19 avril 2010

Téhéran

Dès les premières images, on est plongé au coeur de la capitale, dans le chaos de la circulation iranienne !
Un homme portant un bébé dans ses bras se faufile entre les voitures pour mendier. Au péril de sa vie. Le jeune veuf éploré suscite bien sûr la pitié.... mais cet enfant n'est pas le sien. Il a été loué.

Tout est dit ou presque dans cette séquence d'ouverture : à Téhéran, tout n'est que faux-semblant. Et il ne faut surtout pas se fier aux apparences : Ibrahim, faux veuf et faux père mais vrai mendiant est originaire de Kerman, une ville du Sud; il est marié et sa femme est enceinte. L'étudiante qui vole l'enfant loué n'est pas une étudiante mais une prostituée. Le proxénète tient un club de gym et le loueur d'enfants est imprimeur. Les policiers sont de faux policiers et rackettent les soirées privées où l'alcool coule à flot malgré les interdictions. Les mollah sont plus soucieux de la rentabilité des prêts que de générosité.

Dure la vie à Téhéran ! D'autant qu' il ne semble pas y avoir d'issue à la misère des pauves gens : chaque tentative pour émerger se solde par un échec, en dépit de l'entraide et de l'amitié, seules notes positives de ce film.

Tourné dans la clandestinité, ce film, construit comme un polar ... ou un roman de Dickens tient le spectateur en haleine tout en témoignant de l'état de la société iranienne. C'est le film d'une génération privée d'avenir parce que sans espoir.

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