Le film met en scène une bataille judiciaire entre une historienne (américaine, passionnée et séduisante) et un négationniste qui accuse l'historienne de diffamation. Mais comme le procès se déroule en Angleterre, selon la loi anglaise, c'est à l'historienne et son armée d'avocats de se défendre en prouvant que l'extermination des juifs a bien été mise en oeuvre par Hitler, quoi qu'en dise son adversaire.
Le fonctionnement du système juridique anglais est bien entendu au coeur du film et parfaitement documenté puisqu'il y a bien eu en 2000 un procès entre Deborah Lipstadt et David Irving. Les faits relatés sont donc indiscutables et les dialogues correspondent bien aux minutes du procès. Mais l'attention portée au déroulement du procès, aux détails - perruques comprises - sur le rôle de chacun, oblitère en partie la raison même du procès et la deuxième ligne narrative du film : le combat contre le négationnisme.
Les faits contre les supputations et les mensonges. La raison plutôt que l'émotion. C'est ce qu'entend montrer le film en mettant en scène un avocat pointilleux qui exige de se rendre à Auschwitz pour vérifier par lui-même d'infimes détails qui feront la différence au moment du procès. Et le même avocat refuse de laisser témoigner les survivants pour rester sur le seul terrain de la rationalité.
En ces temps de débats politiques l'idée que les faits avérés l'emportent sur les "faits alternatifs" est plutôt réjouissante; mais qu'il faille pour cela aller devant un tribunal est plutôt consternant. En revanche j'ai été troublé par la "beauté" des photos d'Auschwitz dans le brouillard du petit matin. Comme si le mal absolu ne pouvait en aucun cas s'accommoder de la beauté.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire