26 mai 2008

Château de la Brède

J'aime bien les valérianes parce qu'elles parviennent toujours à pousser n'importe où, même dans le creux d'un mur; comme celles-ci...


Mais il ne s'agit pas de n'importe quel mur !
Celles-ci ont poussé sur le mur d'un château.


Mais pas n'importe quel château !
Un vrai château du Moyen-Age, comme sur les livres d'images, avec ses douves, ses tourelles, ses machicoulis, ses ponts-levis...


Bien que depuis il ait été souvent modifié : fenêtre Renaissance par ici, bizarre encorbellement par là...

... il a encore fière allure ce château; il est de surcroît situé dans un très bel environnement et l'on se dit que son propriétaire n'avait que quelques pas à faire pour ...


aller vérifier l'état de son domaine, de ses vignes, de ses bois, de ses prairies...
Quelques 150 hectares quand même !


Son propriétaire ? Charles Louis de Secondat, baron de la Brède qui appréciait tout particulièrement ce lieu champêtre et y séjournait très régulièrement, attentif à la gestion de son bien.
Le baron de la Brède ? et de Montesquieu bien sûr.

A propos de Montesquieu, plus que les Lettres Persannes, et que les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, le texte qui m'a toujours beaucoup amusé est un chapitre de L'Esprit des lois où le philosophe expose sa théorie des climats. Une théorie justifiée scientifiquement puisque Montesquieu, à partir d'une expérience conduite sur une langue de mouton tire de ses observations sur les réactions de l'animal au froid et au chaud, des conclusions qu'il transpose à l'homme d'abord, aux sociétés humaines ensuite. Ce qui lui permet d'affirmer que "Dans les pays froids on aura peu de sensibilité pour les plaisirs; elle sera plus grande dans les pays tempérés; dans les pays chauds, elle sera extrême." Aux peuples des pays chauds, l'indolence, la molesse, la lâcheté; à ceux des pays froids, la vigueur, le courage, la résistance à la douleur : "Il faut écorcher un Moscovite pour lui donner du sentiment. " Après avoir relié sociétés et climats, Montesquieu n' hésite pas à tirer des conclusions politiques : plus les climats sont froids, plus les peuples ont besoin d'un gouvernement ferme, la démocratie en fin de compte ne convenant guère qu'aux peuples des climats tempérés !
Ce qui m'amuse dans la théorie de Montesquieu, c'est qu'il s'efforce de donner à une hypothèse vieille comme la lune, une caution scientifique : l'hypothèse vérifiée par l'expérimentation. Rigoureux dans ses observations, il aboutit pourtant à des conclusions pour le moins fantaisistes. Cherchez l'erreur !

Mais comment en vouloir au Baron de la Brède et de Montesquieu ? Au XVIIIe siècle, l'esprit scientifique n'en est encore qu'à ses balbutiements et se soucier de trouver le meilleur moyen de gouverner les peuples en fonction de leur environnement géographique et social part d'une bonne intention.

http://www.chateaulabrede.com/

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