Deux mauvais films n'ont pas réussi à me gâcher ma fête du cinéma. Deux bons films vus entre temps ont équilibré la donne, deux reprises en fait : l'un date de 1967, l'autre de 1974. Mais je n'allais pas bouder mon plaisir pour autant.
La scène d'ouverture de Hombre, le film de Martin Ritt est inoubliable : un visage cuivré, cheveux longs retenus par un bandeau, une vraie "tête d'Indien" et ... deux yeux bleus, plus bleus que bleus : Paul Newman grimé comme on n'oserait plus le faire maintenant ! Mais j'aime bien ce côté bricolé des vieux films.
Hombre est un vrai western, un western sans complexe. A cette différence que les méchants, ce sont plutôt les Blancs, pas les Indiens ! Ce qui m'a beaucoup amusé aussi c'est de retrouver dans ce film le schéma d'une nouvelle de Maupassant, Pot-Bouille : l'espace clos de la diligence devient le lieu de toutes les hypocrisies, de toutes les veuleries et quant il s'agit de sauver sa peau, altruisme et générosité sont rarement du voyage. Heureusement Paul Newman est là pour remettre chacun dans le droit chemin ! : )
Du Canardeur, le film de Michael Cimino, je retiens également la scène d'ouverture : au premier plan un champ de blé (d'orge ? de seigle ? en tout cas de céréales) brûlé par le soleil sur fond de ciel immense. Une petite église de bois. On est bien en Amérique, dans les grandes plaines du Middle West ! Partie en direction de Warsaw dans le Montana pour y monter un coup foireux, une équipe de branquignoles entraîne le spectateur dans un road-movie qui tourne à l'épopée burlesque.
C'est une histoire qu'on a vu cent fois depuis, mais il y a Clint Eastwood, jeune et beau (malgré sa petite chemise cintrée tellement années 70 !), il y a Jeff Bridges, jeune et beau lui aussi, irrésistible quand il sourit; il y a surtout la patte de Cimino, cette façon si particulière de mettre en scène une Amérique en train de disparaître, l'Amérique des grands espaces et des grands espoirs qui est aussi celle des "losers". Vanishing America ! Et lorsque meurt le jeune Lightfoot, on sait bien que tout l'or du monde ne suffira pas à nous en consoler.
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