Soviet jeans est une série assez drôle sur un sujet qui l'est nettement moins. En Lettonie, à la fin des années 70, encore sous contrôle soviétique, un jeune costumier récupère des jeans achetés aux touristes pour les revendre au marché noir. Inévitablement, il tombe amoureux de la jeune femme venue mettre en scène une pièce au théâtre de Riga; un jeune cadre ambitieux du KGB, par rivalité plus que par idéologie parvient à le faire arrêter et enfermer dans un hôpital psychiatrique où avec l'aide de ses compagnons d'infortune il va monter un business à grande échelle. Au nez et à la barbe de certains, mais avec la complicité de quelques autres. Système D et corruption.
Huit épisodes, il n'en faut pas moins pour montrer la débrouillardise des uns, face à la stupidité des autres qui ont hélas à leur disposition tout un système oppressif et répressif: écoutes, filatures, menaces et pour finir enfermements psychiatrique, avec à la clé camisoles médicamenteuses et électrochocs. Mais le pire, c'est sans doute la méfiance de tous vis à vis de tous dans un système où tout le monde est espionné et tout le monde espionne, par contrainte et non par choix, car d'idéologie il n'est pas vraiment question. Mais de déviance politique et de déni démocratique, oui, tout à fait.
On rit bien sûr dans cette série, un rire de soulagement, car la Lettonie c'est loin et 1979 c'est de l'histoire ancienne. Pourtant sommes nous tellement sûrs de notre démocratie, de notre liberté d'expression, de l'égalité de tous devant la loi etc. etc. ?
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