28 juillet 2009

Lire devant la mer

Lire
S'absorber dans sa lecture
Lever la tête
S'absorber dans la contemplation du paysage
Lire encore

Pour peu que le livre soit bon, le plaisir est ... divin ?
Non !
Sans fin ?
Hélas non, mais délicieux !


Quelques livres trouvés sur place, d'autres emportés avec moi, ou empruntés à la bibliothèque... Lectures de vacances, légères, sans prise de tête, mais pas dénuées d'intérêt.

Peter May, Cadavres chinois à Houston
Le quatrième de la série, mais cette fois c'est Li Yan, le beau détective chinois qui retrouve aux Etats-Unis la séduisante Elizabeth Campbell, médecin légiste. Cela commence par un "banal" traffic de clandestins mais lorsque l'on découvre sur les cadavres d'étranges traces de piqures... l'affaire devient nettement moins banale et par ces temps de virus galopant ...

Pendant ce temps...
La mer et la plage au début du jour, quand les ombres s'allongent démesurément sur le sable ...


Françoise Hardy, Le désespoir des singes et autres bagatelles
Amours, chansons, astrologie... histoire d'une vie, professionnelle et sentimentale. L'une faite de succès inespérés, l'autre d'échecs attendus. Parfait sans doute pour les fans de Françoise Hardy, mais le genre autobiographique me laisse toujours perplexe. Est-il vraiment indispensable de déballer sur la place publique tous ses secrets d'alcove ?
Impudique par définition, l'exercice a sans doute pour objectif de prévenir toute enquête biographique à venir. Au moins, ici, les informations sont de première main !

Et la mer inlassablement pousse ses flots ...


Mary R. Ellis, Wisconsin
Un roman américain comme je les aime, bien ancré dans une région, dans un milieu social. On dirait presque du Zola !
Le récit commence en 1967. Bill est encore enfant quand son frère s'engage pour le Vietnam, moins par patriotisme que pour fuir un père, violent et alcoolique et une mère, impuissante à contrôler la situation et dépressive. Le jeune enfant grandit, hanté par le souvenir de son frère disparu dans la tourmente de la guerre mais épaulé, soutenu par les Morisseau, un couple de voisins sans enfants. Rudesse du climat, rudesse des moeurs : si ce n'était pour Elvis Presley, auquel James essaye tant de ressembler, on se croirait revenu au temps des pionniers !

Déjà couché le soleil colore de rose le ciel et la mer.



Mélanie Wallace, La Vigilante
Un autre roman américain situé cette fois dans un Etat de la côte Est, le New Hampshire peut-être ou bien le Maine. Une fille et son chien, une adolescente vagabonde qui revient sur les terres de ses ancêtre, terres depuis longtemps englouties par les eaux d'un barrage.
Dans ce paysage de froid et de neige, des personnages durs, murés dans leur solitude, le souvenir de tragédies anciennes. Une vieille femme dont le petit-fils est mort au Vietnam, un trappeur qui, accusé de meurtre, a passé plusieurs années en prison, un braconnier au lourd passé, un gamin demeuré et violent qui erre dans la campagne, armé d'un couteau de cuisine ...
Ce pourrait être un polar; c'est un regard lucide sur une Amérique différente, miséreuse, illettrée, loin, très loin du "mythe américain" et autres "sucess stories".

Le soir qui tombe apaise doucement les vagues.


Douglas Kennedy, Quitter le monde
Bien que le romancier soit très populaire, surtout en France où il réside désormais, je ne l'avais jamais lu.
Le personnage principal du roman est une femme têtue, un personnage fort qui, obnubilée par une phrase malencontreuse prononcée alors qu'elle n'avait que 13 ans, s'obstine dans le malheur et la tragédie.
Quelle est la part du hasard et de la nécessité dans notre existence ? Quelles sont nos chances d'orienter ou simplement de modifier la trajectoire de nos vies ? Le roman de Kennedy est sous-tendu par cette interrogation, un peu trop évidente pour que l'on puisse se laisser prendre au seul plaisir du romanesque. Dommage.

Au petit jour, la mer a disparu, rongée par la brume



Naïri Nahapétian, Qui a tué l'ayatollah Kanuni ?
Un polar iranien pour ne pas laisser croire que je ne lis que des romans américains et parce que le polar est la meilleure façon de faire passer, sans en avoir l'air, bien des informations sur l'état d'un pays.
A quelques semaines des élections présidentielles de 2005 - celles-là même qui ont mené Ahrmadinejad au pouvoir - un juge tout puissant a été assassiné. C'est le prétexte que l'auteur utilise pour mettre en scène plusieurs personnages représentatifs de la société iranienne, beaucoup plus diversifiée qu'on ne l'imagine et pour suggérer la complexité des enjeux politiques à l'intérieur même du pays. Instructif sans être rasoir. Comme tout bon polar ethnologique.

Au fil du jour, la mer peu à peu l'emporte sur la brume.


"Like a craddle enlessly rocking"

La mer, éternellement recommencée.

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