29 juin 2013

Cimetières de bateaux





Rien de plus fascinant, rien de plus poignant que ces vieux bateaux qui n'en finissent pas de mourir sur les plages, au fond des baies, au fond des ports. 


 Ces coques délavées et délabrées nous parlent d'une vie passée dans les eaux tumultueuses de l'Atlantique, de saisons de pêches plus ou moins fructueuses, d'efforts partagés pour remonter les chaluts ou les casiers, pour affronter les vagues et le mauvais temps.


Démembrées, vermoulues, rongées par les lichens et les mousses, on dirait des squelettes de baleines échouées sur le sable. 



Mais, quel que soit leur état, elles ont échappé aux naufrages. 


Et si le poème de Rimbaud s'impose malgré tout à ma mémoire, les bateaux que j'ai vus au fond du palud de Beg Ar Vilin ne sont pas les fantômes du Bateau ivre. Non !  Ils ont vécu jusqu'au bout leur vie de bateau et attendent paisiblement que le temps fasse son oeuvre.

 

A condition qu'un décret stupide ne déclare illégale la présence de ces "biens privés" sur le domaine public et n'exige que ces vieilles carcasses soient retirés de leur gangue de vase ! 

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