Alors que la torpeur autoroutière me gagne, comment résister à un panneau autoroutier qui annonce : "prochaine sortie Cadillac" ?
Je me suis exécutée et ne l'ai pas regretté !
Je m'attendais à un village, au mieux à une petite ville très ordinaire dont le nom seul serait porteur de rêve.
Et bien non !
Cadillac sur Garonne est une charmante petite ville de l'Entre-Deux-Mers.
Deux tours marquent les entrées de cette ancienne bastide : la tour de l'horloge et la tour de la mer (celle qui donne sur la Garonne !). La mairie, logée au dessus de la halle a fière allure, mais le principal attrait de Cadillac, c'est indiscutablement le Château des ducs d'Epernon.
Le duc d'Epernon était un des favoris d'Henri III et la construction du château date du début du XVIIe siècle. On ne s'étonne donc pas de trouver d'un côté, une façade d'une sobriété toute classique, et de l'autre, un jardin "à la française", un peu rapé il est vrai : le jardin est propriété communale, alors que le château bénéficie de toutes les ressources du CMN (centre des monuments nationaux) qui s'est chargé de sa restauration.
Le château, ce jour là, était désert et seuls visiteurs de la matinée nous l'avons arpenté d'un bout à l'autre et de haut en bas, fascinés par l'ampleur des salles, les parquets vernis, les plafonds peints, et bien sûr les immenses cheminées en marbre, terriblement baroques.
Ouvertes ou fermées, les hautes fenêtres filtraient la lumière et dessinaient sur le sol des figures abstraites dans un jeu de lumière qui faisaient penser aux tableaux de Vermeer.
Mais il est difficile de ne garder du château de Cadillac que ce souvenir de lumière, car les grands panneaux qui expliquent la construction du château, expliquent également qu'après 1789, comme beaucoup d'autres, ce château a été transformé en centre de détention pour femmes et les conditions dans lesquelles ces femmes, des pauvresses pour la plupart, étaient détenues, font froid dans le dos.
La pierre soudain devient plus froide, l'espace se rétrécit, le jour s'obscurcit et quand nous quittons le château, notre liesse s'est alourdie.
Mais quelle fabuleuse leçon d'Histoire !
17 juillet 2010
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