. Le film commence bien comme une comédie légère, mais se termine en tragédie. Bien que le réalisateur n'hésite pas à recourir à la farce, et insère quelques cascades spectaculaires - dont l'une sur les toits de Dubrovnik ! - l'incapacité de ce jeune Indien, à vivre sa propre vie ne prête pas vraiment à rire.
Fan n'est pas un mauvais film, loin de là, ce n'est simplement pas le film que l'on attendait ce soir-là. Kahn, souvent audacieux dans ses choix de films, joue ici avec son image tout en mettant en garde ses fans contre le risque d'aliénation. Un film grave, engagé et pourtant signé Bollywood. Un pari somme toute réussi. Mais déstabilisant pour le spectateur.
Oui mais voilà, l'ambiance cette fois-ci n'était pas tout à fait à la hauteur parce que le film Fan était moins frivole, moins clinquant, moins "bling bling" que ce qu'attendaient les spectateurs. Moins de chansons, moins de danses, moins de costumes et de décors extravagants. Fan est un film grave, en équilibre sur un fil.
C'est tout d'abord une extraordinaire performance d'acteur puisque Shah Rukh Kahn tient les deux rôles celui d'Aryan Khanna, la star de cinéma adulée par ses fan, et celui de Gaurav, le fan prêt à tout pour passer 5 minutes avec son idole et si déçu lorsqu'il se fait renvoyer, qu'il n'a de cesse de pourrir la vie de celui qu'il adorait. Le film commence bien comme une comédie légère, mais se termine en tragédie. Bien que le réalisateur n'hésite pas à recourir à la farce, et insère quelques cascades spectaculaires - dont l'une sur les toits de Dubrovnik ! - l'incapacité de ce jeune Indien, à vivre sa propre vie ne prête pas vraiment à rire.
Fan n'est pas un mauvais film, loin de là, ce n'est simplement pas le film que l'on attendait ce soir-là. Kahn, souvent audacieux dans ses choix de films, joue ici avec son image tout en mettant en garde ses fans contre le risque d'aliénation. Un film grave, engagé et pourtant signé Bollywood. Un pari somme toute réussi. Mais déstabilisant pour le spectateur.
01 mai 2016
When the levees broke
Hier un documentaire en salle, de 3h10. Aujourd'hui un documentaire en DVD de 4 heures (voir un peu plus si on ajoute les bonus !) Chronophage les documentaires ? Oui un peu, mais When the levees broke de Spike Lee est suffisamment passionnant pour qu'on prenne le temps de le visionner, ne serait-ce qu'en plusieurs fois.
When the levees broke est une vieille chanson que l'on doit à Kansas Joe McCoy et Memphis Minnie. Elle a été écrite après la grande inondation de 1927, et reprise en 1971par Led Zeppelin
"I works on the levee, mama both night and day, I works so hard, to keep the water away"
Mais l'on sait bien que cela n'a servi à rien.
When the levees broke : A Requiem in four acts est le titre que Spike Lee a choisi de donner à son film, sorti en 2006
Ce film est à la foirs un requiem, ET un réquisitoire. Car en alternant images d'archives prises pendant l'ouragan Katrina qui a dévasté la Nouvelle Orléans et une grande partie de la côte Sud des Etats-Unis en 2005, et images tournées sur place après la catastrophe, en alternant témoignages des victimes et interviews des responsables politiques de la ville et de l'Etat, le réalisateur maintient un juste équilibre entre émotion, empathie et explications, voire accusations. Car la catastrophe n'est pas un châtiment tombé du ciel pour détruire Babylone. Non, en réalité la Nouvelle Orléans a moins souffert de l'ouragan que de l'incurie qui a mené à l'effondrement des digues sensées protéger la ville, et aux inondations que les medias ont amplement documentées. Spike Lee est un homme engagé qui n'hésite pas à souligner le manque de réactivité des responsables, englués dans des rivalités politiques ridicules, des tergiversations sans fin au moment de la prise de décision, chacun - maire de la ville, gouverneur de l'Etat, agences fédérales - se réfugiant derrière les limites de leur statut.
Les images de la Nouvelle Orléans noyée sous des eaux putrides, les gens hagards dans l'attente d'un impossible secours, les foules laissées à l'abandon dans le Superdome ou le Convention Center, bien sûr on les a vues, bien sûr on les connaît. Dix ans plus tard, on les revoit avec le même sentiment d'effroi mais aussi de rage. Car la Nature, ce 28 août 2005 s'est révélée moins cruelle que les hommes. Et l'on continue de se demander comment L'Amérique, qui se vante d'être intervenue en moins de 48 à l'autre bout du monde pour venir en aide aux victimes du tsunami en 2004, a été incapable de porter secours à ses propres citoyens sur son territoire.
When the levees broke est une vieille chanson que l'on doit à Kansas Joe McCoy et Memphis Minnie. Elle a été écrite après la grande inondation de 1927, et reprise en 1971par Led Zeppelin
"I works on the levee, mama both night and day, I works so hard, to keep the water away"
Mais l'on sait bien que cela n'a servi à rien.
When the levees broke : A Requiem in four acts est le titre que Spike Lee a choisi de donner à son film, sorti en 2006
Ce film est à la foirs un requiem, ET un réquisitoire. Car en alternant images d'archives prises pendant l'ouragan Katrina qui a dévasté la Nouvelle Orléans et une grande partie de la côte Sud des Etats-Unis en 2005, et images tournées sur place après la catastrophe, en alternant témoignages des victimes et interviews des responsables politiques de la ville et de l'Etat, le réalisateur maintient un juste équilibre entre émotion, empathie et explications, voire accusations. Car la catastrophe n'est pas un châtiment tombé du ciel pour détruire Babylone. Non, en réalité la Nouvelle Orléans a moins souffert de l'ouragan que de l'incurie qui a mené à l'effondrement des digues sensées protéger la ville, et aux inondations que les medias ont amplement documentées. Spike Lee est un homme engagé qui n'hésite pas à souligner le manque de réactivité des responsables, englués dans des rivalités politiques ridicules, des tergiversations sans fin au moment de la prise de décision, chacun - maire de la ville, gouverneur de l'Etat, agences fédérales - se réfugiant derrière les limites de leur statut.
Les images de la Nouvelle Orléans noyée sous des eaux putrides, les gens hagards dans l'attente d'un impossible secours, les foules laissées à l'abandon dans le Superdome ou le Convention Center, bien sûr on les a vues, bien sûr on les connaît. Dix ans plus tard, on les revoit avec le même sentiment d'effroi mais aussi de rage. Car la Nature, ce 28 août 2005 s'est révélée moins cruelle que les hommes. Et l'on continue de se demander comment L'Amérique, qui se vante d'être intervenue en moins de 48 à l'autre bout du monde pour venir en aide aux victimes du tsunami en 2004, a été incapable de porter secours à ses propres citoyens sur son territoire.
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