Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de roman noir. Or celui de S.A.Cosby, Le Sang des innocents, est vraiment très noir. Mais, dans un polar on retrouve vite ses repères puisque le monde est en général divisé entre bons et méchants. Avec juste ce qu'il faut d'excuses aux méchants pour être acceptable et juste ce qu'il faut de faiblesses aux bons pour être crédibles. Ceci dit, Titus Crown, shérif noir récemment élu de la petite ville majoritairement blanche de Charon est presque parfait; il se doit de l'être pour être respecté dans cette petite communauté sudiste où l'on brandit encore le drapeau confédéré.
Les thèmes abordés par l'auteur sont ceux que l'on retrouve hélas dans les médias, tuerie dans un lycée, meurtres en série particulièrement atroces, manifestations racistes, drogue... rien qui donne particulièrement envie de s'installer à Charon, dont le nom est assez évocateur pour faire penser que malgré le nombre d'églises, et l'omniprésence de la religion, l'enfer n'est pas très loin. S.A.Cosby ne se prive d'ailleurs pas de pousser assez loin ses doutes sur la "sainteté" de ces églises. Tout l'art de l'écrivain consiste ici à passer du "fait divers", tel qu'on le lit dans les journaux, à la littérature. Ce dont S.A. Cosby s'acquitte parfaitement. Encore un de ces livres lus d'une traite.
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