03 août 2011

Julie Fischer, Aurélie Durand, Claire Delfino...

Promis, je ne l'ai pas fait exprès ! Mais je n'ai retenu que des prénoms féminins pour parler des jeunes photographes découverts à Arles.

Julie Fischer (Promotion 2011 de l'Ecole Nationale de Photographie d'Arles) proposait à l'église Saint Blaise une Suite blanche : paysages enneigés de Finlande ou d'Estonie, quasi abstraits à force de blancheur.



Aurélie Durand a photographié ce qu'elle voyait depuis la fenêtre d'un bus circulant entre Buenos Aires et Salta : des lieux insignifiants que le regard de la photographe, quoi qu'elle en dise, sort de la banalité. De même qu'un texte n'existe que lorsqu'il est lu, un paysage n'existe que quand il est regardé.



Aussi différentes soient elles dans leurs intentions, les photos d'Aurélie Durand comme celles de Julie Fischer sont des photos de voyage. Le dépaysement toujours permet de poser sur la réalité un regard neuf, de s'interroger : "En quoi, ce que je vois est-il singulier ?" On ne part pas, on part rarement avec une idée préconçue sur ce que l'on va voir; c'est le hasard qui met sous nos yeux un paysage, un objet; le choix de l'angle de vue, du cadrage, est ensuite affaire de personnalité. Pourquoi ce vertige de blanc chez Julie Fisher ? Pourquoi cette fascination pour les bords de route chez Aurélie Durand ? La photo ne montre pas seulement, elle permet à celui qui la regarde de se mettre un instant à la place du photographe, de voir avec ses yeux.

La troisième photographe que j'ai sélectionnée travaille apparemment dans un registre très différent. Le voyage de Claire Delfino ne dépasse pas les limites d'une chambre. Dans une série joliment intitulée Les plis du sommeil, elle présente une collection de portraits, visages chiffonnés pris / surpris au moment de l'éveil. Lumière douce, couleurs pastel non pas pour gommer, juste atténuer les plis. Sans voyeurisme mais avec une infinie délicatesse.



Pourtant, la photo que je préfère est peut-être la suivante, celle qui ne montre qu'un carré de lumière sur un oreiller blanc. Souvenir d'un tableau de Hopper intitulé Soleil dans une pièce vide ? Sans doute. Ou plutôt, dans ce minimalisme, quelque chose qui rappelle l'esthétique zen.


Une photo que j'aurais aimé faire...

Pour en savoir plus sur ces jeunes photographes :
http://www.enp-arles.com/exposition.php
http://photo.sfrjeunestalents.fr/evenements/prix-concours-Arles-2011-sfr-jeunes-talents/

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