La vie de cet écrivain indien, telle que racontée par Wikipedia, pourrait faire le sujet d'un roman tant elle est faite d'hésitations, de changements, de ratés et finalement de succès (littéraires). Alors on se dit qu'il a mis beaucoup de lui-même dans ce peintre d'enseignes, tombé fou amoureux d'une femme peu ordinaire, féministe et militante du planning familial. Le roman date de 1976 , mais n'a pas pris un pli et ce qui en fait la drôlerie, c'est l'incompatibilité de ces deux personnages qu'a priori tout oppose. Raman, célibataire de longue date, vit chez sa tante et cet arrangement lui convient très bien : que cette vieille femme s'occupe de son linge, de ses repas, de son ménage, lui paraît relever de l'ordre naturel des choses. Daisy, la jeune femme, porte un prénom un peu désuet, mais c'est une jeune femme moderne, indépendante, austère, décidée, prête à tous les sacrifices pour sa cause, le contrôle des naissances et la lutte contre la surpopulation.
Le Peintre d'enseignes pourrait passer pour un roman à thèse, car le "zero population growth" était effectivement une obsession des années 70, mais l'auteur est bien trop habile pour se laisser prendre à ce piège et manipule ses personnages, avec une ironie fine et beaucoup de tendresse. Le livre refermé, je me dis que je comprends un tout petit peu plus comment vivent et pensent les habitants de ce pays, dont la population a atteint désormais 1,3 milliard d'habitants ! Que l'on parle en France de "réarmement démographique" paraît franchement incongru. Mais il est vrai que l'on ne parle que de population nationale, pas de population indienne, et encore moins mondiale !
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