Edward Hopper à Lausanne, Nicolas de Staël à Martigny, Samuel Rousseau à Alex...
Trois expos pendant le week-end, trois expos qui n'ont en commun qu'une certaine proximité géographique et dont la plus intéressante n'est peut-être pas celle que l'on croit.
Edward Hopper est, depuis longtemps un de mes peintres préférés. Sans doute parce qu'il a su saisir quelque chose de l'Amérique, loin des clichés habituels sur ce pays du capitalisme triomphant. Je partais à Lausanne avec en mémoire l'éblouissante exposition que lui avait consacrée le musée Cantini de Marseille il y a quelques années. J'ai donc logiquement été déçue. L'exposition est intéressante, sans aucun doute, très instructive puisque la juxtaposition des dessins préparatoires et des tableaux permet de mieux comprendre comment travaillait Hopper. Oui mais voilà : j'espérais revoir ses "grands" tableaux : Cape Cod Morning, Hotel Room, Hotel by a railroad, Four Lane Road, People in the Sun ... qui n'y étaient pas.
Déçue donc !
Nicolas de Staël est un peintre que je connais mal, mais dont l'approche, aux limites de l'abstraction, m'intéressait. Le détour par Martigny était donc justifié d'autant qu'à la fondation Gianada sont souvent exposées des oeuvres provenant de collections particulières et donc invisibles en dehors de cette occasion. Mais de toutes les toiles exposées, je ne retiens guère que les plus colorées : les paysages siciliens qu'il a peint deux ans à peine avant de se suicider !
La troisième exposition s'est révélée finalement la plus passionnante : il s'agit de Samuel Rousseau, un jeune artiste qui travaille à partir de montages et découpages vidéo, une technique apparemment très complexe pour un résultat surprenant qui bouscule les repères et les références que nous pouvons avoir en matière d'esthétique et d'art. Les oeuvres exposées sont drôles souvent et cependant riches de sens. Ce qu'on demande à un artiste, c'est de nous faire partager son regard sur le monde et Samuel Rousseau y parvient remarquablement. Qu'il s'agisse du passage du temps comme dans l'Arbre et son ombre, du sens ou plutôt du non-sens de l'agitation perpétuelle des êtres humains comme dans Plastikcity où l'on voit passer et repasser des cohortes de "salary men" sur des bidons de plastique empilés comme des immeubles.
Quant au "P'tit bonhomme" coincé au pied d'une marche d'escalier plus grande que lui, on rit d'abord de ses essais infructueux avant de partager l'angoisse de celui qui se retrouve sans savoir pourquoi, coincé dans un monde démesuré et sans issue.
Difficile de décrire le travail de Samuel Rousseau; il faut prendre le temps d'aller jusqu'à Alex, une petite ville près du lac d'Annecy, d'aller jusqu'à la Fondation Salomon, qui deux fois par ans expose des artistes contemporains, connus ou moins connus mais toujours intéressants à découvrir.
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