05 juillet 2011

La Dernière piste

L'affiche et surtout le titre peuvent laisser croire qu'il s'agit d'un western. Mais ce n'est pas tout à fait cela.
Il s'agit pourtant d'une histoire qui se déroule en 1845 , très loin à l'Ouest du Mississippi, dans les territoires encore vierges de l'Oregon. Une petite caravane de pionniers a quitté la piste principale pour suivre un trappeur soit-disant expérimenté qui leur proposait un raccourci. Très vite les doutes surgissent sur les capacités du trappeur, le dénommé Stephen Meek, à les conduire à bon port.


Au rythme lent des boeufs et des mulets qui tirent les chariots bâchés, le film raconte surtout la longue marche, les corvées quotidiennes, répétitives, de ceux qui se sont lancés dans cette aventure sans retour : le ramassage du bois, les repas à préparer, l'essieu à réparer, le feu à allumer... Au fil des jours la fatigue s'accumule, les provisions d'eau se raréfient, les corps se décharnent, les esprits se lassent ou s'enflamment. Le film permet au spectateur de prendre la mesure de cette vie de pionniers, une vie très physique.
Métaphysique aussi, car il y a toutes ces décisions à prendre, et l'impossibilité de fonder son choix sur autre chose que sur une intuition, une impression, un vague sentiment. Faut-il tuer l'Indien qui a croisé leur chemin, ou le traiter comme un être humain et compter sur sa reconnaissance pour les guider dans la bonne direction ? Faut-il faire confiance au trappeur, bavard, suffisant, mais de la même couleur de peau, ou accepter de suivre aveuglément "l'étranger" dont on ne sait rien, dont on ne comprend pas la langue, mais qui semble connaître le chemin puisqu'il est natif de ce pays.
Puisqu'on ne dispose d'aucun élément rationnel pour fonder son choix, puisqu'on ne peut pas raisonnablement savoir, il faut parier, dirait Pascal.
Oui, c'est bien de cela qu'il s'agit.

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