Cold in July est un film dérangeant. Plaisant par certains côtés, dérangeant par d'autres.
C'est d'abord un film de vieux renards, comme Sam Shepard qui joue un dur de dur, d'autant plus inquiétant qu'il est du genre taciturne. Comme Don Johnson, marqué à jamais par son rôle dans Deux Flics à Miami et qui joue ici le rôle d'un détective aussi excentrique qu'exhubérant. Et puis il y a le troisième personnage, l'Américain moyen joué par Michael C. Hall le serial killer de Dexter, qui ici tient plutôt le rôle de la conscience, une sorte de Jiminy Cricket ! Jim Mickle, le réalisateur multiplie ainsi les clins d'oeil et les références pour le plus grand amusement des spectateurs.
L'histoire pourtant a de quoi réveiller toutes les angoisses, en particulier celle de l'intrus qui pénètre de nuit dans une maison. Comme on est en Amérique, l'homme qui a défendu l'arme au poing sa propriété, devient immédiatement un héros, à son plus grand désarroi. Mais lorsque sa famille est menacée, il est près à recommencer. L'histoire en fait se complique rapidement, peut-être un peu trop d'ailleurs car l'un des personnages se révèle être un témoin protégé du FBI.
Le scénario ne lésine pas sur les rebondissements, les effets de surprise, les chemins de traverse et ne se soucie pas toujours de vraisemblance, ce qui au fond importe peu car la parodie n'est jamais bien loin. Comme si le réalisateur voulait à la fois glorifier la virilité de ses héros et s'en moquer. Difficile dans ses circonstances de savoir quelle est la part du lard et du cochon ! Et je comprends que le film laisse le spectateur un peu perplexe.
On peut en effet voir dans ce film une apologie de l'auto-défense, un plaidoyer pour le deuxième amendement de la constitution américaine, celui qui garantit à chaque citoyen le droit de porter des armes, un film qui fera jubiler les membres de la N.R.A. Mais cela n'est pas certain, etsur ce sujet le film est particulièrement retors, car, si le bon père de famille n'avait pas eu sur le haut de son armoire le vieux pistolet de son père, il n'aurait pas sur la conscience la mort d'un homme et n'aurait pas à en affronter les terribles conséquences de son acte. Détenir une arme chez soi ou la faute originelle !