26 août 2024

Marie Mangez, Les Vérités parallèles

 Le deuxième roman de Marie Mangez est un livre pétillant, mais pas dépourvu de gravité. Il m'a fait penser -  un peu -  au Miroir brisé de Prévert sans doute à cause du dernier chapitre et des "sept éclats de glace de ton rire étoilé". Déjà, dans son premier roman, j'avais apprécié l'habileté de Marie Mangez à créer des personnages à la fois hors du commun et terriblement justes, sa facilité à imaginer ce qui peut bien leur traverser la tête comme elle le fait ici avec le personnage d'Arnaud, journaliste brillant qui ne cesse de jouer avec les vérités, les vraies et celle qui ont l'air tout aussi vraies, mais s'écartent à peine, si peu, des faits avérés. L'écrivaine, comme son personnage, joue très subtilement de cet entre-deux, privilège de celui / de celle qui sait ce qu'il /elle doit à l'imaginaire autant qu'à la justesse et parfois la joliesse de l'écriture. 

On comprend dans ce roman l'imparable nécessité pour un journaliste de contrôler ses sources et de vérifier le faits, on comprend la tension que cela peut engendrer, mais on comprend aussi toute la liberté que peut donner l'écriture romanesque, le plaisir incommensurable de la fiction du moment qu'elle a l'air réelle. Pour le journaliste fictif comme pour la romancière, il s'agit d'un joli travail de funambule qui glisse sur son fil, léger, aérien, conscient que la chute est une probabilité ...  quasi certaine.



Aucun commentaire: