Et de trois ! Après Encabannée, après Sauvagines, voici Bivouac le troisième volet de la trilogie qui nous emmène au coeur de Kamarouska, cette région (encore) préservée du Québec, au Sud du Saint-Laurent et à la frontière des Etats-Unis. Une trilogie faite pour les écologistes autant que pour les féministes et surtout, surtout pour les amoureux du romanesque quand il est intelligent et de belle écriture.
Car l'écriture de Gabrielle Filteau-Chiba est d'une saveur rare, maniant la langue populaire avec des mots de là-bas pour lequel un glossaire est fourni, mais dont on peut se passer puisque le déroulé de la phrase nous permet d'en deviner facilement le sens. Tour à tour poétique lyrique, ou simplement triviale l'écriture de Gabrielle Filteau-Chiba appelle la lecture à voix haute, l'envie de rouler les mots dans sa bouche pour mieux en apprécier les sonorités. Et le rythme.
Et tout le reste, tout ce qui fait le charme du roman est à l'avenant : les descriptions de paysages, les personnages et leurs singularité, les péripéties, les rebondissements, et pour finir la gamme des émotions, Profondément romanesque, Bivouac est pourtant bien ancrée dans la réalité, celle des relations amoureuses complexes, comme celle de l'urgence à agir pour sauver, peut-être pas la planète, mais au moins une petite partie de la forêt du Kamarouska.
Gabrielle Filteau-Chiba semble être arrivée à la littérature par hasard. C'est en tout cas ce que modestement elle affirme. Il y a des hasards plus heureux que d'autres. Celui-ci est excellent !
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